Le massif de l’Arbois est un ensemble tabulaire qui s’organise en trois grands paliers : la plaine de Cabriès au sud ; la cuesta de Vitrolles et Rognac à l’ouest et en son centre le plateau du Grand Arbois.
Le massif de l’Arbois est un ensemble tabulaire qui s’organise en trois grands paliers : la plaine de Cabriès au sud ; la cuesta de Vitrolles et Rognac à l’ouest et en son centre le plateau du Grand Arbois.
Des petits vallons ont creusé ces marnes ferrugineuses, argiles aux couleurs rouges, prenant des allures de canyons.
Plateaux et cuestas imposent leur caractère sauvage. Historiquement l’Homme a préféré les vallons plus frais de l’Arc, du Grand Torrent ou la plaine de Cabriès.
Le massif de l’Arbois est une terre de contrastes : contraste dans ses couleurs, son couvert végétal entre végétation xérophile et milieux humides ; contrastes d’usages. À côté de pratiques agricoles traditionnelles et de formes villageoises s’affiche une urbanisation marquée faite d’ensembles urbains, de zones d’activités et de grandes infrastructures.
Un ensemble naturel de cuestas, de collines et de plateaux domine l’étang de Berre et sépare ce bassin de celui d’Aix-en-Provence. Des falaises, une garrigue piquetée de chênes verts, des bosquets de pins d’Alep, une immense table centrale entaillée de vallons soulignés par les ripisylves, des piémonts et des cuvettes de vignes, d’oliviers et de prés, sont autant de facettes qui caractérisent cette unité. La situation en belvédère est exceptionnelle et dégage, les jours de mistral, un panorama étendu sur les horizons. Le massif constitue l’une des plus importantes coupures vertes des Bouches-du-Rhône et se situe au cœur du pôle industriel et urbain Marseille-Aix-étang de Berre.
Mais cette position intermédiaire lui a été préjudiciable. À l’écart de mesures de préservation jusqu’en 2017, ses paysages ont été bouleversés voire dégradés par les multiples infrastructures et le développement urbain opportuniste : RD9, ligne et gare TGV, lignes HT, école des sapeurs-pompiers, aire d’accueil des gens du voyage, centre d’enfouissement des déchets… Des espaces sont à l’abandon accentuant un sentiment de désolation ou de paysages sacrifiés : dépôts sauvages de déchets ; salle de spectacle, SPA et circuit DRIRE abandonnés, dépôt de boues rouges… À cela s’ajoutent les grands incendies qu’a subi le massif.
Depuis cet espace naturel, vaste plateau de garrigues et de pinèdes, de belles vues lointaines s’offrent au regard sur la Sainte-Victoire, la chaîne de l’Étoile, l’étang de Berre et la chaîne de la Nerthe, la chaîne de la Fare, les Alpilles, le Lubéron, le Ventoux et les Préalpes du Verdon.
La position centrale de l’Arbois dans le département se ressent fortement.
Les sites emblématiques et pittoresques de Roquefavour et du Réaltor, des cuestas de Vitrolles et du village de Ventabren voisinent avec des sites malmenés par les effets multiples et malheureux de la pression urbaine.
Ce massif n’a pas inspiré particulièrement les peintres paysagistes. Aux abords de l’Arbois, la vallée de l’Arc a été choisie comme motif par Paul Guigou, peintre de l’École Provençale.
L’Arbois attire des activités de loisirs (4×4, ball trap, aéromodélisme) et la chasse. C’est un espace naturel mal connu pour les activités de nature comme la randonnée ou la découverte de sites pittoresques.
Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.
Une vaste étendue de garrigues et de pinèdes offre de belles perspectives sur les reliefs lointains qui ferment l’horizon. Ce plateau est l’espace identitaire de l’Arbois.
L’absence de contraintes topographiques, une végétation clairsemée et une desserte aisée l’ont désigné comme un espace disponible, une réserve foncière.
Cet espace sert ainsi de cadre à l’implantation d’activités diverses. De profondes mutations sont engagées avec des enjeux paysagers non négligeables.
Un paysage rural pittoresque de vignes et de prés s’étire du nord au sud entre des versants de garrigue aux formes douces. Le hameau de la Mérindole et le château de la Tour d’Arbois sont les témoins d’une mise en valeur agricole ancienne.
Les collines et les petits plateaux couverts de garrigue, de bosquets de chênes verts et de pins d’Alep délimitent les cuvettes cultivées.
