Héritières d’implantations très anciennes, remontant très souvent à l’Antiquité, les agglomérations urbaines actuelles (Salon-de-Provence, Istres, Martigues, Arles, Miramas, Aix-en-Provence, Marseille, Aubagne, Marignane, Vitrolles, La Ciotat) dessinent des paysages urbains qui contrastent franchement avec les espaces naturels ou agricoles en interface.
Ces agglomérations ont tiré parti d’une situation stratégique ancienne, très souvent à proximité de l’eau : en façade maritime pour Marseille, La Ciotat.., sur un emplacement riche en sources pour Aix-en-Provence, en bordure de fleuve pour Aubagne et Arles ou d’étang pour Martigues, Vitrolles et Marignane… La croissance de ces villes s’est ensuite adaptée aux contraintes du relief. Ceci explique que les agglomérations se rencontrent là où la topographie plane a favorisé l’implantation et l’expansion des zones d’activités, de l’habitat et des infrastructures inhérentes à toute agglomération. Le moindre espace disponible est alors utilisé, en particulier à Marseille, Aubagne, Vitrolles ou La Ciotat où le tissu bâti est désormais ceinturé par les reliefs.
En parallèle, s’est développé un réseau d’infrastructures de déplacement, notamment autoroutières, qui lie entre elles ces agglomérations et constitue à la fois une source et une conséquence de leur attractivité.
Le développement des agglomérations urbaines sur le pourtour de l’étang de Berre s’est accentué au XXe siècle et s’explique par l’industrialisation massive du secteur dans les années 1960.
Un riche patrimoine bâti
Si les Bouches-du-Rhône regorgent d’éléments bâtis remarquables, ordinaires ou exceptionnels, reconnus ou non par des périmètres de protection, la concentration en termes de richesse patrimoniale rencontrée dans les agglomérations du département est éminente. La riche histoire de ces cités, aujourd’hui devenues des agglomérations voire des métropoles, est à l’origine de multiples édifices religieux, châteaux, domaines, hôtels particuliers, opéra, palais, arènes…
Cette profusion d’éléments bâtis remarquables s’insère au cœur d’un tissu urbain lui-même d’une grande qualité, caractérisé par sa minéralité. Les façades majestueuses, ou tout simplement traditionnelles et colorées, mettent en scène l’espace public, celui des places et leurs alignements de platanes qui dispensent leur ombre bienfaisante l’été, offrant ainsi des lieux de respiration au sein d’un tissu bâti resserré.
Cette architecture exceptionnelle est généralement servie par une homogénéité des matériaux et une cohérence des teintes, dans un registre provençal et plus largement méditerranéen. Les pierres de taille, moellons et enduits à la chaux, les balcons en ferronnerie, les persiennes colorées forment un tableau aux couleurs chaudes dominées par les ocres.
Parmi les différentes agglomérations du département, trois se distinguent en particulier par leur intérêt culturel. Ce sont les trois grandes cités provençales : Marseille, Aix-en-Provence et Arles. La première allie la modernité d’une métropole à la richesse historique de son noyau urbain (Vieux Port, quartier du Panier, Notre-Dame-de-la-Garde…), la seconde constitue le symbole d’un art de vivre provençal avec ses demeures bourgeoises, ses fontaines et ses multiples places, la troisième enfin marque par ses monuments gallo-romains et médiévaux, inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.
Une périphérie plus diffuse au contact d’espaces naturels ou agricoles
Autour du centre historique dense, souvent ceinturé de cours ou de boulevards urbains, s’organisent les différentes extensions de la ville et leurs ramifications formant in fine l’agglomération urbaine. La densité bâtie décroît au fur et à mesure que l’on s’éloigne du noyau urbain ; le tissu devient plus lâche et l’urbanisation plus diffuse.
Hors de l’enceinte de la ville, les faubourgs déploient une trame de maisons individuelles à l’architecture généralement qualitative qui s’inscrit en continuité du centre. Les jardins privés dessinent une trame verte qui créée des perméabilités dans l’espace urbain. Dans cette première couronne se mêlent également des équipements structurants (santé, éducation, parcs…) et des secteurs de grands ensembles pour beaucoup apparus lors de la période de l’après-guerre. Selon la taille de l’agglomération, une deuxième voire une troisième couronne, constituées de vastes zones d’habitat pavillonnaire viennent étendre l’emprise bâtie et joindre les villes entre elles. Les paysages d’agglomérations de Marseille et Aix-en-Provence occupent de vastes espaces au creux des reliefs et s’étendent jusqu’en pied de versant en un véritable continuum bâti entre Marseille et Aix-en-Provence et entre Marseille et Aubagne, dans lequel sont incluses de multiples autres villes et villages.
Si les zones d’activités, avec leur vocation monofonctionnelle et leur échelle démesurée, constituent un type de paysage péri-urbain en tant que tel, des espaces commerciaux et d’activités de plus petite envergure s’intercalent au sein du tissu résidentiel dans les périphéries ou en entrée de villes et villages.
Les agglomérations se diffusent sans limite nette dans les espaces naturels ou agricoles qui les bordent.
Ces mêmes espaces participent activement à l’attractivité et la qualité de vie, en proposant des espaces d’évasion et de détente aux citadins ou touristes de passage.