Cette mer intérieure, convoitée par les industries pour les accès maritimes qu’elle offre, s’est vue dépossédée de certains de ses espaces naturels.
Cette mer intérieure, convoitée par les industries pour les accès maritimes qu’elle offre, s’est vue dépossédée de certains de ses espaces naturels.
La forme historique de ses villages a été englobée dans une urbanisation dense et étalée.
Et pourtant celui qui saura dépasser l’image industrielle et dégradée découvrira nombre de pépites paysagères, architecturales et écologiques : vestiges gallo-romains, églises romanes, petits ports de pêche, roselières et marais, maraîchage, vignobles et particularités géomorphologiques. À cette liste paysagère et patrimoniale, s’ajoutent des constructions issues du développement urbain moderne : grands ensembles, industries (pétrochimie, aéronautique, haute-technologie…), aéroport, grandes zones commerciales etc. Certains ensembles urbains (la cité des Quatre Vents à Martigues par exemple) sont des témoignages intéressants d’une conception de la ville dans les années 70.
Aujourd’hui l’intérêt porté à ces paysages se retrouve dans les nombreux programmes et études (POPSU*, Pôle Lagunes, …) encadrés par différentes conventions et instances juridiques notamment pour les milieux humides (Convention Internationale de Ramsar, Gémapi…) afin de restaurer, réhabiliter ces milieux dont la capacité de résilience est assez exceptionnelle.
La qualité de ses paysages terrestres et marins, ses richesses écologiques mais aussi historiques ont interpellé des scientifiques, des concepteurs et les élus des communes riveraines qui se sont rassemblés pour remettre au centre de stratégies urbaines et paysagères cette mer intérieure.
L’étang de Berre est devenu un formidable terrain d’études et de mise en œuvre d’actions de restauration, réhabilitation et préservation des paysages, tant il rassemble une diversité de questionnements qui guident les aménageurs du territoire :
Il s’agit également pour les communes riveraines de renouer avec cette étendue d’eau qui offre de formidables espaces récréatifs et de loisirs. Des opérations de revalorisation ont été menées et le sont encore à ce jour : sentiers littoraux, requalification de l’étang de Bolmon, théâtre de verdure et plages à Martigues, parc à Berre-l’étang, port à Saint-Chamas…
Vaste dépression salée bordée de massifs calcaires, le bassin de l’étang de Berre est un lieu de confluences où se côtoient des paysages naturels remarquables de lagune méditerranéenne, des paysages de campagne à la forte personnalité et de puissants paysages aménagés, industriels et urbains en mutation constante.
Le paysage est remarquable et les ambiances contrastées : pinèdes, garrigues et rives lagunaires, domaines viticoles et cultures sous serres, villages perchés et villes nouvelles, zones commerciales et raffineries.
Ces forts contrastes opposent les rives nord et nord-ouest où l’agriculture et les espaces naturels perdurent aux rives sud et est, industrielles et urbaines.
* Plateforme d’Observation des Projets et Stratégies Urbaines : programme de recherche
Un étagement de surfaces planes se décline depuis le vaste plan d’eau, espace ouvert aux larges panoramas vers un horizon fermé par une couronne de collines et de cuestas.
La lumière est omniprésente.
Le soleil écrasant d’été, les brumes de chaleur ou les brouillards laiteux masquant les rives donnent à l’étang des allures de mer aux limites indécises.
Le mistral dégage un ciel immense, rapproche les plans et fait découvrir dans les lointains la montagne Sainte-Victoire et les Alpilles.
Féerie nocturne des torchères des raffineries et des mille points lumineux des villes se dédoublant dans le noir d’encre de l’eau…
Les rives de l’étang de Berre subissent des mutations qui donnent lieu à des “inversions de signes” : la campagne de vignes et d’oliviers laisse place au maraîchage intensif sous serres et à l’urbanisation…
Ici, la ville a été réinventée au travers des grandes opérations des années soixante-dix et l’avènement d’une couronne de “villes nouvelles”.
