La plaine de la Crau est une unité paysagère unique au département des Bouches-du-Rhône mais aussi pour le territoire national.
La plaine de la Crau est une unité paysagère unique au département des Bouches-du-Rhône mais aussi pour le territoire national.
Le sous-sol et l’exploitation de ces terres par l’Homme ont construit des paysages qui s’organisent en trois grands ensembles et le maintien de l’un dépend du fonctionnement des deux autres :
Au nord de l’unité paysagère, la Crau verte est le paysage des hommes, celui des vergers et oliveraies que des haies de peupliers et de cyprès protègent du mistral. À ce maillage se superpose celui des canaux nécessaires à l’irrigation des cultures. C’est une trame régulière à laquelle s’ajoutent les cordons ripicoles des canaux et les longs alignements de platanes des bords des routes.
Au centre, la Crau sèche déroule ses paysages de coussouls, milieux steppiques fragiles inféodés aux pratiques millénaires du pastoralisme.
Enfin, à la lisière du delta rhodanien, des marais se succèdent avec leurs paysages de roselières.
L’organisation urbaine de la plaine de la Crau est associée à l’activité industrielle du littoral. Les villes, à l’origine villages médiévaux, de Miramas, Istres et Salon-de-Provence se sont développées pour accueillir les populations ouvrières du bassin industriel de Fos ou de l’activité ferroviaire de Miramas.
Aujourd’hui, les modes de production et de consommation ont évolué ; la désindustrialisation et la délocalisation d’une part et la mondialisation des chaînes de production d’autre part ont fait surgir sur les espaces plats de cette plaine des plateformes logistiques et leurs gigantesques volumes parallélépipédiques. Le pôle ferroviaire de Miramas, l’autoroute A54 portion de l’Arc Méditerranéen et le Grand Port Maritime de Marseille à Port-Saint-Louis-du-Rhône, ont placé la plaine de la Crau au cœur d’un pôle d’échanges international.
Une impression d’infini sous le soleil de plomb d’un ciel immense ou balayé par le vent qu’aucun obstacle n’arrête. Le regard est capté dans le lointain par le liseré d’une ligne d’arbres et plus loin encore par la barre bleutée des Alpilles. Un paysage excessivement rare dans nos contrées, aux splendeurs discrètes, cachées, éphémères. Cet espace exalte un imaginaire de liberté, mais c’est un espace rude n’offrant aucune protection contre les éléments, étouffant l’été et glacé sous le mistral l’hiver. Les galets roulent sous le pas. Seuls les moutons semblent habiter les lieux. Dans un camaïeu d’ocre jaune et de gris, leur masse mouvante migre des pâturages rares et secs du coussoul steppique aux prés humides du nord abrités par quelques cyprès ou peupliers brise-vent. En Crau, l’Homme a amené l’eau. Le bocage cultivé a pris la place du coussoul et le paysage ouvert s’est transformé en plaine arborée et fermée par les trames parallèles des haies et des vergers. Paysages contrastés, paysages en mutation. À l’est et au nord-ouest, les villes proches grignotent les franges du terroir. Masses grises et noires, cheminées et fumées annoncent les industries vers la mer. Lieu exceptionnel, mémoire de nature et mémoire d’une société, lieu d’une culture, d’un patrimoine, modèle d’équilibre ancien entre l’homme et le milieu.
Les peintres, les photographes : Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, Paul Guigou et les maîtres paysagistes provençaux, ainsi que plus près de nous les photographes comme Clergue magnifient ces espaces. « Ici, la nature est extraordinairement belle. Tout et partout la coupole du ciel est d’un bleu admirable, le soleil a un rayonnement de soufre pâle, et c’est doux et charmant comme la combinaison des bleus célestes et des jaunes dans les Van der Meer de Delf… » Vincent Van Gogh, 1888, Lettre à Théo. La Crau aux environs d’Arles est l’un des lieux privilégiés de l’artiste qui retrouve dans l’horizontal des lignes un peu de sa Hollande. Ces paysages ont nourri l’imaginaire provençal : une étymologie grecque : le “Cranaon Pedion” des Massaliotes, cité par Aristote et Strabon, aurait donné “Crau”. Une légende mythologique attribue la création de la Crau au combat des Géants et des Dieux au cours duquel Zeus, pour venir en aide à Héraclès, fait pleuvoir sur les gardiens du Jardin des Hespérides une pluie de galets. Le mythe de ce “désert” est exalté par Frédéric Mistral dans Mireille.
Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.
Le travail de révision des unités paysagères engagé dans cette actualisation a considéré les marais des Baux comme unité paysagère à part entière.
Au nord de l’unité, la création du canal d’irrigation de Craponne à la fin du XVIe siècle a suscité une mutation paysagère radicale du coussoul en prairie irriguée. Les eaux chargées de limons ont colmaté les sols caillouteux.
Le paysage est verdoyant, cloisonné par la trame des haies coupe-vent et des ripisylves le long des canaux. Outre les prés de fauche, des vergers et du maraîchage assurent la richesse de cette partie de la Crau. Le foin de Crau, de qualité exceptionnelle et reconnue par une AOC, provient des splendides prairies qui ont remplacé le coussoul.
Le paysage de steppe caillouteuse est ouvert, infini. Le pacage des moutons entretient une flore particulière à laquelle est associée une faune remarquable : les écosystèmes sont spécifiquement liés au pastoralisme.
De cette vaste étendue ne se détachent que les constructions des bergeries et des puits. Les drailles ont imprimé au sol le témoignage d’une activité pastorale ancestrale.
Ce paysage d’eau est en rupture avec la steppe voisine. Les marais des Aulnes, de Meyranne et des Chanoines avec leurs rives humides forment une oasis en limite ouest du coussoul. Ils amorcent avec leurs enclos à manades une entrée vers les paysages du Rhône et de la Camargue proches.
Cette sous-unité s’étire depuis Salon-de-Provence jusqu’à Istres, longue bande urbaine qui marque la frange orientale de l’unité paysagère. Autour des centres historiques, l’urbanisation s’est étirée et diffusée sur des terres auparavant agricoles. Les périphéries sont pavillonnaires ou faites de zones d’activités, plus ou moins imposantes.
Soumise à une forte pression répondant à des besoins multiples, cette zone de transition comprend des espaces extrêmement hétérogènes et typés avec des lambeaux relictuels de terroir irrigué et de coussoul.
Le paysage agraire entoure un espace urbanisé en extension autour de la ville de Salon-de-Provence.
La silhouette de la cité est dominée par le château de l’Empéri et les clochers du centre médiéval ; autour les extensions urbaines et l’aérodrome de l’École de l’Air.
Épaulée au sud par l’autoroute A54, la commune de Saint-Martin-de-Crau est séparée du cordon urbain de Salon-de-Provence, d’Istres et de Miramas par la Crau irriguée.
La commune revendique « la magie d’une ville à la campagne » au cœur d’un terroir de tradition agricole et pastorale.
Son économie s’est développée à la faveur de l’axe autoroutier et de sa proximité avec le Grand Port Maritime de Marseille. Autour du centre historique, habitat pavillonnaire, zones d’activités et plateformes logistiques se partagent les périphéries.
Rattaché administrativement à la ville voisine d’Arles, ce quartier a eu, dans l’histoire, le statut particulier d’être le lieu qui permettait le franchissement d’une zone marécageuse grâce à ses ponts et aqueducs. Pont-de-Crau est le lieu de rencontre des trois grands canaux : Craponne, Vigueirat et Vallée des Baux. Aujourd’hui encore il est la porte d’entrée d’Arles tout en conservant sa propre singularité et son appartenance aux paysages de la Crau.
