éléments de
caractérisation

Une lecture de l’histoire du département au travers de ses formes, de ses caractères et ses évolutions.

Le département des Bouches-du-Rhône présente une constellation de noyaux urbains aux échelles variées, qui partagent une genèse ancienne et des évolutions comparables : occupation protohistorique et installation successive de grandes civilisations, dont plusieurs de ces villes ont constitué des centres secondaires.

Il en résulte que ces noyaux urbains sont fortement marqués par l’histoire, et que les centres anciens et historiques représentent un type de paysage anthropisé du département, réparti en :

  • Villages perchés
  • Villages en pente
  • Villages littoraux historiques
  • Villages de plaine
  • Centres-anciens de polarités urbaines

Les silhouettes de ces formes urbaines sont lisibles à l’échelle du grand paysage, ce qui explique que les centres historiques sont constitutifs de l’identité du département. Le patrimoine architectural et urbain remarquable qui s’y déploie détient une valeur culturelle parce qu’il témoigne de l’histoire locale ou d’une étape importante de l’évolution urbaine. Sa préservation, sa mise en valeur ou du moins sa considération dans la mise en œuvre de projets urbains sont des enjeux essentiels pour l’orientation des politiques d’aménagement du territoire actuelles.

Paroles d'expert

Valeur et caractérisation de l’espace des villes : évolution de la centralité, formes urbaines et caractères architecturaux sont liés au thème de la ville dans sa dimension historique (Compte-rendu de l’atelier n°3)

Pratiquement tous les échanges sur les paysages de la ville font référence au centre-ville historique comme critère essentiel de centralité, avec l’existence du patrimoine bâti qui l’accompagne (églises, bâtiments ancien…).

La rénovation des centres-villes historiques et de leur bâti, ou encore la piétonnisation et la végétalisation des espaces publics existants sont des marqueurs de l’évolution récente des villes.

Le désenclavement des centres-villes historiques est un enjeu identifié pour la ville et ses usages.

Dynamiques
d'évolution

état antérieur État évolué

Les centres-villes historiques des Bouches-du-Rhône sont le résultat de la succession des périodes d’édifications présentées ci-avant. La stratification des morphologies urbaines types de chaque période confère à chaque centre son ambiance propre, mais les grandes évolutions de la tache urbaine de ces noyaux historiques sont comparables (ici avec le centre historique d’Aix-en-Provence) :

  • Un noyau circulaire dense, issu de la ville archaïque fortifiée, qu’elle soit protohistorique, grecque, romaine ou médiévale.
  • Des extensions périphériques sous forme de faubourg. Dans le cas d’Aix-en-Provence, c’est l’abandon de la ville romaine au profit du développement de trois centres villageois médiévaux, le bourg Saint-Sauveur, la ville comtale et la ville des Tours.
  • La transformation des villes antiques en villes médiévales est accompagnée par un phénomène d’incastellamento, se traduisent par la fortification des villages et l’apparition de mottes castrales (Arles, Aix-en-Provence, Marseille, villages perchés). La construction d’établissements religieux est continue et parsème les centres historiques d’édifices témoignant chacun des styles architecturaux de leur période de construction.
  • La dilatation du tissu urbain avec le développement de quartiers au-delà des fortifications à la fin du Moyen-Âge et durant l’époque moderne, conduisant à l’édification de remparts et de portes élargissant successivement le périmètre du noyau historique. L’embellissement et l’aération des villes se traduit par l’ouverture de rues nouvelles, des places, des perspectives urbaines.
  • La création de nouveaux grands axes de circulation, l’introduction de voies de chemins de fer et de gares au XIXe siècle ainsi que la destruction des remparts marquent le départ de la conquête des espaces péri-urbains.
  • L’extension périphérique diffuse du XXe siècle, le long du réseau viaire, participant à la dévitalisation des centres historiques. Les problématiques liées à la métropolisation, à l’ère post-industrielle et au développement durable encourageant les politiques de renouvellement urbain.

Les politiques d’aménagement des centres historiques depuis le XXe siècle s’effectuent dans une dynamique de revitalisation, dynamisation, amélioration du cadre de vie et réintroduction de la nature en ville. L’exemple des évolutions apportées au centre historique d’Aix-en-Provence entre 2006 et 2021 est représentative de ces orientations.

