Malgré des reliefs moins spectaculaires que ceux des massifs de la Sainte-Victoire et de la Sainte-Baume, le massif du Regagnas tient sa place dans les paysages des Bouches-du-Rhône.
Malgré des reliefs moins spectaculaires que ceux des massifs de la Sainte-Victoire et de la Sainte-Baume, le massif du Regagnas tient sa place dans les paysages des Bouches-du-Rhône.
Massif intermédiaire entre la Sainte-Victoire et la Sainte-Baume, il installe les premiers plans et les belvédères sur ces ensembles. L’unité paysagère s’impose par la naturalité de ses paysages situés à distance des grandes agglomérations.
Le massif offre le calme de ses espaces forestiers, étendus majoritairement sur les communes de Trets et Peynier, et de ses groupements d’habitations qui ont su conserver leur caractère de village comme Belcodène.
La Bouilladisse est la commune au centre urbain le plus développé de l’unité paysagère. Elle rassemble les commerces et équipements tout en gardant son ambiance villageoise. La commune a profité de son implantation sur le tracé de la RD96 qui relie Marseille à Aix-en-Provence via Aubagne. C’est elle qui rassemble la majeure partie de la population de l’unité paysagère.
La ligne sombre des reliefs qui ferme l’horizon au sud-est de la haute vallée de l’Arc est dominée par la pyramide du Mont Aurélien à laquelle répond l’échine pelée du Mont Olympe.
Le massif est en avant-plan de la barre régulière de la Sainte-Baume.
Il sépare la haute vallée de l’Arc de la vallée de l’Huveaune et s’étire dans le Var.
Le mont Aurélien, point culminant en belvédère sur le pays d’Aix et le bassin de Saint-Maximin, donne sa physionomie et son identité à l’unité de paysage.
Les paysages minéraux tourmentés du cœur du massif contrastent avec les paysages plus bucoliques des petits bassins cultivés au cœur des pinèdes, avec les villages disposés en couronne et un semis d’habitat dispersé sur les piémonts.
Des sommets, le regard découvre la montagne Sainte-Victoire et la haute vallée de l’Arc, les plaines et les bassins du pays d’Aix. A l’horizon, on aperçoit le massif de l’Arbois et l’éclat scintillant de l’étang de Berre.
Au sud, le regard plonge sur la vallée de l’Huveaune dominée par la masse oppressante de la Sainte-Baume.
Espace de transition entre le massif de la Sainte-Victoire et celui de la Sainte-Baume, le massif du Regagnas est perçu comme une marche.
Ce belvédère sur ces deux sites majeurs est connu :
« D’ici (le Regagnas), la Montagne (Sainte-Victoire) avec sa fantastique voilure de rochers blancs est comme un vaisseau fantôme en plein jour »… s’exclame Jean Giono
Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.
Entre Trets et Belcodène, une succession de plateaux où alternent belles pinèdes et plans cultivés forme l’avant-plan des reliefs centraux. Les vues se dégagent en beaux panoramas vers la Sainte-Victoire au nord et sur la Sainte-Baume au sud. Là se concentrent les occupations humaines, villages, cultures et habitat diffus.
Les crêtes forment un rempart hardi face à la Sainte-Victoire. Ce belvédère offre des vues sublimes sur les environs et les lointains.
La physionomie particulière des crêtes avec leurs profils tourmentés de falaises et d’éperons calcaires blancs, d’arches et de pics, crée une identité paysagère forte.
La commune de La Bouilladisse occupe le versant oriental du Merlançon, cours d’eau qui sépare le massif de l’Étoile à l’ouest du massif du Regagnas. Il a creusé une vallée étroite qui a ouvert un couloir de communication dont a profité l’autoroute A52.
Le choix de retenir comme limite des unités paysagères le bas des versants fait appartenir La Bouilladisse au massif du Regagnas.
Cette sous-unité est le pendant des communes de Peypin et La Destrousse, appartenant à l’unité paysagère du massif de l’Étoile et du Garlaban.
L’atlas des paysages de 2006 la décrivait en ses termes, sous le nom des « collines et cuvettes entre Mimet et La Bouilladisse » :
Dépression tout autant que seuil, transition entre le massif du Regagnas et celui de l’Étoile, ces espaces participent en fait de ces deux unités.
Les petits reliefs boisés contrastent avec les replats et les cuvettes où la poussée de l’urbanisation pavillonnaire, des zones d’activités et l’importance de ce couloir de communication parcouru par l’A52, ont produit une forte mutation paysagère.
Le massif constitue une « dépendance structurelle » de la Sainte-Baume. Le paysage minéral tourmenté compose un ensemble saisissant. La longue falaise blanche du mont Aurélien puis les rochers du mont Olympe inscrivent leur silhouette caractéristique sur le ciel. Les versants pentus contrastent avec le moutonnement désordonné des petites collines et des plateaux du nord-ouest et de l’ouest. Ils dominent l’Huveaune au sud en abrupts vertigineux.