En Crau irriguée, la “Crau à foin”, la trame des grands canaux (Craponne, Istres, Alpines, Vergière, Langlade) est soulignée par une végétation riveraine où dominent peupliers et aulnes. Ce réseau se ramifie en petits canaux, les filioles, bordés de cannes de Provence et de feuillus.
Dans la Crau à foin et le secteur maraîcher de Salon-de-Provence, de Bel-Air et de Lamanon, les haies de peupliers, les aulnes et les cyprès protègent un parcellaire d’échelle réduite.
Le développement d’une arboriculture intensive a bouleversé le paysage des coussouls et détruit les milieux dans les secteurs ouest de la plaine. Une trame fermée de haies de peupliers abrite les champs d’abricotiers et de pêchers, forte consommatrice d’eau.
Au contact avec la Crau bocagère, les alignements le long des routes se multiplient : cyprès pour la RN113, platanes pour les RD5 et RD24. Les allées magnifiques de pins d’Alep ou de platanes soulignent l’entrée des domaines. Les mas sont également signalés par leur traditionnel bosquet d’accompagnement.
La Crau est terre de grandes propriétés, mas et domaines (Jansonne, Villepail, Bellan, Vegière, Suffren…) souvent implantés entre terroirs secs et irrigués au cœur d’unités foncières de plus de 100 ha.
L’architecture très typée des bergeries – les jasses – est propre à la Crau. Ce sont de longs bâtiments bas comme tapis au ras du sol, au toit pentu orienté est-ouest pour offrir un espace au sud protégé du mistral. Les murs sont en galets, appareillés en chevrons ou de pisé enduit (le tàpi). La pierre calcaire taillée encadre les baies. Les toits sont couverts de tuiles rondes. A proximité se trouvent les puits et les aires de regroupement des moutons, les « relarg ».
Le cœur de la Crau est “désert”. Les villes et les villages, les activités non agricoles se sont installés dans les franges de l’unité : Salon-de-Provence est en piémont du massif d’Aurons. Grans, Miramas et Istres sont en limite du bassin de l’étang de Berre. Arles se situe à l’écart sur les rives du Rhône. Les villages – Mouriès, Eyguières, Lamanon, Maussane, Paradou – s’égrènent en piémont des Alpilles, chacun ayant sa part de Crau.
Saint-Martin-de-Crau se distingue par son implantation au cœur de la plaine, témoin d’une colonisation ancienne liée au canal de Craponne. L’axe principal de transit est-ouest, avec la RN113 et l’autoroute A54, correspond au tracé de la voie Aurélienne et passe par Saint-Martin-de-Crau.
De nombreux hameaux regroupent un habitat populaire lié aux activités agricoles ou industrielles, à proximité des voies de communication : Bel-Air, Péséguier, Entressen, La Dynamite, Moulès, Caphan, Raphèle-les-Arles…
Les infrastructures industrielles et les réseaux marquent profondément le paysage sur les franges urbaines mais également à l’intérieur de l’unité de paysage.
La Crau sèche constitue une vaste plaine (8 900 hectares) couverte d’une steppe semi-aride méditerranéenne, appelée le coussoul. Ce milieu est d’une grande richesse en espèces végétales puisqu’on y trouve jusqu’à 50 espèces de plantes vasculaires au mètre carré. Il constitue par ailleurs un mélange original d’espèces silicoles et calcicoles. Cela est dû à son sol, ancien delta de la Durance, composé de toutes les roches prélevées par la rivière lors de son parcours en montagne et étalées à perte de vue dans la plaine sous forme de galets.
Les espèces les plus courantes, caractérisant le coussoul, sont le brachypode rameux (Brachipodium retusum), le thym (Thymus vulgaris), le stipe capillaire (Stipa capillata) et l’asphodèle d’Ayard (Asphoelus ayardii).
