Le massif de la Sainte-Baume appartient à ces grands massifs calcaires identitaires du département.
Le massif de la Sainte-Baume appartient à ces grands massifs calcaires identitaires du département.
En décembre 2017, le Parc Naturel Régional de la Sainte-Baume est créé par décret ministériel. Le Parc porte à la fois le dynamisme économique de son territoire et la préservation de son patrimoine architectural, historique et paysager. Cependant la plus grande partie du Parc Naturel Régional est située dans le département du Var. C’est elle qui porte les principaux enjeux. En effet, l’unité paysagère du massif de la Sainte-Baume du présent atlas ne concerne que l’extrémité occidentale de cette entité géologique et géographique.
L’unité paysagère est avant tout une zone montagneuse renfermant le sommet des Bouches-du-Rhône, le Pic de Bertagne qui surplombe la vallée de l’Huveaune de ses 1 042 m. Sa silhouette caractéristique dresse ses falaises calcaires au-dessus des versants boisés.
À cheval sur les Bouches-du-Rhône et le Var, le massif de la Sainte-Baume forme un vaste quadrilatère de 30 km de long sur 25 km de large.
Cette montagne méditerranéenne dépasse les 1000 m d’altitude. Des paysages minéraux ruiniformes spectaculaires, des vallons ombragés, des forêts profondes composent des sites exceptionnels et originaux, marqués symboliquement par le caractère sacré des lieux.
Dans les Bouches-du-Rhône s’étend la terminaison occidentale du massif. Il s’agit des versants et des vallons de l’ubac au Sud du village d’Auriol. Il s’agit aussi des sommets de l’extrémité de la chaîne centrale à l’est de la plaine d’Aubagne-Gémenos. Les contreforts collinaires de l’adret dominent la cuvette de Cuges-les-Pins.
La force de ce paysage montagneux tient aux abrupts spectaculaires, aux contrastes entre les vallons frais et ombragés et les versants dénudés. Elle est également liée aux forêts du plateau du Plan-d’Aups, dominé par la longue falaise aux sommets dénudés.
Ces éléments du paysage et le mystère de la grotte sacrée sont autant de signes qui marquent le caractère exceptionnel des lieux.
« La Sainte-Baume, ce n’est pas seulement un hommage à une jeune femme élevée par le Christ à la suprême dignité d’apôtre. C’est une stèle dressée à l’Imaginaire et à la Mémoire de l’Humanité… »
G. Lauris – Revue Autrement.
Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.
Les sous-unités ont été définies par l’atlas des paysages de 2006. De cet atlas sont retenues les sous-unités paysagères de la chaîne centrale : le Pic-de-Bertagne et les crêtes, du plan de la Courtonne et la Tour de Cauvin, de l’ubac de la Sainte-Baume, du vallon de Saint-Pons et des piémonts du plateau de Cuges
L’extrémité ouest de la chaîne est dominée par le Pic qui s’élève à 1041 m au-dessus de la plaine de Gémenos. La silhouette particulière du piton est aisément identifiable. Elle est soulignée par les antennes d’une station de télécommunications
La falaise déchiquetée de la Roque-Forcade domine à 936 m les arrière-plans d’Auriol et la haute vallée de l’Huveaune. Elle ferme le paysage dans le haut vallon de Saint-Pons. Le col de l’Espigoulier et le col de Roussargue sont en belvédère au-dessus de l’Huveaune. Depuis ces points de vue, Marseille se distingue à l’horizon vers l’ouest, le Garlaban et la Sainte-Victoire au nord. Vers l’est dans le Var, l’adret en pente régulière contraste avec l’ubac dont la falaise blanche domine le Plan-d’Aups.
Le paysage minéral est exceptionnel avec des redents rocheux, des barres et des pitons dolomitiques qui modèlent les crêtes. La garrigue rase et les pelouses d’altitude battues par les vents sont ponctuées de bouquets de pins d’Alep et de chênes blancs.