Tandis que sur les rives lagunaires , la nature se juxtapose aux usines jusqu’à les pénétrer…
Martigues a été un centre artistique important dans la seconde moitié du XIXe siècle, autour d’Émile Loubon et l’École Provençale Impressionniste.
La lumière et les paysages ont inspiré des peintres aussi différents que Ziem, le maître de Martigues, Monticelli, Guigou, Chabaud, Seyssaud, Derain, Manguin, Picabia ou des photographes comme Gimpel.
Simone de Beauvoir a évoqué les paysages de l’étang de Berre.
Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.
Les collines qui portent le village de Saint-Mitre-les-Remparts assurent la transition entre l’ensemble des étangs d’Istres et de Saint-Blaise et l’étang de Berre. Elles en constituent l’horizon. Au-delà de la ligne de crête, l’ensemble des étangs autour de Port-de-Bouc et Istres fait l’objet d’une nouvelle unité paysagère « Les étangs d’Istres et de Saint-Blaise« .
Sur ces collines, le parc de Figuerolles installe une coupure dans l’urbanisation entre Martigues et Saint-Mitre-les-Remparts. Ce vaste espace naturel de 130 hectares offre de nombreuses activités récréatives (aires de pique-nique, ferme pédagogique…) et l’occasion de randonnées pédestres avec points de vue exceptionnels sur l’étang de Berre.
Les collines de Sulauze aux belles pinèdes dominent l’étang.
L’étang de Berre communique avec le golfe de Fos par un chenal entre la chaîne de l’Estaque et les collines de Castillon : le chenal de Caronte.
Deux villes se sont implantées à ses deux extrémités.
Le paysage bâti est structuré et hiérarchisé par le remarquable centre ancien de Martigues, les couronnes des ensembles collectifs d’habitat populaire, puis les villas et les pavillons isolés ou en lotissement sur les versants.
Les lieux sont marqués par une ambiance étrange faite de fumées, d’odeurs, de bruits, du calme du plan d’eau et des terroirs proches. Les deux cuestas de Vitrolles, rebords extrêmes du plateau de l’Arbois, ferment le paysage à l’est. Les anciens salins du Lion sont coincés entre l’aéroport et l’autoroute. Ces espaces aux milieux très diversifiés abritent une avifaune remarquable. Le paysage est exceptionnel : les espaces naturels et les installations industrielles s’interpénètrent.
En rive sud-est, une vaste plaine littorale descend en pente douce depuis le piémont de la chaîne de la Nerthe jusqu’au plan d’eau de l’étang de Bolmon, havre de calme et de nature coupé de l’étang de Berre par une spectaculaire langue de sable, le Jaï. La lagune saumâtre est bordée de marais temporaires, de pelouses sèches, de pinèdes et de ripisylves. Le long du Jaï, la rive de l’étang de Berre forme une longue plage de sable fin très prisée des citadins.
L’embouchure de l’Arc a formé au nord-est une vaste plaine qui avance vers le sud dans l’étang de Berre en formant la pointe de Bastidou. Ce cap a individualisé le plan d’eau de l’étang de Vaïne.
Dès l’époque romaine, la production du sel était effective ; le chenal reliant la Méditerranée à l’étang de Berre est approfondi pour permettre la circulation des galères romaines. Aujourd’hui encore, les salins fournissent 30 000 tonnes de sel industriel par an. Les salins sont une zone protégée Natura 2000, avec de nombreux oiseaux emblématiques du littoral méditerranéen*.
* source : site internet de la ville de Berre l’Étang
Ce vaste espace des rives nord de l’étang de Berre compose un paysage remarquable depuis le piémont de la chaîne de la Fare jusqu’au rivage. La campagne voisine ici avec les raffineries et l’urbanisation autour de Berre. Sur le rivage se côtoient les salins de Berre et les marais de Sagnas, les embouchures de l’Arc et de la Durançole, les raffineries et les sphères de stockage de gaz.
Une agriculture extensive de serres occupe le cœur de la plaine et remplace les terroirs traditionnels de vignes, d’oliviers et d’amandiers qui couvrent encore les piémonts. L’architecture remarquable des domaines viticoles ponctue le paysage. La plaine est parcourue par un réseau de routes et de chemins conservant une échelle humaine.