Sur la Crau sèche, d’autres types de milieux, plus marginaux, apparaissent quelquefois :
Le coussoul a été façonné par l’usage plurimillénaire du pâturage ovin. Cette activité pastorale est indispensable à son maintien et, en son absence, le coussoul disparaît. La formation de ce milieu s’est faite selon un processus extrêmement lent. Il est très fragile puisque des perturbations constatées à ce jour datent de l’époque romaine et sont encore visibles dans les compositions floristiques du coussoul. C’est pourquoi les perturbations actuelles (arboriculture, activités industrielles, pollution par fuite d’oléoduc, …) peuvent être considérées comme irrémédiables.
Ces caractéristiques steppiques sont aussi favorables à des espèces animales à affinités steppiques et à forte valeurs patrimoniale : outarde canepetière (Tetrax tetrax), ganga cata (Pterocles alchata), œdicnème criard (Burhinus oedicnemus)… Le criquet de Crau, (Prionotropis rhodanica), endémique de la Crau est en danger critique d’extinction. La Crau héberge également la plus importante population française de lézard ocellé (Timon lepidus).
Le coussoul est un lieu d’hivernage pour les jeunes aigles de Bonelli non encore reproducteurs. Enfin, il est parsemé de puits pour abreuver le bétail. Ces puits sont des îlots humides renfermant des fougères rares, voire très rares pour le département : scolopendre sagittée (Asplenium sagittatum), fougère mâle (Dryopteris filix-mas) et plusieurs polystic (Polystichum setiferum, P. aculeatum, P. x bicknellii)
Dans la partie ouest de la Crau apparaissent plusieurs entités marécageuses possédant chacune des caractéristiques propres :
L’ensemble de ces marais est alimenté par la nappe de Crau, elle-même alimentée par les canaux assurant l’irrigation de la Crau verte depuis la Durance (75% de l’eau d’irrigation serait restituée à la nappe). Les précipitations constitueraient un complément secondaire pour la nappe (25%). Dans ces marais, l’eau ressort par des résurgences, appelées des « laurons ». L’eau de ces résurgences est froide (entre 12 et 13°C toute l’année, avec toutefois des augmentations observées récemment probablement en raison d’un réchauffement général).
Globalement ces marais présentent l’intérêt d’offrir une flore tempérée fraiche. Ainsi au niveau des laurons est observé un cortège de plantes rares sur le pourtour méditerranéen dont certaines sont considérées comme étant des reliques glaciaires : fougère des marais (Thelypteris palustris), gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe), grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica). En ce qui concerne la faune également, on y trouve des invertébrés aquatiques d’origine paléarctique et boréoalpine exceptionnels pour la région.
L’intérêt de ces marais réside dans la présence d’espèces devenues rares comme la cistude d’Europe (Emys orbicularis) et surtout de la loutre (Lutra lutra). Autrefois courante, des indices trouvés récemment semblent confirmer sa présence dans le marais du Vigueirat.
Enfin, aux abords des marais, s’étendent des prairies humides méditerranéennes. Ces prairies sont très riches en espèces patrimoniales : orchis des marais (Anacamptis palustris), séneçon des marais (Jacobaea paludosa). Leur maintien est assuré par un pâturage extensif essentiellement équin et bovin.
Il s’agit d’une partie de la Crau sèche qui a fait l’objet d’aménagement d’irrigation (canaux) à partir du XVIe siècle pour y développer des prairies de fauche. Ces prairies produisent aujourd’hui un foin d’exception, bénéficiant d’une AOP. Même si ces prairies artificielles sont d’un faible intérêt botanique, elles font partie d’un système agricole complet. En permettant un pâturage d’automne, elles assurent la pérennisation de l’activité pastorale indispensable au maintien du coussoul.
Par ailleurs, l’irrigation de la Crau verte par un vaste réseau gravitaire de canaux permet la réalimentation de la nappe de Crau qui se déverse dans les marais, apport indispensable à leur fonctionnement. Enfin, la Crau verte renferme plusieurs étangs (étangs des Aulnes, du Luquier et d’Entressen) qui constituent des plans d’eau douce de niveau constant bordés de végétation typique des ripisylves (frênes, peupliers). Ces étangs sont généralement colonisés par des herbiers aquatiques et des roselières.