  • Couture urbaine : l’exemple du quartier Sextius Mirabeau. Le désenclavement des centres historiques passe par la connexion entre le noyau urbain et ses franges périphériques, dans le cadre d’aménagement qui privilégie l’extension d’espaces verts et arborés. Ici, les « allées provençales » conçues par Bernard Reichen, assurent la transition entre la perspective du cours Mirabeau et le nouveau quartier. Le plan d’ensemble de ce quartier est dessiné par les urbanistes Bohigas et Wilmotte, et englobe le Pavillon Noir de Rudy Ricciotti (2006), le Grand Théâtre de Provence (2007), le mur végétal de Patrick Blanc et le conservatoire Darius Milhaud de Kengo Kuma (2014). L’ensemble constitue un pôle culturel d’une grande attractivité et participe de la dynamique de revitalisation du centre historique.
  • Valorisation des mobilités douces : l’aménagement de la place de la Rotonde est un exemple d’aménagement urbain mettant en avant le partage de la voirie favorisant piétons et cycles. Les revêtements au sol sont qualitatifs, l’espace est largement arboré et comporte l’aménagement d’un vaste espace vert en pleine terre, les trottoirs sont larges, plantés, et distincts des pistes cyclables. La gare routière, plateforme multimodale, équipement métropolitain par excellence, permet d’améliorer la desserte du centre par les transports en commun. Le nombre de voies réservées à la circulation des bus augmente, le périmètre de la piétonnisation du centre-ville s’élargit.
  • Reconversion du patrimoine industriel en friche : l’exemple de la Cité du Livre – Bibliothèque Méjanes, pôle culturel qui réinvestit la friche de l’ancienne manufacture d’allumettes.
  • Limitation du stationnement de surface dans le centre.

 

Conséquences de la périurbanisation

Les effets conjoints de la démocratisation de la voiture, du développement du réseau routier et de l’augmentation du prix du foncier en hyper-centre provoquent depuis 40 ans la dispersion de l’habitat et des activités en périphérie urbaine. Mécaniquement, les habitants s’éloignent de leurs lieux de travail et de nouvelles polarités émergent, sous la forme de Zones Industrielles, Zones Commerciales et Zones d’Activité qui concurrencent l’attractivité des centres historiques.

Cette dynamique crée des problématiques que l’on constate dans plusieurs centres historiques des Bouches-du-Rhône :

  • Problématique de locaux vacants et parc immobilier sensible à l’obsolescence.
  • Perte de vitalité, dégradation de l’image urbaine
  • Perte d’attractivité tertiaire et évasion commerciale
  • Ruptures urbaines, en particulier par des boulevards de ceinture favorisant l’enclavement
  • Intensité de la circulation automobile et offre de stationnement limitée dans le centre générant le débordement de la voiture sur l’espace public et le rétrécissement de l’espace dédié au piéton.
  • Paupérisation de la population et difficulté de mixité sociale et intergénérationnelle
  • Dégradation du cadre bâti, problématiques de propreté, d’habitat indigne et manque de qualité énergétique des logements.

 

La “ville musée”

Les tissus urbains constitués qui caractérisent les villes historiques opposent aux objectifs de revitalisation des centres urbain la dureté foncière et la résistance de la trame urbaine.

Conjointement, les politiques d’inscription, de classification, ou de sauvegarde qui s’additionnent depuis le début du XXe siècle et arrivent à un point culminant dans les années 1970 participent à figer la transformation urbaine : la sédimentation des formes architecturales et urbaines s’arrête au XXe siècle, afin de conserver et mettre en valeur le patrimoine déjà présent. La porosité entre patrimonialisation et muséification participe à la dévitalisation des centres historiques, et ce paradoxe est désormais pris en compte dans les politiques de patrimonialisation :

  • Capacité de renouvellement urbain limitée par la valeur patrimoniale des centres historiques,
  • Difficulté de la restauration des constructions inadaptées en termes de confort et de sécurité,
  • Spécialisation économique (tourisme, loisirs, culture) et croissance du parc de résidence secondaire et des pratiques de location saisonnière,
  • Fragmentation de la notion de patrimoine (État, associations de défense, labellisation…) rendant les objectifs de préservation et de mise en valeur peu lisibles
  • Spéculation sur le patrimoine avec la nécessité d’avoir recours à l’investissement privé pour le financement de la restauration de certains monuments.