Les vignobles sont la représentation des terroirs traditionnels. Les vignobles, dont certains réputés comme ceux de Château Virant et de Calissanne, ont aménagé les piémonts de la chaîne de la Fare. Ils entouraient le village de La Fare-les-Oliviers, gagnés au fil des décennies par l’urbanisation.
De grands pins ou platanes accompagnent encore les entrées des domaines et les étendues de vignes composent le socle de la chaîne de la Fare qui déploie ses paysages de collines calcaires arides recouvertes de garrigues.
Le bassin de l’étang de Berre est la terminaison occidentale du bassin sédimentaire d’Aix-en-Provence, entre les deux chaînons anticlinaux de la Fare au nord et de la Nerthe au sud. Creusée par l’érosion, la dépression fut envahie par la mer au Quaternaire.
À l’ouest, les collines tabulaires découpées dans les grès et la molasse (142 m à Saint-Blaise) forment transition avec la Crau. Elles sont séparées par des dépressions circulaires créées par l’érosion éolienne et occupées par un chapelet d’étangs. Au nord et au sud, les crêtes des anticlinaux (189 m à La Fare, 264 m à la Nerthe). A l’est, les deux cuestas du plateau de l’Arbois (272 m).
La plaine littorale des Gravons – Berre au nord et celle de Châteauneuf-les-Martigues à Marignane au sud. Sur les rives, un paysage lagunaire de marais et de salines subsiste par endroits, séparé de l’étang par des flèches littorales sablonneuses. Les aménagements à Marignane, à Berre et à Martigues ont été implantés sur ces espaces humides comblés.
Les espaces littoraux humides des estuaires et des étangs saumâtres présentent une végétation souvent luxuriante de roselières et de scirpaies qui composent un paysage remarquable rappelant à moindre échelle la Camargue proche. Les salins du Lion à Vitrolles, le marais de Rognac et le rivage de Saint-Chamas voient encore se développer la sansouire. Les rivières et leurs ripisylves structurent le paysage : la Touloubre à Saint-Chamas, la Durançole, l’Arc lors de sa traversée de la plaine des Gravons, le Raumartin au pied de la falaise du Pas-des-Lanciers, la Cadière et le Bondon sur les versants de l’Arbois.
Des bosquets de pins et de chênes couvrent les collines littorales à Saint-Mitre-les-Remparts, autour de Velaux et Vitrolles.
L’agriculture, au dynamisme inégal selon les secteurs, imprègne fortement le paysage et s’insinue entre les espaces urbanisés et industriels. La réinstallation d’agriculteurs marseillais chassés par l’urbanisation périurbaine a engendré au nord une agriculture dynamique et intensive. La reconquête d’espaces cultivés sur les zones marécageuses et le développement d’une agriculture maraîchère sous serre composent un nouveau paysage. Le vignoble s’étend en piémont de la chaîne de la Fare. Les oliviers occupent les restanques entre La Fare-les-Oliviers et dans la cuvette de Velaux.
Les raffineries, les cimenteries, les réservoirs pétrochimiques ainsi que l’aéroport dont les pistes empiètent sur l’étang, participent de l’identité des lieux.
Les sites littoraux ont été jadis appropriés par les pêcheurs. Leurs hameaux de quelques cabanons implantés au Jaï, au Ranquet, à Varage et au Canet sont devenus, avec le développement des loisirs, de véritables ensembles pavillonnaires spontanés.
Un patrimoine bâti ponctue le paysage et marque l’histoire des implantations humaines
Les ensembles bâtis des villages perchés tels que Vitrolles répondent aux sites initiaux des oppida de Saint-Blaise et de Château Virant.