En arrière des versants d’ubac, un plan de pâtures et de bois de pins sylvestre est resserré entre la crête de la Lare au nord et l’extrémité de la grande falaise de la Sainte-Baume. Il est l’amorce du Plan-d’Aups, large plateau qui s’étend au pied de la falaise, paysage remarquable du coeur du massif. Le relief tabulaire de la Tour de Cauvin surplombe le site. Cette sous-unité se trouve en limite du département et se développe dans le Var.
Un paysage tourmenté aux ravins profonds (Daurengue, la Vède, les Infernets et les Encanaux) s’ouvre en vallons cultivés sur la haute vallée de l’Huveaune.
Les barres rocheuses spectaculaires des crêtes se succèdent. Le Bassan, le Baou-Rouge et le bois de la Lare dominent Roquevaire puis Auriol.
Le village de Gémenos, adossé au piémont ouest, garde l’entrée du vallon de Saint-Pons, axe de pénétration privilégié dans la montagne lorsque l’on vient de Marseille.
Ce lieu sacré est une porte de la montagne, une étape du pélerinage vers la Sainte-Baume. Les ruines de l’abbaye cistercienne de Saint-Pons gardent le passage. Un jardin y a été aménagé au XVIIIe siècle. Les vestiges des fabriques liées à l’eau – moulin, fouloirs et papeterie – le réseau de canaux et un aqueduc sont les témoins des activités passées.
Peuplé d’essences variées et majestueuses, le vallon offre de magnifiques ombrages et la fraîcheur y est entretenue par les eaux vives du Fauge.
Le haut vallon rocailleux succède sans transition à la vallée verdoyante avec ses arbres et ses prairies. Ce sont ici des pentes arides et désertes, d’anciennes pâtures à moutons dominées par les barres rocheuses spectaculaires des crêtes.
Modelé en vallons étroits et en collines boisées, le rebord nord de la cuvette de Cuges-les-Pins est le contrefort du massif au pied de la chaîne centrale.
Le massif de la Sainte-Baume est issu du mouvement pyrénéo-provençal responsable du puissant redressement de la série calcaire en un anticlinal de grande amplitude. Orienté est-ouest, ce long pli couché dépasse les 1000 m et s’étire sur 12 km. Il est composé d’une série renversée de calcaires massifs du Jurassique avec des faciès dolomitiques, des passages argileux et des calcaires urgoniens qui forment la falaise.
Les roches perméables et très fissurées constituent un véritable château d’eau régional. Des résurgences restituent les 900 mm de pluviométrie annuelle à l’Huveaune et, dans le Var, à l’Argens, au Cauron et au Gapeau.
L’eau souterraine est également drainée jusqu’à la source de Port-Miou dans le massif des Calanques. L’eau marque le paysage : la cote des sources définit une limite pour la végétation spontanée et les terroirs secs ou irrigués. A Saint-Pons, l’eau, domestiquée par un ingénieux réseau de canaux et d’aqueducs, alimentait autrefois prairies, cultures et fabriques. En opposition avec le pied des versants dénudés, le vallon de Saint-Pons offre ainsi la fraîcheur de son couvert arborescent, avec la végétation spontanée et plantée de ripisylve et les aménagements paysagers du parc de l’ancienne abbaye.
Le massif de la Sainte-Baume conserve un caractère sauvage et naturel. Il est resté à l’écart de toute urbanisation marquante. Les villages sont établis en couronne autour des reliefs et plus tournés vers les unités limitrophes (Huveaune, Cuges) que vers la montagne…
Le flanc ouest de la Sainte-Baume est particulièrement aride au pied des falaises et des éboulis sommitaux. Quelques taillis de chênes verts surmontés de pins d’Alep subsistent. Ils s’accompagnent de filaires, de viorne-tins et de lentisques sur calcaire compact. De vastes garrigues à kermès et pelouses à brachypode rameux constituent un stade de régression avancée du couvert végétal.
Sur calcaire marneux, c’est la garrigue à romarin avec peu ou pas de bruyère multiflore qui domine ainsi que la pelouse à brachypode de Phénicie. La plupart des formations végétales se rattache à la série du chêne pubescent avec des arbres à feuilles caduques comme les érables, les sorbiers, les cornouillers, les amélanchiers et certaines espèces reliques de la hêtraie tels l’if et le houx. De belles lavanderaies et des landes à genêts cendrés se sont développées Quelques pelouses à aphyllante apparaissent en sommet. Les flancs sud du sommet présentent de remarquables milieux rupestres à genêt de Lobel.