Une prise en compte progressive, de la conservation à l’évolution

La présence de monuments hérités du passé dans les centres historiques a généré des pratiques variées au cours des siècles : démolition et réutilisation des matériaux pour l’édification de nouveaux bâtiments, particulièrement au bénéfice de l’architecture religieuse, superposition des tissus urbains sur les vestiges existants, comme dans l’exemple de l’amphithéâtre antique d’Arles, qui abrite un tissu serré de maisons à l’époque médiévale, ou mise en valeur avec le dégagement des monuments antiques d’Arles au XVIIe siècle.*

La Révolution Française et le vandalisme associé mobilise les acteurs institutionnels en faveur de la protection de “ce qui fait mémoire” (monumentum : se remémorer). Les premiers inventaires des monuments historiques sont lancés par l’État au XVIIIe siècle, dans un objectif de sauvegarde. Au XIXe siècle, le poste d’inspecteur général des monuments historique et la commission des monuments historiques voient le jour. Une première loi en 1887 permet de définir l’organisation administrative de la conservation des monuments, avec la création d’un corps d’architectes spécialisés. La reconnaissance publique se concrétise en 1913 avec la loi sur les monuments historiques, constituant une servitude d’utilité publique, qui protège « les immeubles dont la conservation présente, du point de vue de l’histoire ou de l’art, un intérêt public », et distingue les monuments classés historiques des monuments inscrits. En 1943, un périmètre de protection est appliqué aux abords des monuments, et le corps des Architectes des Bâtiments de France est créé en 1946.

Aujourd’hui, dans les Bouches-du-Rhône, on dénombre au sein des centres historiques :

  • Centre ville d’Aix-en-Provence : 116 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville d’ Allauch : 2 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville d’Arles : 70 monuments incrits ou classés
  • Centre ville d’Aubagne : 4 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Barbentane : 4 monuments inscrits ou classés.
  • Centre ville des Baux-de-Provence : 17 monuments incrits ou classés
  • Centre ville de Bouc Bel-Air : 1 monument inscrit
  • Centre ville de Cabriès : 1 monument inscrit
  • Centre ville de Cassis : 2 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Fos-sur-Mer : 2 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville d’Istres : 2 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de La Ciotat : 4 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Lambesc : 5 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Lançon de Provence : 3 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Marignane : 2 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Marseille : 61 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Martigues : 4 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville d’Orgon : 4 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Rognes : 2 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Saint-Mitre-les-Remparts : 3 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Saint-Rémy-de-Provence : 5 monuments incrits ou classés
  • Centre ville de Salon de Provence : 5 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Tarascon : 17 monuments inscrits ou classés
  • Centre ville de Vitrolles : 1 monument inscrit

On totalise ainsi 337 monuments inscrits ou classés dans les centre-villes historiques sur 643 dans l’ensemble des Bouches-du-Rhône, soit plus de la moitié. Sans outil de mise en valeur à plus grande échelle, la politique d’inscription, de classement et de protection des abords, si elle a permis la bonne conservation des monuments malgré les destructions liées aux bombardements et les risques de tabula rasa associés à la reconstruction, a également fortement participé à figer l’évolution des villes historiques au XXe siècle.

La préservation globale de grands ensembles urbains et leur mise en valeur est prise en compte à partir de 1962 avec la loi sur les secteurs sauvegardés qui introduit les PSMV (Plans de Sauvegarde et de Mise en Valeur). Ces plans permettent une idendification et une connaissance approfondie des centres historiques, point de départ d’orientations pour leur développement :

  • PSMV d’Aix-en-Provence : périmètre défini en 1964, premier projet non accepté en 1976 (Sonnier-Taupin), puis en 1994 (Coignet). Le projet approuvé date de 2012 (Wood).
  • PSMV d’Arles : création du secteur sauvegardé en 1966, premier PSMV adopté en 1993, en révision à partir de 2004 et relancé en 2014, puis approuvé en 2018.

En 1983 les ZPPAUP (Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) sont créées, qui deviennent les AVAP (Aires de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (loi Grenelle – 2010) à partir de 2015, afin que le patrimoine soit un moteur de développement durable des villes.

  • Aix-en-Provence : ZPPAUP Entremont-St-Donat en 1998 et ZPPAUP Le Tholonet en 1999
  • Cornillon-Confoux : ZPPAUP en 2000
  • Jouques : ZPPAUP en 1991
  • Marseille : ZPPAUP Chapitre-Canebière-Noailles-Opéra-Thiers en 1999; ZPPAUP Belsunce en 1977; ZPPAUP Le Panier en 1997; ZPPAUP République en 2002, et AVAP regroupant l’ensemble des protections (ZPPAUP, sites classés et inscrits) en 2018,
  • Peyrolles : ZPPAUP en 1989
  • Rognes Village : ZPPAUP en 1999
  • Vauvenargues : ZPPAUP en 1989

Les SPR (Sites Patrimoniaux Remarquables) sont créés par la Loi LCAP en 2016 et se substituent à l’ensemble des dispositifs de protection existants, ce qui permet d’identifier 12 SPR sur l’ensemble des Bouches-du-Rhône :

  • 2 dotés d’un PSMV (Aix-en-Provence et Arles)
  • 8 dotés d’un règlement de ZPPAUP ou d’AVAP (Aix-en-Provence Entremont, Cornillon-Confoux, Jouques, Marseille, Peyrolles, Rognes, Le Tholonet les Artauds, Vauvenargues)
  • 2 délimités : Les Baux-de-Provence et Saint-Rémy-de-Provence
  • 1 à l’étude : Barbentane.