Associées au damier du parcellaire, les structures linéaires déterminent un paysage géométrique et rythmé. Le parcellaire est souligné par la trame des haies coupe-vent de cyprès souvent couplée au réseau d’irrigation ou de drainage. Ces haies caractérisent la plaine des Gravons. Elles sont sporadiques et résiduelles dans la plaine de Marignane et sur le plan de Gignac. Les remarquables alignements arborescents le long des routes et des accès aux domaines se composent de pins, de platanes, de chênes. Ils jouent sur les ambiances. Ils permettent de se repérer et aident ainsi à la lecture du paysage. On note :
La structure urbaine s’organise à partir d’une ceinture de villages anciens englobés dans les extensions récentes et formant une conurbation au sud-est, au sud et à l’est. Les sites villageois souvent perchés se juxtaposent aux zones d’urbanisation contemporaine dans les plaines littorales et composent un paysage contrasté, en constante évolution. Les villages anciens resserrent leurs maisons autour de ruelles étroites souvent radioconcentriques, image de la « Provence traditionnelle » (le Vieux-Vitrolles, Saint-Mitre-les-Remparts, Saint-Victoret…).
Les sites industriels et les zones d’activités sont étendus. Les constructions de grande emprise aux structures métalliques complexes ou aux volumes simples sont d’un grand poids visuel.
L’habitat est une alternance d’immeubles regroupés en grands ensembles et de lotissements pavillonnaires dans les quartiers urbains et de constructions diffuses sur les franges des espaces naturels.
Les “villes nouvelles” à Vitrolles et Martigues sont signalées par quelques gestes architecturaux : l’Hôtel de Ville, la Halle et le théâtre de Martigues, les immeubles-tours du Moulin de France à Martigues…
Les parcs paysagers et les aménagements de voirie structurent le paysage urbain et soulignent les entrées d’agglomération. De nombreux giratoires scandent les voies.
La structure urbaine s’organise à partir d’une ceinture de villages anciens englobés dans les extensions récentes et formant une conurbation au sud-est, au sud et à l’est.
Martigues : à cheval sur le chenal de Caronte, la ville s’organise autour d’un maillage de canaux sur lesquels donnent les façades d’un habitat ancien modeste et les architectures classiques des églises du XVIIe siècle.
La ville est née au Ve siècle avant J.C : un rempart abritait alors un village sur une île. Au Moyen-Age, trois villages vivent de la pêche : Jonquières, Ferrières et l’Ile. Ils fusionnent en une seule commune, Martigues, au XVIe siècle. La ville connait un essor remarquable au XVIIe siècle : son port de pêche et ses chantiers navals rivalisent alors avec Marseille.
La grande peste de 1720 marque le début d’un long déclin jusqu’à l’implantation des industries pétrochimiques au XXe siècle et la croissance urbaine qui suit.
Les trois villages initiaux perdurent dans la structure en trois quartiers du centre ancien. Ils occupent un groupe d’îles allongées au milieu du chenal naturel. Le tissu urbain est dense, les ruelles resserrées et les canaux séparent les quartiers identifiés par leurs églises.
Au centre, l’Ile est jalonnée par la cathédrale Sainte-Madeleine et la Bibliothèque Municipale. Le clocher de Saint-Geniès annonce Jonquières au sud. Ferrières au nord s’est constitué autour de l’église Saint-Louis. L’ambiance est exceptionnelle, elle mêle le bâti à l’eau… miroir, passage, mémoire.
L’urbanisme contemporain s’étend en continuité du quartier de Ferrières et sur les rives du canal de Caronte ainsi que sur l’emprise des anciens salins.
Il comprend des immeubles et des équipements publics : Hôtel de Ville, Grande Halle, Théâtre. L’extension grimpe sous forme de pavillonnaire lotis ou diffus sur les versants collinaires.
Du point de vue de la biodiversité, cette unité est remarquable en raison de la multitude de milieux aquatiques et humides qu’elle offre :
En arrière du littoral, les secteurs de garrigues et pinèdes offrent des milieux ouverts (pelouses et garrigues claires) également riches en espèces patrimoniales. C’est également le cas des zones de friche aux sols hydromorphes (sol régulièrement saturé en eau, généralement durant l’hiver) : on y observe la bugrane sans épines (Ononis mitissima) dont ce secteur constitue le bastion régional pour cette espèce rare et en régression en France. D’autres espèces patrimoniales y sont présentes comme l’alpiste paradoxal (Phalaris paradoxa) ou la luzerne ciliée (Medicago ciliaris). Ces milieux sont souvent menacés par le développement économique (urbanisation, zones d’activités, infrastructures), principalement au sud de l’étang de Bolmon.