Leurs abords entre Crau sèche et Crau verte offrent souvent des mares temporaires accueillant de nombreuses espèces très rares : seule station française de germandrée de Crau (Teucrium aristatum) présente autour de la mare de Lanau, et seules stations départementales de menthe des cerfs (Mentha cervina)…
• Les atouts
• Les fragilités
• Carte des infrastructures
Dès le XIXe siècle, Miramas entre dans l’histoire ferroviaire et devient la gare de triage la plus importante du sud-est. Elle a construit l’histoire de la ville. Aujourd’hui la gare de Miramas tient toujours un rôle majeur dans le fret des marchandises.
Les activités portuaires et industrielles ont redessiné le schéma viaire afin de répondre aux besoins du fret : la RN568 traverse la Crau sèche depuis Fos-sur-Mer pour rejoindre l’A54 à Saint-Martin-de-Crau.
Les routes traversent les grandes étendues de la plaine, longs rubans linéaires entre les vergers ou les vastes prairies. Aux abords des villages, elles se parent d’alignements de platanes. Elles ont, pour les principales, des gabarits larges à la hauteur du trafic qu’elles supportent.
Si entre 2006 et 2021, le réseau viaire n’a pas évolué, des projets de barreaux routiers laissent présager des bouleversements à venir dans les paysages de la Crau mais également dans ses fonctionnements humains et écologiques.
Un projet prévoit une liaison Fos-sur-Mer/Salon-de-Provence. Le projet de contournement au sud d’Arles achèvera la liaison autoroutière de l’Arc Méditerranéen entre Barcelone et Gênes. Stratégiques pour l’économie locale et pour la qualité de vie des riverains de la RN113, ces projets portent des enjeux écologiques et paysagers importants.
La planéité du relief ne profite pas qu’aux infrastructures routières. Le vent et le soleil sont des ressources exploitées. Les éoliennes redessinent les horizons et plusieurs parcs photovoltaïques ont été aménagés, certains sur d’anciennes carrières. Il n’est pas ici question de co-visibilités mais les impacts sur les milieux en sont une. Ces installations ont hypothéqué des possibilités de renaturation quand nombre de sols cultivés ont été artificialisés par l’urbanisation.
Le parc éolien de Saint-Martin-de-Crau : en service depuis 2008.
La plate-forme de Ventillon (en cours).
La plate-forme multimodale de Grans – Miramas (en cours), la ZAC du Negron à Istres (en cours), les projets liés aux activités militaires avec l’extension de la base d’Istres et des dépôts de munitions (non réalisés).
Les voies de contournement de Miramas (réalisée), de Saint-Martin-de-Crau (réalisée), d’Arles sud (en projet), et les liaisons autoroutières Fos-Miramas-Salon-de-Provence (A 56), en projet pour 2030.
Projet de dérivation vers le Rhône du canal EDF de Saint-Chamas : en suspens.
Le développement des zones d’activités de Saint-Martin-de-Crau, d’Istres, de Salon- Bel-Air : effectif.
Décharge d’Entressen : arrêt de son exploitation en 2010.
Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.
Le paysage largement ouvert de la Crau sèche des coussouls et ses magnifiques panoramas sur les lointains ont comme corollaire une forte sensibilité visuelle. Toute verticale créée par un aménagement développé en hauteur se répercute sur la composition et la perception visuelle des paysages. Les mutations agricoles (création de vergers encadrés de haies) peuvent être facteur de cloisonnement sinon de fermeture de l’espace. Le Guide Éolien PACA a inscrit :
Les étendues steppiques qui fondent la spécificité et l’identité de la Crau sèche, donc son intérêt exceptionnel, sont issues du subtil équilibre entre la pratique pastorale et les conditions écologiques locales. La préservation de cet écosystème ne peut se concevoir qu’à condition de conserver des surfaces suffisantes pour que les espèces protégées puissent subsister en complémentarité avec l’élevage.
