identité
paysagère

Le massif des Calanques est emblématique des paysages des Bouches-du-Rhône. Le caractère exceptionnel de ses milieux et de ses paysages a valu à ce massif son classement en Parc National, créé en avril 2012.

Dimensions
19 km d'est en ouest ; 9 km du nord au sud.
Altitude maximale
618 m, Mont Carpiagne.
Altitude minimale
0 m, niveau de la mer
Superficie
106 km²
Population
7 136 habitants
(Insee 12/2020)
Relief
massif

Ce parc national a ceci de particulier : il est le premier parc national périurbain terrestre et marin.

Le massif des Calanques construit les horizons de la ville de Marseille. Il participe à la renommée internationale de la ville, déjà riche d’un patrimoine architectural et historique. Ce sont des paysages exceptionnels de minéralité, d’abrupts monumentaux où se répondent le blanc des calcaires, le vert de la végétation et le bleu de la mer. Chacune de ces couleurs se décline en de nombreuses nuances au gré des saisons et de la météorologie.

Ce sont des espaces récréatifs aux portes d’une métropole.

Les paysages des Calanques sont à la fois paysages d’exception et paysages du quotidien. Ils ont donné un rayonnement national et international à la ville de Marseille attirant touristes métropolitains et étrangers. Mais ce sont aussi autant de lieux de promenade et d’activités balnéaires pour chacun des Marseillais et des habitants des Bouches-du-Rhône.

La Calanque se définit en ces termes : crique ou petite baie entourée de rochers. Ces avancées étroites de la mer ont aussi été l’occasion d’occupations tout aussi singulières, réservées au littoral. On ne peut pas parler des Calanques sans évoquer les cabanons, forme d’habitat historique du massif, et les petits ports aménagés.

Cassis offre le pittoresque de ces petits ports lovés au creux d’un relief spectaculaire tout comme les villages des Goudes et de Callelongue sur la commune de Marseille.

Il faut, pour être complet, évoquer l’archipel du Riou, îlots calcaires qui répondent aux reliefs calcaires des massifs littoraux.

Communes

Cassis
Marseille
Partiellement
Aubagne, Roquefort-la-Bédoule, Marseille, La Penne-sur-Huveaune

Premières impressions

Ce désert est aujourd’hui relatif : en fin de semaine les randonneurs, grimpeurs et autres amoureux de la nature investissent les lieux… Ce mouvement a été initié dès 1879 dans ce paradis de l’escalade.

 

Regard sur le massif des Calanques

Les peintres

Au XIXe siècle, les peintres de l’Ecole Provençale du Paysage furent attirés par les Calanques avant que leurs successeurs ne se tournent vers l’Estaque. Ainsi, Marius Engalière, Auguste Aiguier, Paul Guigou s’expriment au travers d’une peinture sensible et encore romantique, tandis qu’Adolphe Monticelli oscille entre impressionnisme et expressionnisme, puis Othon Friez et André Derain ouvrent la voie au fauvisme et au cubisme. A la fin du XIXe siècle, Michelon s’inspire d’un cirque de falaises pour peindre les décors du second volet de la Tétralogie de Wagner ; ce site devient “le cirque des Walkyries”.

Les écrivains

Rimbaud a chanté la rivière souterraine de Port-Miou.

Les îles du large ont inspiré les poètes, telle Maïre pour Elzeard Rougier.

Gaston Rebuffat déclare : « Depuis mon enfance, je suis venu ici des centaines de fois, jamais sans un petit tressaillement, sans un instant d’émotion ».

Les légendes

Ces sites sauvages ont inspiré de multiples légendes parmi lesquelles celle de la Fontaine d’Ivoire qui est une des versions de la fondation de Marseille, celle du fortin de Morgiou, prétendument construit par les Anglais et dont Bonaparte aurait essuyé le feu, celle, tragique, de Port-Miou et du pêcheur gênois.

Couleurs de l'unité

Bleu du ciel et de la mer, émeraude des calanques, blanc, gris, ocre rosé des falaises ; brun du vignoble l’hiver, jeux des verts, tendre, doré et rouges des vignes ; stries régulières des terrasses vers Cassis ; vert sombre des cyprès et des pins ; gris, jaune et vert des garrigues piquetées de fleurs au printemps…

sous-unités
paysagères

Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.