Enfin, la mosaïque de milieux humides décrite précédemment attire une avifaune extrêmement diversifiée et riche en espèces et en nombre d’individus présents.
L’étang de Berre représente en effet un site d’importance internationale en tant que zone humide pour l’avifaune aquatique hivernante et migratrice de passage.
Citons le grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), une espèce hivernant en grand nombre (jusqu’à 4 500 individus) sur l’étang de Berre, lui donnant le statut du deuxième site français d’hivernage après le lac Léman. L’étang accueille également en hivernage plusieurs espèces remarquables telles que la mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), le fuligule milouin (Aythya ferina), le fuligule morillon (Aythya fuligula), l’aigrette garzette (Egretta garzetta), le flamant rose (Phoenicopterus ruber roseus), le grèbe huppé (Podiceps cristatus), la sterne caugek (Sterna sandvicensis), la foulque macroule (Fulica atra), le grand cormoran (Phalacrocorax carbo),…
• Les atouts
• Les fragilités
• Carte des infrastructures
Les autoroutes raccordent à l’échelon national et international les sites industriels du bassin. Ce premier maillage se complète d’un réseau viaire secondaire qui dessert les espaces urbains dans une déclinaison de voies de transit et de desserte locale. Tous les gabarits sont représentés. Les ambiances traversées et les profils sont variés à l’image de la diversité des paysages parcourus. Les routes ont tantôt le profil de l’avenue, avec son vocabulaire appartient à celui de la ville (arbres, terre-plein-central végétalisé, mobilier…), tantôt celui de la petite route de campagne sinueuse ou rectiligne. C’est la RD16, dénommée la route du Delà, qui serpente sur la rive ouest de l’étang de Berre et offre de magnifiques panoramas sur l’étendue d’eau ; ou la RD21 qui traverse la plaine de Berre. À ce portrait routier s’ajoutent les grands axes de transit comme les RD113 et RD568 et leurs successions de ronds-points.
Le réseau ferré complète la desserte de l’unité paysagère. Le train de la Côte Bleue s’avance dans les terres jusqu’à Martigues. Des lignes régionale Marseille/Miramas via Rognac, Marseille/Tarascon assurent des liaisons voyageurs et desservent plusieurs communes de l’unité paysagère. D’autres lignes sont réservées au transport des marchandises.
Comparée à d’autres unités paysagères, celle-ci est relativement épargnée par les faisceaux de lignes haute-tension (en partie en raison de la présence de l’aéroport Marseille Provence). Ses horizons sont néanmoins marqués par celles traversant le plateau de l’Arbois ou le massif de la Nerthe. D’autres infrastructures énergétiques impriment les paysages : la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas et les centrales solaires nouvellement installées sur la commune de La Fare-les-Oliviers.
L’aéroport de Marseille-Provence marque les paysages de Marignane et sa tour de contrôle fonctionne comme un point de repère.
Marignane, projets de doublement et d’allongement des pistes de l’aéroport sur l’étang de Vaïne non réalisé.
Marignane, projet de rocade et comblement partiel nord de l’étang de Bolmon : abandonné au profit de la renaturation de l’étang.
Martigues, prolongement de l’A55 au-delà de Caronte : en cours. Projet de base de loisirs sur le plateau de Figuerolles : parc avec ferme pédagogique inauguré en 2005.
Saint-Mitre-les-Remparts, projet de base de loisirs et résidence sur le littoral de Massane : non réalisé.
Rognac, urbanisation sur les zones de marais : non réalisé.
Vitrolles, extension de la gare de fret sur les salins du Lion : non réalisé.
Berre-l’étang, restructuration de la base aéronavale en zone de sports et de loisirs : parc inauguré en 2010.
Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.
Martigues, Marignane, Istres. Ces ensembles urbains doivent être préservés.