Les plateformes logistiques ont trouvé dans la plaine de la Crau les surfaces et la topographie nécessaires à leur implantation. L’unité paysagère supporte deux des plus grandes zones d’activités et logistiques du département, voire de la région : Clésud à Miramas et la ZI de Leuze à Saint-Martin-de-Crau. Ces « hubs » de stockage induisent des volumes bâtis gigantesques et des surfaces de manutention tout aussi importantes, ainsi qu’une densification du trafic routier. La réponse à cette intensification est de nouvelles routes plus larges, assorties de ronds-points et, à l’horizon 2030, de nouvelles infrastructures routières.
Plus que des zones d’habitat, les PLU ouvrent à l’urbanisation de nouvelles zones d’activités, dans le prolongement des existantes, mais cela marque le prolongement d’un processus engagé, préjudiciable au paysage.
Les effets sur les paysages sont pluriels :
Les cœurs historiques de Salon-de-Provence et Saint-Martin-de-Crau étaient regroupés autour de leur église, entourés de remparts à Salon-de-Provence. Cette organisation répond alors à une logique médiévale dont les objectifs étaient le commerce, la défense et l’exploitation agraire du territoire. En effet l’histoire montre le développement de ces bourgs entre les Xe et XIIe siècles. Miramas-le-Vieux appartient à l’unité paysagère de la vallée de la Touloubre (UP 22).
Puis à la faveur du développement économique, les communes se sont étoffées d’un tissu urbain plus ou moins dense de collectifs puis d’habitat individuel. En effet, depuis plusieurs décennies, l’habitat pavillonnaire répond aux attentes des nouvelles populations, redessinant la trame urbaine. Très souvent sur la base du principe du lotissement, ces cellules fonctionnent sous forme de « poches » agglomérées le long des voies ou sur de nouvelles qui ne répondent qu’à la logique de la desserte locale.
Qu’elles soient routières ou associées à l’exploitation des énergies renouvelables, les nouvelles infrastructures produisent des effets directs sur les paysages soit sur les milieux naturels soit sur les perceptions en fonctionnant souvent comme des ruptures.
Les éoliennes redessinent les horizons et interrompent les panoramas.
Les parcs photovoltaïques hypothèquent les possibilités de renaturation d’anciens sites d’extraction et/ou industriels sur un territoire soumis à la pression des grandes zones d’activités.
Les futurs projets d’infrastructures routières vont transformer le fonctionnement actuel de l’unité paysagère, dans ses parcours anthropiques et naturels. L’application d’une séquence ERC (Éviter, Réduire et Compenser) est en cours pour limiter à terme les effets mais la destruction de milieux et la transformation des panoramas seront inévitables.
C’est tout l’équilibre paysager et écologique de la plaine de la Crau que porte l’agriculture : équilibre entre milieux humides des marais et la Crau irriguée ; préservation des coussouls par le pastoralisme.
Organiser les nouvelles extensions en assurant la cohérence entre formes historiques et nouvelles.
Organiser les transitions entre ville et « campagne » pour maintenir la qualité des lisières urbaines.
Graduer les densités depuis la périphérie vers le centre
Assurer la qualité des entrées de ville, et les requalifier.
S’appuyer sur des structures paysagères pour la composition urbaine : ripisylves, alignements d’arbres, haies, boisement…
Requalifier les zones d’activités, commerciales et les zones d’habitat en discontinuité pour traiter les lisières urbaines.
Tenir compte des impacts sur les paysages : impact visuel des éoliennes, déconstruction d’horizons par les alignements d’éoliennes, déboisement pour l’implantation de fermes photovoltaïques.
Imposer le solaire en toiture et plus particulièrement dans les grandes zones d’activités et logistiques.
Composer avec des paysages très anthropisés comme les sites industriels.
Tendre vers l’enfouissement des lignes HT et THT les plus prégnantes en limitant les impacts sur les milieux (tranchées).