Les sous-unités ont été définies par l’atlas des paysages de 2006. Dans sa version actualisée, l’atlas conserve les sous-unités précédemment définies, avec toutefois quelques adaptations dues à l’identification de la bande littorale qui est rattachée au massif de Marseilleveyre.

structureS
paysagèreS

Un paysage géomorphologique exceptionnel

Le relief du massif des Calanques est structuré par une épine dorsale orientée est-ouest qui s’élargit à hauteur du plateau de l’Homme-Mort. La côte est abrupte, ciselée par les échancrures profondes d’une vingtaine de vallons submergés.

Les calanques sont ces rias creusées par de petits fleuves côtiers il y a 30 000 ans et envahies par la mer 10 000 ans avant J-C, après la 4e glaciation, lorsque le niveau des eaux marines s’est élevé de 70 m. Le massif des Calanques se prolonge dans la mer par un chapelet d’îles.

Le calcaire urgonien, dense et fin, présente une blancheur et une dureté à l’origine de la hardiesse des reliefs et de leur luminosité. La présence de faciès dolomitiques explique la variété des formes et les plateaux ciselés de lapiaz.

Tout un réseau souterrain de grottes et d’avens a été créé par les eaux pénétrant par les nombreuses diaclases.

 

Le paysage humanisé

Aucun centre villageois aggloméré, aucune présence humaine permanente ne trouble le cœur des reliefs. Quelques calanques servaient d’abri aux pêcheurs qui y construisirent des cabanons, resserrés en hameaux au bord de l’eau… Ainsi à Callelongue et aux Goudes, à Sormiou et à Morgiou. Ce sont aujourd’hui des résidences secondaires.

Le campus de Luminy, aux immeubles éclatés en unités diffuses dans un parc, investit le piémont ouest du mont Puget. Le camp militaire de Carpiagne s’insère sur le plateau. Cassis et son port pittoresque sont environnés de résidences, de jardins et d’un terroir viticole très vivant.

Sur le littoral ouest, les sites pittoresques de la Madrague de Montredon et les vallons urbanisés de la Cayolle et des Baumettes caractérisent la frange urbaine de Marseille.

caractérisation
paysagère

La couverture végétale 2006 La couverture végétale  2018

• focus sur les milieux naturels

Cette unité paysagère est particulièrement remarquable du point de vue écologique, en raison de la diversité des milieux qu’elle renferme et de leur dualité : littoral/montagne, milieu extrêmement sec/milieu humide, calcaire dur compact/ sols profonds ou sablière…

Les Calanques se distinguent notamment par leurs espaces naturels et leur flore spécifique. On citera en tout premier, le couvert végétal arbustif et herbacé qui se développe sur la frange littorale et qui est presque exclusif du pays marseillais : la « phrygane » littorale à Astragale de Marseille (Astragalus tragacantha). Les phryganes sont des habitats primaires très spécialisés, soumis à des contraintes écologiques extrêmes. Elles sont composées d’associations sclérophylles (espèces végétales adaptées à la sécheresse, aux feuilles persistantes et à cuticule épaisse) en coussinets. Elles occupent les pentes et les sommets de falaises rocheuses méditerranéennes, exposées aux vents marins chargés d’embruns et subissant un déficit hydrique estival important.

Les éboulis et rocailles calcaires hébergent des plantes endémiques locales comme la Sabline de Provence (Arenaria provincialis, qui ne se rencontre que dans les massifs calcaires entre Marseille et Toulon) ou la Germandrée purpurine, dont la répartition mondiale se limite à la stricte région marseillaise (Calanques, Frioul et falaises de Soubeyrannes à La Ciotat). Mais ces quelques exemples ne doivent pas occulter la richesse de la flore emblématique de ce secteur, où certaines espèces rares et menacées sont très nombreuses.

C’est la variété de milieux qui fait cette richesse floristique car outre le littoral et les formations végétales classiques du département (garrigues, pinèdes, zones de rocailles, d’éboulis, de falaises, ubacs ombragés…), cette unité renferme des milieux bien spécifiques :

  • Sur ses crêtes et sommets : la « lande-hérisson », typique des montagnes provençales, avec ses espèces de plantes en forme de coussinet comme le genêt de Lobel (Genista lobelii) et la santoline de Provence (Santolina decumbens). Cette formation est notamment présente sur le secteur de Carpiagne qui culmine à 646 m.
  • Les sablières internes (formations dunaires internes non soumises aux embruns salés) du massif de Marseilleveyre, avec leur flore spécifique,
  • Quelques milieux humides, rares et très ponctuels, forment des espaces complètement atypiques dans cette unité paysagère très aride : il s’agit des falaises ombragées, suintantes et des avens qui constituent notamment l’habitat d’une belle fougère, très rare en France : la scolopendre sagittée (Asplenium sagittatum).