L’unité de paysage est globalement d’une grande sensibilité visuelle du fait du caractère ouvert de l’espace entourant le vaste plan d’eau, ce qui dégage des vues lointaines étendues.
La couronne des versants de garrigue encadrant le bassin, horizon de l’étang, est très perçue : covisibilités, belvédères, panoramas.
Les plaines littorales sont également très sensibles à tout aménagement se développant en hauteur.
Ces territoires sont perçus en vues plongeantes depuis les versants périphériques : les changements d’affectation de l’espace sont ainsi très visibles.
Ces caractéristiques impliquent une sensibilité très forte à majeure pour l’implantation des éoliennes sur l’ensemble de l’unité de paysage.
Les plans d’eau, les zones humides et les ubacs de l’Estaque sont de sensibilité majeure vis-à-vis de l’implantation d’éoliennes. Tandis que les collines de Saint-Mitre et les plaines sont de sensibilité très forte.
Cette absence dans certains espaces urbains et dans les zones d’activités génère des enjeux paysagers majeurs.
Les grandes agglomérations de Vitrolles, Martigues et Marignane ont occupé presque tout l’espace que le socle support mettait à leur disposition. À Martigues, l’urbanisation a gagné les versants de Saint-Jean ; Marignane et Vitrolles se sont rejointes absorbant Saint-Victoret dans une nappe urbaine continue.
Les espaces agricoles ont offert les opportunités au développement urbain des autres communes. Le relief plat des plaines a été d’autant plus favorable à leur extension. Les villes denses n’attirent plus. Les plaines et leurs villages réunissent toutes les conditions pour accueillir ceux qui rêvent d’un cadre de vie calme tout en étant proche de la ville. La maison individuelle est le modèle qui répond le mieux à cette quête et les nappes pavillonnaires ont repoussé les limites de la ville au détriment des espaces agricoles.
Dans certaines communes, ne pouvant s’étaler au-delà des limites actuelles, la tendance est à la densification du tissu urbain, que ce soit avec la construction de nouveaux logements, l’implantation de nouvelles entreprises ou l’agrandissement de l’offre commerciale.
Aujourd’hui rassemblée dans la plaine de Berre, l’agriculture est déterminante dans l’entretien des paysages et le maintien d’espaces ouverts. Elle contribue à la qualité paysagère des versants de la chaîne de la Fare avec leur mise en valeur par les vignobles et les oliveraies. Les domaines viticoles assurent aussi la préservation des grands mas et châteaux qui participent à l’armature paysagère avec les alignements de leurs allées d’accès et les silhouettes élancées de cyprès.
Les cultures céréalières et les vignes composent un paysage varié évoluant au fil des saisons. À l’automne, les vignes se parent d’ors et d’orangés auxquels répondent les jaunes des feuillus de la ripisylve de l’Arc.
Au sein des grandes agglomérations, l’agriculture peut être envisagée urbaine et porter de nouveaux enjeux. Support d’une nouvelle « nature en ville », elle accompagnera la mutation des cœurs de ville en espaces variés et vivables. Les tissus urbains, dont il faut encourager la densification, doivent être vécus comme de véritables « écosystèmes » où densité construite et densité verte ne sont pas incompatibles. En effet densifier la ville n’est pas supprimer tout espace libre. Replanter la ville peut aussi contribuer à développer la production d’une alimentation locale, en circuit court, créatrice de lien social et d’une nouvelle identité pour les habitants d’un quartier. Aujourd’hui l’agriculture urbaine, en plus de revêtir le rôle de redonner un usage à des lieux abandonnés, est factrice du lien social.
Longtemps perçues comme essentielles à la vitalité économique d’un territoire et aux besoins des populations, les zones d’activités transforment de façon marquée les paysages. Elles rassemblent des activités de service, de commerce et manufacturières. Il y a bien sûr les volumes des constructions, certains colossaux, mais aussi les ouvrages connexes comme les voies d’accès, les ronds-points dont les gabarits peuvent être importants pour l’accès aux poids lourds.