Le paysage végétal s’étage en fonction de l’altitude depuis les espaces dénudés des sommets, la garrigue rase dégradée des versants ponctuée de chênaies blanches et vertes, puis les pinèdes à pins d’Alep. De belles pinèdes couvrent les plateaux à l’ouest.
Les terroirs encore cultivés occupent une succession de petites cuvettes et de plans entre les pinèdes au nord du massif. Les vignes, les oliviers et les vergers en contrebas, les lavandes vers Belcodène animent encore le paysage. Le patrimoine paysager rural, riche, laisse apparaître les vestiges des mises en valeur d’antan. Les versants étaient jadis striés par les restanques cultivées, remises à jour par les incendies, comme sur le site de Sauveclare à Auriol. Les restanques, les chemins et les murets, les mas isolés, les bories, les oratoires et les chapelles sont la mémoire du paysage rural traditionnel.
Quelques hameaux, Kirbon, Les Michels ponctuent les collines. Les villages, perchés sur un léger éperon ou une éminence, développent un tissu ancien radio-concentrique autour de l’église et de sa place. L’ermitage de Saint-Jean-du-Puy sur la crête au-dessus de Trets, la chapelle de Valvenne au pied du mont Olympe marquent le paysage.
Le massif est traversé et parcouru par un réseau de routes, de chemins et de pistes. Les routes passent souvent dans les boisements et sont ainsi encadrées de pins.
Outre les omniprésents pins d’Alep (Pinus halepensis) et chênes verts (Quercus ilex), les milieux plus frais ou d’altitude renferment de belles formations forestières à chênes pubescents (Quercus pubescens) et pins sylvestres (Pinus sylvestris). Si la dominance des calcaires durs est la norme dans cette unité paysagère, on y trouve malgré tout des affleurements de substrats décalcifiés sur les piémonts nord du Mont Olympe qui permettent la présence locale d’espèces silicoles des maquis méditerranéens comme la bruyère arborescente (Erica arborea) ou la bruyère à balai (Erica scoparia).
Le massif du Regagnas tient un rôle essentiel dans les fonctionnalités écologiques des écosystèmes de Basse-Provence. Il permet d’assurer les continuités écologiques entre les secteurs du littoral marseillais (les Calanques, les massifs du Garlaban, de l’Étoile et de la Sainte-Baume), le complexe de la Sainte-Victoire et la Haute-Provence (Haut Var, Préalapes).
Au niveau de la faune, le massif est l’unique station française d’un escargot : la luisantine des oliviers (Zonitoides nitidus).
Il s’agit d’une population relique d’une espèce considérée comme endémique du nord-ouest de l’Italie.
• Les atouts
• Les fragilités
• Carte des infrastructures
Au cœur de l’urbanisation, c’est tout un réseau de petites voies qui dessert les habitations, très souvent en impasse, témoin de la diffusion de l’habitat au gré des opérations immobilières.
L’A52 emprunte le vallon du Merlançon dans sa partie sud puis poursuit son tracé vers la vallée de l’Arc dans un relief plus accueillant. Cependant les talus qui l’encadrent entre La Bouilladisse et Fuveau témoignent du passage en force de cet ouvrage dans le relief. Pour supporter le trafic toujours plus dense, des travaux d’élargissement ont été réalisés entre Pont-de-l’Étoile et La Destrousse, achevés en 2019. Un nouvel échangeur est aussi en cours de réalisation au niveau de Belcodène, pour alléger le trafic supporté par les communes de La Destrousse et de La Bouilladisse et pour assurer la desserte des zones d’activités de Peynier-Rousset. Si les motivations d’un tel ouvrage sont justifiées au regard des flux de circulation (l’axe Aubagne/La Bouilladisse est particulièrement emprunté, avec une moyenne de 18000 véhicules aux heures de pointe*), les impacts sur les milieux et les paysages sont énormes.
Conjointement, le projet de Val’Tram est relancé. Il mettra à disposition un moyen de transport en site propre entre Aubagne et La Bouilladisse et répond aux engagements de la Métropole Aix-Marseille-Provence de développer une alternative au tout-voiture, lui donnant aussi l’occasion de rattraper son retard dans son réseau de transports en commun (se reporter à la fiche thématique « Les mobilités »). L’enjeu de ce projet est important dans sa fonction de liaison entre des grands bassins d’emplois. Il utilisera le tracé de l’ancienne voie ferrée Valdonne/Aubagne, ce qui limite grandement l’impact de cet aménagement. Il sera un facteur d’évolution majeur pour les communes sur son tracé et leurs paysages.
Tendance à la poursuite d’une urbanisation diffuse
processus toujours en cours.
Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.
Depuis la haute vallée de l’Arc : le massif ferme l’horizon,
Depuis la vallée de l’Huveaune : les versants forment le premier plan du paysage,
Depuis la Sainte-Baume dont le massif constitue le contrefort nord.
La chaîne centrale est caractérisée par un couvert végétal continu de boisements et une géomorphologie génératrice d’un paysage minéral avec de fortes pentes et des abrupts rocheux.