Engager la reconversion des zones d’extraction et des décharges avec dépollution, renaturation, reconstitution de milieux humides (mise en eau).
Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), Règlement Local de Publicité.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype.
Structurer le développement des plateformes logistiques à travers une réflexion sur l’organisation spatiale pour éviter la juxtaposition de volumes monumentaux, la recherche de respiration avec le maintien d’espaces non imperméables et végétalisés, la composition de structures paysagères à l’échelle de ces zones.
Préserver les trames paysagères associées aux pratiques agricoles : haies, canaux…
Soutenir l’agriculture urbaine et péri-urbaine pour son rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines. Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leurs formes, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, canaux, murs en pierre…
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours,
Poursuivre la préservation des surfaces de parcours.
Veiller à la qualité des ouvrages connexes : voies d’insertion, giratoires, murs anti-bruit, équipements de protection…
Qualifier le paysage des routes en mettant en scène les paysages traversés : axes de vue, cadrages, alignements…
Conforter le rôle de la route dans sa fonction de découverte des paysages.
Assurer l’entretien des ouvrages nécessaires à leur alimentation : martelières, canaux.
Préserver / reconstituer les motifs paysagers associés : haies, bosquets, roselières…
Sensibiliser la population sur la préservation des milieux rivulaires et humides.
Contenir l’urbanisation (habitat et activités) à proximité des milieux humides ; maintenir ou recomposer une zone tampon entre milieux humides et urbanisation.
Organiser les nouvelles extensions en assurant la cohérence entre formes historiques et nouvelles.
Organiser les transitions entre ville et « campagne » pour maintenir la qualité des lisières urbaines.
Graduer les densités depuis la périphérie vers le centre
Assurer la qualité des entrées de ville, et les requalifier.
S’appuyer sur des structures paysagères pour la composition urbaine : ripisylves, alignements d’arbres, haies, boisement…
Requalifier les zones d’activités, commerciales et les zones d’habitat en discontinuité pour traiter les lisières urbaines.
Tenir compte des impacts sur les paysages : impact visuel des éoliennes, déconstruction d’horizons par les alignements d’éoliennes, déboisement pour l’implantation de fermes photovoltaïques.
Imposer le solaire en toiture et plus particulièrement dans les grandes zones d’activités et logistiques.
Composer avec des paysages très anthropisés comme les sites industriels.
Tendre vers l’enfouissement des lignes HT et THT les plus prégnantes en limitant les impacts sur les milieux (tranchées).
Engager la reconversion des zones d’extraction et des décharges avec dépollution, renaturation, reconstitution de milieux humides (mise en eau).
Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), Règlement Local de Publicité.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype.
Structurer le développement des plateformes logistiques à travers une réflexion sur l’organisation spatiale pour éviter la juxtaposition de volumes monumentaux, la recherche de respiration avec le maintien d’espaces non imperméables et végétalisés, la composition de structures paysagères à l’échelle de ces zones.
Préserver les trames paysagères associées aux pratiques agricoles : haies, canaux…
Soutenir l’agriculture urbaine et péri-urbaine pour son rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines. Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leurs formes, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, canaux, murs en pierre…
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours,
Poursuivre la préservation des surfaces de parcours.
Veiller à la qualité des ouvrages connexes : voies d’insertion, giratoires, murs anti-bruit, équipements de protection…
Qualifier le paysage des routes en mettant en scène les paysages traversés : axes de vue, cadrages, alignements…
Conforter le rôle de la route dans sa fonction de découverte des paysages.
Assurer l’entretien des ouvrages nécessaires à leur alimentation : martelières, canaux.
Préserver / reconstituer les motifs paysagers associés : haies, bosquets, roselières…
Sensibiliser la population sur la préservation des milieux rivulaires et humides.
Contenir l’urbanisation (habitat et activités) à proximité des milieux humides ; maintenir ou recomposer une zone tampon entre milieux humides et urbanisation.
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