Il est ainsi difficile de nier leur capacité à dégrader les paysages des routes et des entrées de ville. Pour exemple, la nouvelle zone industrielle du Rove, certes dans l’emprise de l’unité paysagère du massif de la Nerthe. Implantée en position haute au-dessus de l’autoroute A55, elle se détache de son environnement des collines calcaires. Elle s’accompagne en plus de terrassements conséquents en raison de son inscription dans la pente.
Les zones d’activités contribuent à désorganiser les enveloppes urbaines et le tissu urbain en lui-même quand elles s’y intègrent. Elles participent également à vider les centres-villes et centres villageois de leurs commerces. Ces commerces de proximité sont essentiels à la vitalité des cœurs de villes et villages.
À ces zones d’activités d’échelle locale, installées aux entrées de presque chaque commune, s’ajoutent les grandes zones comme le Parc d’Activités Euroflory à Berre-l’étang dont les hangars gigantesques colonisent les espaces arrière des usines et s’imposent le long de la RD113.
Les crises que traversent les différents secteurs, notamment pétrolier, ont poussé les industriels à engager une reconversion de leur activité et à être plus vertueux d’un point de vue écologique. Le déclin des sous-traitants, que certains qualifient en « domino », questionne sur le devenir de ces grands sites. Certains d’entre eux sont à la recherche de repreneurs quand d’autres, comme la raffinerie de la Mède ou ou celle de Berre, ont déjà engagé leur mutation.
Les enjeux sont bien sûr environnementaux mais la question se pose également quant au rôle mémoriel de ces usines. Leurs silhouettes ont imprimé les paysages et composent des scénographies nocturnes. Les longues tiges des cheminées, les cylindres massifs des cuves et l’enchevêtrement des structures métalliques ont construit une ligne d’horizon singulière, paysages quotidiens des riverains de l’étang et points de repères des parcours. Ce sont des images qui suscitent à la fois le rejet et la fierté car ces industries ont fait l’histoire des Hommes.
Si redonner une activité industrielle à ces sites est une des possibilités (exemple de la Mède), leur reconversion peut être aussi l’occasion de nouveaux usages, comme le tourisme industriel. Des projets ont su transformer les lieux aux infrastructures imposantes en attraction touristique. Ces friches représentent un levier touristique que certaines villes ont su exploiter : dans la Ruhr allemande, à Montréal où deux silos d’une sucrerie sont devenus des supports d’escalade. Plus proches de nous, l’inscription du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au Patrimoine Mondial de l’Unesco en 2012 a donné à la région une nouvelle dimension médiatique et culturelle. La muséification d’une usine est une évolution possible, voire évidente, mais elle peut aussi se transformer en lieux d’hébergement touristique. Les exemples sont nombreux.
Les milieux humides de l’étang de Berre portent des enjeux autres que seulement de biodiversité. Depuis plusieurs années, des outils réglementaires ont été mis en place pour assurer leur préservation et leur gestion : zonages PLU, zone Natura 2000, acquisition par le Conservatoire du Littoral, Pôle Lagunes… et aujourd’hui les marais, sansouires, lagunes ont été préservés de projets les impactant. Ils ont retrouvé la qualité de leurs milieux et habitats.
Les milieux humides ont aussi une valeur paysagère au cœur de grands bassins urbains et industriels. Certains d’entre eux, comme l’étang de Bolmon, sont devenus des lieux de loisirs sportifs ou simplement de promenade. De nouveaux sentiers littoraux sont créés sur la commune de Martigues afin de renouer avec ces paysages d’eau.
La fragilité de ces milieux face au changement climatique est aujourd’hui connue. Certains sont voués à disparaître par le phénomène de submersion, conséquence du réchauffement climatique et de la montée des eaux.
Les actions engagées doivent se poursuivre.
Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Recoudre avec le tissu urbain environnant et limiter l’effet « îlot ».
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), RLP*.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.
Structurer le développement des zones d’activités à travers une réflexion sur l’organisation spatiale pour éviter la juxtaposition de volumes monumentaux, la recherche de respiration avec le maintien d’espaces non imperméables et végétalisés, la composition de structures paysagères à l’échelle de ces zones.
Encourager une agriculture diversifiée qui participe à la multiplicité des paysages.