La faune est composée de nombreuses espèces emblématiques et notamment la faune rupestre : aigle de Bonelli, faucon pèlerin, hibou grand-duc, monticole bleu, chauves-souris. Le lézard ocellé (plus grand lézard d’Europe) est présent dans les pelouses et garrigues rocailleuses.

Les îles abritent de nombreuses espèces marines dont plusieurs espèces pélagiques exceptionnelles qui vivent en mer et ne viennent à terre que pour se reproduire dans ces milieux où ils sont relativement préservés des prédateurs : puffin de Scopoli, puffin cendré, océanite tempête.

Enfin, tout le cortège des espèces d’invertébrés méditerranéens est présent. On notera la présence d’un coléoptère cavernicole, endémique de la Basse-Provence occidentale (des Calanques à Hyères) : Duvalius raymondi.

Les atouts et fragilités posent les bases des enjeux et des pistes d’actions. Il s’agit de mettre en avant tel composant de paysage ou telle structure dont les transformations pourraient porter atteinte à la qualité et à la valeur de l’unité paysagère.

• Les atouts

  • La ville de Cassis, village pittoresque du littoral support de tourisme et participant ainsi au dynamisme économique.
  • Les vins de Cassis reconnus par l’AOP Côtes de Provence et leurs domaines d’exception qui aménagent les pentes du Cap Canaille.
  • Les protections réglementaires: classement du massif en Parc National accompagné de sa charte qui détermine les actions de préservation et de protection des milieux et des paysages ; les sites classés terrestres et maritimes.
  • Des milieux naturels terrestres, marins et des paysages exceptionnels aux portes d’une métropole.

• Les fragilités

  • Un afflux de visiteurs, de promeneurs et de plaisanciers, corollaire de l’attractivité initiée par le classement en Parc National.
  • Une grande sensibilité au risque d’incendies.
  • Des milieux marins fragilisés par la plaisance et plus largement par toutes sortes de pollution : plastiques, physico-chimiques, etc.
  • Une proximité directe avec l’aire urbaine marseillaise.
  • Le développement de plantes exotiques envahissantes.

• Carte des infrastructures

Véritable forteresse minérale, le cœur du massif n’est traversé que par une seule route, connue sous le nom de « route de la Gineste » (RD559) qui emprunte le col éponyme pour relier, Marseille à Cassis.
Puis la RD559 traverse Cassis pour rejoindre l’A50 ou continuer son tracé vers La Ciotat. Les RD41E et RD1 qui desservent l’unité paysagère voisine de la chaîne de Castillon et les communes de Carnoux-en-Provence et Roquefort-la-Bédoule rejoignent la RD559 à Cassis. Ces routes se sont inscrites dans les vallons profitant de ces couloirs naturels. Elles sont donc encaissées et circulent sous le couverts des pinèdes avant de rejoindre les paysages urbains des communes de Carnoux-en-Provence et Roquefort-la-Bédoule.

C’est ensuite un réseau de petites voies de desserte locale qui empruntent les fonds de vallon ou plus précisément les fonds des calanques. Sormiou, Morgiou et En-Vau sont ainsi accessibles en voiture. Des arrêtés municipaux réglementent leur accès, l’interdisant à certaines périodes au printemps et durant tout l’été. La calanque d’En-Vau est interdite à tous véhicules autres que ceux des secours, des habitants et des personnes habilitées.

Un schéma d’accès est en cours de réalisation par le Parc National des Calanques qui, une fois mis en œuvre, réduira les accès automobiles.

Il faut ajouter à ce réseau viaire celui des DFCI (Défense des Forêts Contre les Incendies), pistes indispensables à la lutte contre les incendies.

Dynamiques
d'évolution

Les projets futurs identifiés en 2006,
qu'en est-il en 2021 ?

Projet de Parc National : créé en 2012

Exploitation de carrières sur les franges nord : en cours

enjeux &
pistes d'action

Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.

Sensibilité visuelle

Le massif ferme l’horizon sud du bassin de Marseille. Les versants périphériques et les crêtes sont bien visibles depuis celui-ci ainsi que depuis la vallée de l’Huveaune et le massif du Garlaban. Les calanques composent le paysage littoral du sud de la rade de Marseille.