Le glacis des reliefs nord : collines basses, bosquets de pinèdes et petits bassins cultivés forment un maillage parcouru d’un réseau dense de routes, chemins et sentiers. Ce sont des espaces très accessibles, avec peu de contraintes topographiques et donc aisément aménageables. La proximité de Marseille et d’Aix-en-Provence par l’autoroute génère une forte pression foncière autour des villages.
La zone d’activité de la plaine de Rousset crée également des besoins en matière d’habitat.
Les extensions urbaines se développent au détriment des pinèdes et des terroirs en friche et dans les petites cuvettes intérieures jusqu’aux premiers versants de grande sensibilité visuelle.
Le paysage minéral des crêtes et leur couvert végétal.
Les belvédères et les covisibilités avec les espaces environnants.
Les sites patrimoniaux dispersés, chapelles, oratoires…
Le site des villages : Belcodène, La Bouilladisse et leur morphologie urbaine.
Les nouveaux ouvrages évoqués plus haut et principalement l’échangeur de Belcodène rendent plus attractifs les espaces villageois de Belcodène et La Bouilladisse. Le cadre paysager et le prix du foncier donnent une valeur à des lieux de plus en plus convoités, ceux d’un mieux-vivre, loin des grands centres urbains, tout en étant à portée de voiture de zones d’emplois. Bien que les PLU confirment les limites actuelles de l’urbanisation, au cœur de celles-ci subsistent des parcelles à bâtir.
Bien que ce processus soit naturel, l’augmentation de la surface forestière comporte plusieurs enjeux quant à la qualité des paysages et aux risques associés. Le couvert forestier recouvre parfois des ouvrages, comme des murs en pierres sèches. Les racines des arbres peuvent les endommager.
Dans sa partie nord, le massif du Regagnas est un paysage de collines adoucies et de plateaux. L’afflux de nouvelles populations crée des besoins en logements. L’habitat est individuel et diffus. Les effets sur les paysages sont pluriels :
Le paysage des collines compose le cadre paysager recherché.
Si l’agriculture est relativement confidentielle, elle tient un rôle important dans l’entretien des paysages et la lisibilité des formes de relief.
Elle préserve le charme des petits vallons cultivés et participe à l’entretien des éléments de patrimoine vernaculaires : restanques en pierres sèches, bories, chemins… La déprise agricole enclenchée fait craindre pour la pérennité de ces paysages agraires, bien que les documents d’urbanisme préservent les surfaces agricoles.
Aide aux éleveurs,
Maintenir des surfaces de parcours suffisantes,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Limiter l’effet « mitage » des boisements en pensant densité et forme.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Garantir une atteinte moindre aux sols et porter une attention particulière à la préservation du cycle naturel de l’eau.
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Aménager les interfaces avec les milieux forestiers pour assurer leur préservation.
Assurer l’insertion dans le relief et le paysage des nouvelles infrastructures et ouvrages : raisonner les terrassements, penser les travaux de cicatrisation par la replantation d’espèces locales et méditerranéennes.
Veiller à la qualité des ouvrages connexes : voies d’insertion, giratoires, murs anti-bruit, équipements de protection…
Veiller à des aménagements de lutte contre les incendies mieux intégrés au paysage : pistes DFCI, citernes…
Gérer les accès au site et renforcer les campagnes de sensibilisation.
Maintenir des espaces tampon entre les zones habitées et les boisements : prairies, parcelles cultivées…
Encadrer et surveiller l’entretien des forêts privées.
Préférer des principes de replantation aléatoires et proscrire les plantations en ligne.
Encourager une agriculture diversifiée qui participe à la multiplicité des paysages.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leur forme, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation du petit patrimoine bâti ou vernaculaire : puits, cabanons, murs en pierre…
Aide aux éleveurs,
Maintenir des surfaces de parcours suffisantes,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Limiter l’effet « mitage » des boisements en pensant densité et forme.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Garantir une atteinte moindre aux sols et porter une attention particulière à la préservation du cycle naturel de l’eau.
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Aménager les interfaces avec les milieux forestiers pour assurer leur préservation.
Assurer l’insertion dans le relief et le paysage des nouvelles infrastructures et ouvrages : raisonner les terrassements, penser les travaux de cicatrisation par la replantation d’espèces locales et méditerranéennes.
Veiller à la qualité des ouvrages connexes : voies d’insertion, giratoires, murs anti-bruit, équipements de protection…
Veiller à des aménagements de lutte contre les incendies mieux intégrés au paysage : pistes DFCI, citernes…
Gérer les accès au site et renforcer les campagnes de sensibilisation.
Maintenir des espaces tampon entre les zones habitées et les boisements : prairies, parcelles cultivées…
Encadrer et surveiller l’entretien des forêts privées.
Préférer des principes de replantation aléatoires et proscrire les plantations en ligne.
Encourager une agriculture diversifiée qui participe à la multiplicité des paysages.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leur forme, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation du petit patrimoine bâti ou vernaculaire : puits, cabanons, murs en pierre…
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