Soutenir l’agriculture urbaine et péri-urbaine pour leur rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.
Soutenir l’agriculture de proximité en faveur de la reconstitution des circuits courts, pour favoriser les pratiques extensives respectueuses de l’environnement.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leur forme, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, murs en pierre…
Organiser les transitions entre ville et « campagne ».
Assurer la qualité des entrées de ville, les restructurer si nécessaire.
S’appuyer sur des structures paysagères pour la composition des nouvelles zones urbaines et assurer ainsi leur insertion au site : ripisylves, alignements d’arbres, haies, boisement…
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Limiter l’effet « mitage » en pensant densité et forme.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante (trame urbaine et viaire, sens des faîtages, épannelage…) et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
Composer les façades des nouvelles rues.
Organiser les extensions en cohérence avec la trame urbaine.
Aménager des coupures d’urbanisation pour éviter les continuums urbains et la perte de lecture des limites.
Composer les nouveaux paysages des abords.
Éviter la succession des zones d’activités et commerciales et aller dans le sens de leur mutualisation.
Contrôler l’affichage : enseignes, panneaux publicitaires…
Assurer l’entretien des ouvrages nécessaires à leur fonctionnement : digues, martelières, canaux.
Préserver / reconstituer les motifs paysagers associés : phragmitaies, roselières…
Contenir l’urbanisation (habitat et activités) à proximité des milieux humides ; maintenir / composer une zone tampon entre milieux humides et urbanisation
Assurer l’intégration paysagère des infrastructures de pratiques de loisirs : base nautique, port de plaisance…
Proscrire toute action d’assèchement à des fins d’urbanisation.
Voir et accéder aux rives de l’étang : aménager dans le respect des milieux les berges pour leur réappropriation par les riverains et les visiteurs.
Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Recoudre avec le tissu urbain environnant et limiter l’effet « îlot ».
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), RLP*.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.
Structurer le développement des zones d’activités à travers une réflexion sur l’organisation spatiale pour éviter la juxtaposition de volumes monumentaux, la recherche de respiration avec le maintien d’espaces non imperméables et végétalisés, la composition de structures paysagères à l’échelle de ces zones.
Encourager une agriculture diversifiée qui participe à la multiplicité des paysages.
Soutenir l’agriculture urbaine et péri-urbaine pour leur rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.
Soutenir l’agriculture de proximité en faveur de la reconstitution des circuits courts, pour favoriser les pratiques extensives respectueuses de l’environnement.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leur forme, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, murs en pierre…
Organiser les transitions entre ville et « campagne ».
Assurer la qualité des entrées de ville, les restructurer si nécessaire.
S’appuyer sur des structures paysagères pour la composition des nouvelles zones urbaines et assurer ainsi leur insertion au site : ripisylves, alignements d’arbres, haies, boisement…
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Limiter l’effet « mitage » en pensant densité et forme.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante (trame urbaine et viaire, sens des faîtages, épannelage…) et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
Composer les façades des nouvelles rues.
Organiser les extensions en cohérence avec la trame urbaine.
Aménager des coupures d’urbanisation pour éviter les continuums urbains et la perte de lecture des limites.
Composer les nouveaux paysages des abords.
Éviter la succession des zones d’activités et commerciales et aller dans le sens de leur mutualisation.
Contrôler l’affichage : enseignes, panneaux publicitaires…
Assurer l’entretien des ouvrages nécessaires à leur fonctionnement : digues, martelières, canaux.
Préserver / reconstituer les motifs paysagers associés : phragmitaies, roselières…
Contenir l’urbanisation (habitat et activités) à proximité des milieux humides ; maintenir / composer une zone tampon entre milieux humides et urbanisation
Assurer l’intégration paysagère des infrastructures de pratiques de loisirs : base nautique, port de plaisance…
Proscrire toute action d’assèchement à des fins d’urbanisation.
Voir et accéder aux rives de l’étang : aménager dans le respect des milieux les berges pour leur réappropriation par les riverains et les visiteurs.
Hôtel du Département – 52 avenue de Saint Just, 13 256 Marseille Cedex 20