Les cultures ont cédé la place aux friches vite conquises par la pinède à pins d’Alep sur les versants, à pins sylvestre sur les plateaux d’altitude puis par l’urbanisation pavillonnaire sur les bas versants et dans les vallons. Quelques bergeries évoquent les pâtures à moutons et à caprins sur les replats et les hauts versants.
Dans les vallons et vers Auriol, la trame des restanques strie les piémonts. Elle rappelle la richesse agricole passée avec ses cultures de fruitiers, de câpriers, ses oliviers et son maraîchage.
Les murets, les chemins et le réseau de drailles structurent encore par endroits les versants.
Le massif de la Sainte-Baume est un vaste massif calcaire dont l’extrémité ouest débute dans les Bouches-du-Rhône. Du point de vue de la biodiversité, ce massif est caractérisé par une importante couverture forestière souvent bien conservée (notamment en ubac) et, comme tous les grands massifs du département, par ses formations rupestres (falaises, lapiaz, éboulis).
Sur le Pic de Bertagne, culminant à 1 042 m d’altitude, s’observe une forte influence climatique montagnarde mise en évidence par la présence d’espèces méditerranéo-montagnardes généralement présentes en Haute-Provence, telles que le genêt de Lobel (Genista lobelii) et la santoline de Provence (Santolina decumbens).
Outre les omniprésents pins d’Alep (Pinus halepnsis) et chênes verts (Quercus ilex), les milieux plus frais ou d’altitude renferment de belles formations forestières à chênes pubescents (Quercus pubescens), houx (Ilex sp) et pins sylvestres (Pinus sylvestris). Quelques vallons frais et humides permettent le développement de formations caractéristiques des bords de cours d’eau (ripisylve) avec des espèces adaptées telles que le narcisse des poètes (Narcissus poeticus), la fougère scolopendre (Asplenium scolopendrium).
C’est notamment le cas du vallon de Saint-Pons, où les formations géologiques de travertin abritent également un large cortège de mousses.
Pour la faune, le grand nombre de parois rocheuses permet l’installation d’espèces rupestres dont les plus remarquables sont l’aigle de Bonelli (Aquila fasciata), le Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo), le monticole bleu (Monticola solitarius) et plusieurs espèces de chauves-souris. Le réseau de cavités souterraines offre plusieurs espèces endémiques (araignées et coléoptères). Enfin, la bonne qualité des eaux à leur source (la Sainte-Baume est surnommée le « château d’eau » de la Provence) permet d’abriter l’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) espèce protégée.
• Les atouts
• Les fragilités
• Carte des infrastructures
Aux sorties de leurs agglomérations respectives, ces deux voies s’inscrivent dans les couloirs naturels de ce massif au relief ruiniforme. Les vallons ont offert les opportunités de passage pour rejoindre les hauts plateaux. Passés ces vallons escarpés, la route débouche sur de grands espaces ouverts avant de rejoindre le vallon de Vède jusqu’à Auriol.
Le massif de la Sainte-Baume est marqué par de nombreuses lignes haute-tension qui strient son ciel et brouillent les vues, objets incongrus dans un environnement avant tout naturel.
Poursuite de l’urbanisation dans les vallons et sur les piémonts de restanques et jusque dans les hauts vallons : extensions possibles limitées par les PLU.
Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.
Une perception lointaine importante. Le massif de la Sainte-Baume, élément structurant majeur du paysage du Var et de l’est des Bouches-du-Rhône, forme l’horizon continu du littoral entre La Ciotat et Bandol.
Il domine les lointains au sud du Pays d’Aix et du bassin de Saint-Maximin. Le Pic de Bertagne est l’un des sommets les plus caractéristiques de la chaîne centrale. Sa silhouette se signale à l’arrière-plan de Marseille.