A ces protections s’ajoutent l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, qui concerne le centre-ville d’Arles, pour ses «Monuments romains et romans», et différentes labéllisations, qui permettent l’attribution de subventions pour la valorisation des villes historiques :

  • Label Patrimoine du XXe siècle (1999), devenu le label Architecture Contemporaine Remarquable (2016) : Aix-en-Provence, Arles, Cabriès, La Ciotat, Fos-sur-Mer, Istres, Marseille, Martigues, Tarascon,Trets, Vitrolles
  • Label Villes d’art et d’histoire(1995) : Arles et Martigues

La désignation de Marseille en tant que Capitale Européenne de la Culture 2013 a permis une reconnaissance culturelle de la ville et a impulsé une réelle transformation de l’espace urbain en accord avec la valorisation de son héritage patrimonial. Le projet Euroméditerranée souligne particulièrement la volonté institutionnelle d’identifier la ville à son héritage méditerranéen.

Enfin, les prescriptions en matière d’archéologie préventive accompagnent la transformation urbaine, en encadrant fortement les opérations d’aménagement, tout en permettant d’approfondir la connaissance historique des cœurs de ville lors de la réalisation des fouilles. Les Bouches-du-Rhône ont un nombre élevé de dossiers instruits (855), diagnostics prescrits (104), et fouilles prescrites (12), et un total de 8151 entités archéologiques identifiées, qui soulignent la richesse du patrimoine archéologique du département, tout en démontrant que ses centres historiques sont particulièrement contraints pour la réalisation de travaux dans le cadre d’opérations de renouvellement urbain.

* Pour consulter ensemble des monuments classés et inscrits du département dans le temps : atlas.patrimoines.culture.fr

L’adaptation des centres urbains aux problématiques de la ville post-industrielle et à la métropolisation encouragent des politiques de renouvellement urbain, qui doivent s’atteler, dans un contexte de raréfaction du foncier disponible lié à l’étalement urbain de la fin du XXe siècle, à la résolution de relations complexes entre la pression démographique, les difficultés économiques, le transfert des budgets de l’État aux collectivités territoriales et les tissus anciens obsolètes et sous-utilisés. La volonté de renouvellement se traduit à partir des années 1980 par la mise en place du Programme National de Renouvellement Urbain (2014 : NPNRU) géré par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) permettant la mise en place de contrats de ville et l’identification de quartiers prioritaires, dont certains concernent les villes historiques comme le Quartier Politique de la Ville (QPV) Centre historique-Ferragues de Tarascon et le QPV Centre de Vitrolles. L’ère du “re” s’affirme depuis 2010 : “re”-vitaliser, “ré”-inventer, “re”nouvellement et se traduit dans la mise en place de nombreux programmes et dispositifs : « Action cœur de ville, Réinventons nos cœurs de ville », Petites villes de demain, ambition “Envie de ville”(métropole Aix-Marseille-Provence)… Les enjeux sont transversaux et concernent la dimension commerciale, d’habitat, d’emploi, d’animation, de mobilité, de services, d’équipements, d’aménagement, culturelle…La capacité de renouvellement urbain est cependant limitée par la valeur patrimoniale des sites historiques et la question se pose du mode d’intervention sur le patrimoine urbain existant, pour la mise en place d’orientations visant au développement durable des villes :

  • Modernisation du bâti et adaptation aux modifications des parcours résidentiels
  • Intensification urbaine, maintien des équipements et de la diversité des fonctions économiques
  • Bonne desserte en transports en commun et valorisation des mobilités douces
  • Réintroduction de la nature en ville

La bonne connaissance des centres-villes est indispensable à la mise en place du renouvellement et le patrimoine urbain historicisé, en ce qu’il constitue dans certains cas une référence architecturale écologiquement vertueuse et adaptée au contexte du lieu, peut constituer un appui pour les projets futurs : “La compréhension de ce qui fait la substance de la ville enrichit les projets de transformation”*. Les bases de données sont nombreuses et constituées notamment par les diagnostics et analyses menées dans le cadre de l’élaboration des PSMV, ZPPAUP, AVAP déjà mentionnés auxquels s’ajoutent les PLU et SCoT. Les acteurs locaux mettent également en place des outils permettant la mise en place de nouvelles stratégies de développement urbain, qui nécessitent une connaissance fine permettant de questionner les rapports entre densification, intensification, (lutte contre l’étalement urbain), aération et respiration (risques, nuisances, vulnérabilité au changement climatique)** :