La perception visuelle depuis les lointains sur les versants périphériques de l’unité de paysage est donc étendue.

Les relations de covisibilité du massif des Calanques avec son environnement sont très importantes et sont sources d’enjeux paysagers majeurs :

  • Depuis Marseille et la rade, avec une grande sensibilité des versants et des piémonts de Marseilleveyre entre Montredon et Vaufrège,
  • Depuis la vallée de l’Huveaune, avec les versants d’ubac du massif de Saint-Cyr-Carpiagne,
  • Depuis la mer avec les reliefs littoraux au sud-est de la rade de Marseille et avec les versants autour du bassin de Cassis.

La traversée de l’unité de paysage par la RD 56 offre des vues rasantes sur la plaine du Ris, le Mussuguet et le vallon de la Gineste, ainsi que des panoramas sur Marseille depuis le col de la Gineste et sur Cassis et le cap Canaille depuis le col des Terrasses.

 

Sensibilité écologique

Le milieu naturel est exceptionnel par sa géologie et sa grande richesse écologique, terrestre comme marine.

Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations. Il s’agit d’articuler la connaissance avec les actions* et d’inviter les acteurs à se positionner.

La valeur et la qualité paysagère des grands espaces de nature

L’unité paysagère se caractérise par la monumentalité de ses reliefs et la richesse de ses milieux terrestres, marins et îliens (l’archipel du Riou). Plusieurs outils sont déjà en place pour assurer leur préservation et leur protection.

Les enjeux portent sur :

  • Leur sensibilité aux incendies et ce que cela aussi implique comme aménagements spécifiques : pistes DFCI, citerne, barrières…
  • La dégradation des milieux par certaines pratiques et la fréquentation, devenant dense à certaines périodes de l’année.
  • Le développement de plantes exotiques envahissantes.
  • La marque des équipements notamment téléphoniques.

 

Les villages pittoresques et historiques

Les documents de planification et de réglementation assurent leur protection mais leur valeur patrimoniale laisse entrevoir des enjeux :

  • Les cabanons, témoins d’histoires de vie et de pratiques.
  • Architecture typique.

 

Les paysages viticoles de cassis

Ils participent à l’armature paysagère et au charme de cette commune littorale.

  • Entretien des piémonts du Cap Canaille.
  • Transition entre zones urbanisées et forêts.
  • Disparition de quelques parcelles au profit de nouvelles constructions.
Les périmètres de protection en 2021

Soutenir et valoriser le sylvo-pastoralisme pour le gain dans l’entretien des paysages et la gestion du risque incendie

Aide aux éleveurs,

Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours,

Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…

Accompagner la découverte des grands espaces de nature

Organiser l’accueil des visiteurs en prenant référence du travail engagé par les Parcs Nationaux, Parcs Naturels Régionaux, le Conseil Départemental avec le label des Parcs et Domaines Départementaux…

Informer, communiquer pour faire connaître et respecter les milieux et habitats naturels. y compris au sujet des PEE (information des gestionnaires et des riverains)

Aménager pour préserver les milieux des dégradations liées à la fréquentation et aux pratiques de loisirs : piétinement, déchets, sentes sauvages…

Gérer la fréquentation et l’accueil terrestres mais aussi maritime (mouillage des bateaux…).

Privilégier l’accès aux espaces de loisirs par des moyens alternatifs à la voiture : modes doux, navettes… pour limiter les besoins en aires de stationnement notamment.

Accompagner et maîtriser le développement de l’habitat individuel et collectif

Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.

Limiter l’effet « mitage » des boisements en pensant densité et forme.

Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».

Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.

Assurer la continuité avec la trame urbaine existante.

Aménager les interfaces avec les milieux forestiers pour assurer leur préservation.

Soutenir la viticulture et plus largement l’agriculture pour son rôle dans l’entretien des paysages et le maintien de la qualité paysagère

Soutenir l’agriculture urbaine et péri-urbaine pour leur rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.

Encourager la reconversion de friches en cultures.

Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres, murets… dans leur forme, dimensions, matériaux…

Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation du petit patrimoine bâti : puits, cabanons, murs en pierre…

Accompagner les réhabilitations et restaurations des cabanons des Calanques et des Goudes
pour préserver leurs caractères architecturaux.

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