Routes et belvédères ménagent des effets de découverte et des panoramas sur la vallée de l’Huveaune jusqu’à Marseille, sur le Pays d’Aix, sur le Garlaban et sur le Regagnas. Le versant ouest, en arrière-plan de la plaine d’ Aubagne à Gémenos et de la vallée de l’Huveaune, présente un enjeu paysager majeur car il est fortement perçu. Il en est de même au sud où la chaîne centrale domine Cuges-les-Pins et le plan de Camp-du-Castellet. Les fortes pentes des versants et cette position en belvédère confèrent aux sites une très grande vulnérabilité aux aménagements.
L’unité de paysage présente dans son ensemble une sensibilité majeure en cas de changements d’affectation des sols. On note en particulier :
Les documents de planification urbaine ont en grande partie circonscrit les possibles extensions urbaines.
Les constructions à vocation d’habitat ont été à l’origine de la disparition d’un vocabulaire paysager associé aux pratiques agricoles : restanques, canaux d’irrigation. Le PNR de la Sainte-Baume a établi une Charte Forestière du Territoire définissant les actions nécessaires à la valorisation des espaces forestiers.
La fermeture des paysages avec le recul des pratiques pastorales et la disparition progressive des cultures fait disparaître la mosaïque agricole.
Le massif de la Saint-Baume est traversé par des lignes HT et THT, essentielles d’enjeu local (ligne Aubagne/Enco de Botte), et régional pour les lignes Le Castellet/Enco de Botte et Réaltor/Néoules.
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets.
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours ou les créer si nécessaire.
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Encourager une agriculture diversifiée qui participe à la multiplicité des paysages.
Préserver / reconstituer les trames paysagères associées aux pratiques agricoles : haies, canaux…
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leur forme, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, murs en pierre…
Poursuivre l’accueil des visiteurs selon les actions engagées par les Parcs Nationaux, Parcs Naturels Régionaux, le Conseil Départemental avec le label des Parcs et Domaines Départementaux…
Informer, communiquer pour faire connaître et respecter les milieux et habitats naturels y compris au sujet des PEE (information des gestionnaires et des riverains)
Aménager pour préserver les milieux des dégradations liées à la fréquentation et aux pratiques de loisirs : piétinement, déchets, sentes sauvages…
Privilégier l’accès aux espaces de loisirs par des moyens alternatifs à la voiture : modes doux, navettes… pour limiter les besoins en aires de stationnement notamment.
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Limiter l’effet « mitage » des boisements en pensant densité et forme.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer la préservation des caractères architecturaux en évitant des matériaux et des couleurs étrangers aux palettes locales.
Aménager les interfaces avec les milieux forestiers pour assurer leur préservation.
Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Recoudre avec le tissu urbain environnant.
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), par un Règlement Local de Publicité et selon la charte du plan de paysage du PNR de la Sainte-Baume.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets.
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours ou les créer si nécessaire.
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Encourager une agriculture diversifiée qui participe à la multiplicité des paysages.
Préserver / reconstituer les trames paysagères associées aux pratiques agricoles : haies, canaux…
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leur forme, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, murs en pierre…
Poursuivre l’accueil des visiteurs selon les actions engagées par les Parcs Nationaux, Parcs Naturels Régionaux, le Conseil Départemental avec le label des Parcs et Domaines Départementaux…
Informer, communiquer pour faire connaître et respecter les milieux et habitats naturels y compris au sujet des PEE (information des gestionnaires et des riverains)
Aménager pour préserver les milieux des dégradations liées à la fréquentation et aux pratiques de loisirs : piétinement, déchets, sentes sauvages…
Privilégier l’accès aux espaces de loisirs par des moyens alternatifs à la voiture : modes doux, navettes… pour limiter les besoins en aires de stationnement notamment.
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Limiter l’effet « mitage » des boisements en pensant densité et forme.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer la préservation des caractères architecturaux en évitant des matériaux et des couleurs étrangers aux palettes locales.
Aménager les interfaces avec les milieux forestiers pour assurer leur préservation.
Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Recoudre avec le tissu urbain environnant.
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), par un Règlement Local de Publicité et selon la charte du plan de paysage du PNR de la Sainte-Baume.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.
Hôtel du Département – 52 avenue de Saint Just, 13 256 Marseille Cedex 20