  • L’écosystème partenarial d’observation des territoires (SPOT)
  • Urbansimul (outil d’analyse du foncier en PACA)

*Le patrimoine urbain, une nouvelle ambition, Regards de l’Agam, 2013
**la typomorphologie, Un outil indispensable à la compréhension du territoire, Regards de l’Agam, 2019

enjeux paysagers
ce qui est en jeu

L’enjeu est une notion qui établit les gains et les risques potentiels, d’un point de vue littéral « ce qui est en jeu ». Il s’agit de déterminer la valeur et la qualité de ce qui est en jeu. 

La valeur paysagère et urbaine

Elle est élevée. Les centres-villes historiques font partie des paysages identitaires des Bouches-du-Rhône. Leur nombre et leur importance contribue à la qualité urbaine du département.

La valeur patrimoniale

Elle est élevée. Les centres-villes historiques concentrent Monuments historiques classés ou inscrits, qui témoignent de l’histoire locale.

La valeur sociale et du cadre de vie

Elle est élevée. Les centres-villes historiques sont des paysages urbains agréables, harmonieux, et disposant d’un confort climatique généré par des gabarits de rue ombragés et de nombreux espaces plantés. Ce cadre de vie qualitatif favorise l’appropriation sociale et culturelle, et l’émergence de pratiques actives de l’espace public.

La valeur économique

Elle est élevée. L’économie que portent les centres-villes historiques repose sur leur intérêt touristique et l’impact sur le développement d’activités culturelles et de loisirs. Cette attractivité favorise la concentration de commerces, d’équipement, et d’emplois. A l’inverse, certains centre bourgs souffrent de dévitalisation lorsqu’ils sont en concurrence avec des extensions péri-urbaines et le développement de nouvelles polarités excentrées.

La valeur écologique

Elle est élevée. Les centres-villes historiques constituent des références de modes constructifs traditionnels, adaptés au contexte local et composant avec l’environnement, le climat, la géographie, et les matériaux disponibles. Les tissus denses de bâtiments alignés qui caractérisent les îlots des centres-ville historiques comportent des cœurs d’îlot végétalisés participant à la création d’îlots de fraîcheur en ville.

Facteurs d'évolutionGainsPertes
La dévitalisation

Banalisation des villes historiques
Dysfonctionnements urbains, démographiques, économiques

Patrimonialisation

Protection et mise en valeur du patrimoine urbain et des monuments historiques

Amélioration de la connaissance des villes historiques

Contrainte pour la transformation urbaine et risque de muséification

Renouvellement urbain

Développement durable de la ville historique avec opérations visant à améliorer le confort urbain, la qualité du cadre de vie, les fonctionnalités écologiques du tissu urbain.

objectifs &
leviers d'action

• Les objectifs

Dynamiser les centres-villes historiques en travaillant sur leur attractivité commerciale, culturelle et en s’appuyant sur la qualité du cadre de vie, qui fait leur force et qui est le pilier d’un attachement identitaire des habitants du département.

Valoriser le patrimoine bâti et urbain des centres-villes historiques articulant préservation-restauration-réhabilitation-renouvellement-densification-intensification au développement du projet urbain.

Assurer un développement urbain durable en prenant appui sur des principes constructifs traditionnels respectueux du « genius loci« , sur la réintroduction de la nature en ville et des fonctionnalités des trames vertes, bleues et brunes, et sur le développement des mobilités douces.

Limiter l’étalement urbain périphérique extensif participant à la banalisation du paysage urbain, et l’émergence de polarités concurrentes en privilégiant la densification des centres-villes.

• Les leviers d'action

PLU et PLUi, PLH, Sites classés et inscrits, Monuments historiques et immeubles classés et inscrits, PSMV, ZPPAUP, AVAP, synthétisés SPR

Plan de Paysage AMP, Projets Ambition cœur de ville

SCOT : Marseille Provence Métropole / Pays d’Aix / Agglopole Provence Pays d’Aubagne / Pays d’Arles / Ouest étang de Berre

Labels : Ville et Pays d’Art et d’Histoire (Martigues, Marseille, Arles), Unesco (Arles), Architecture contemporaine remarquable, Capitale Européenne de la Culture (Marseille 2013), Qualicities, Smartcities…
OAP QAFU, ORI, OPAH, NPNRU, Contrats de ville et QPV

Démarche « Évolution des formes urbaines » de l’AGAM

ANAH, Délégations d’Aide à la Pierre

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