Le plan d’eau de la retenue de Réaltor est devenu une oasis de fraîcheur d’une grande richesse écologique, une surprise attrayante dans l’environnement xérique de l’Arbois.
Des Pennes-Mirabeau à Cabriès, quelques parcelles cultivées dans les creux autour d’anciens mas brisent l’uniformité des plateaux et collines couverts de pinèdes et de garrigues.
Ces reliefs matérialisent la limite sud de l’unité de paysage de l’Arbois.
À l’est, la situation perchée de Cabriès au-dessus de sa cuvette cultivée représente une des images les plus identitaires de la Basse Provence.
Les grands domaines de Saint-Amand, de Saint-Pierre et de Lamanon conjuguent labours, prés, vignes et vergers dans un paysage agraire qui s’étire entre les versants de garrigue.
Vers le sud, une belle échancrure autorise des échappées visuelles sur les plaines avoisinantes jusqu’à la chaîne de l’Étoile à l’horizon.
La proximité urbaine se fait sentir avec le pavillonnaire diffus autour de Cabriès et de Calas et les activités de loisirs : un centre équestre, un golf …
Un chapelet de petites collines ferme l’horizon de la plaine des Milles. Entre ces petites buttes de pinède s’intercalent de larges bassins cultivés ponctués par la masse arborée des domaines agricoles.
Au centre et au sud, la couverture sombre des pinèdes contraste avec les taches claires des aménagements du parc d’activités de la Duranne et de l’urbanisation de l’Europôle de l’Arbois.
Toujours situés près de la ligne de rupture de pente, quelques bastides et leurs parcs annoncent la proximité d’Aix-en-Provence.
Au nord de l’Arc, ces deux plateaux de pinèdes et de garrigues dominent la plaine d’Éguilles et le site de Roquefavour. Perché sur un piton, le village de Ventabren est adossé au plateau. Il capte le regard depuis la route d’Aix à Berre. À l’est, les versants forment l’horizon de l’unité de paysage du Pays d’Aix, avec au premier plan l’arc majestueux du viaduc du TGV.
De Saint-Pons à Roquepertuse, l’Arc s’offre une traversée de l’Arbois pleine de séquences attrayantes.
Son cours tortueux et resserré, souligné par une belle ripisylve, se faufile entre des versants pentus couronnés par des falaises blanches.
Le cours de l’Arc est ponctué de sites remarquables : Saint-Pons avec l’hostellerie et le pont médiéval, l’aqueduc et les platanes de Roquefavour et quelques anciens moulins. L’oppidum de Roquepertuse coiffe une colline.
Le TGV franchit la rivière sur un viaduc spectaculaire à l’architecture soignée.
Le bassin de Velaux est dominé au sud-est par les versants du plateau du Grand Arbois et au nord-ouest par les petites collines de molasse qui s’étendent de Rognac aux Barjaquets et à la Bastide Bertin.
Vignes, vergers, céréales et oliviers s’étagent dans le bassin jusqu’aux piémonts des collines.
Le vieux village de Velaux est accroché au rebord du plateau.
La pinède des versants est grignotée par une urbanisation pavillonnaire autour de Velaux et de Rognac.
Cet espace ouvert est une transition avec le bassin de l’étang de Berre.
De Vitrolles à Rognac, les séquences paysagères sont remarquables par leurs magnifiques panoramas sur le bassin de l’étang de Berre.
C’est une composition picturale de falaises blanches, de pinèdes et de garrigue, de vallons secs, de cuvettes cultivées et étagées. Les versants d’argiles rouges jouent un rôle majeur par le contraste formel et coloré qu’ils introduisent.
La topographie variée illustre les différences géologiques : un chapelet de collines basses, des crêtes aplanies, des plateaux, des abrupts calcaires, des vallons et des cuvettes.
Ces reliefs dominent à l’ouest l’étang de Berre selon un étagement de falaises, de versants érodés et de replats étirés du nord au sud représentatifs de la stratigraphie des calcaires et des marnes. L’érosion modèle ici un ensemble spectaculaire de lignes de cuestas, de versants marneux et argileux, de gorges et de buttes témoins. La texture et la polychromie des sols (blanc, gris, ocre rouge) sont les valeurs qui déterminent l’originalité de ce paysage.
L’agriculture caractérise encore le paysage des piémonts et des vallons intérieurs, avec une belle architecture rurale et de nombreuses ruines qui témoignent d’une occupation ancienne.
Un terroir de vignes, de prés, de labours et de serres compose les paysages ouverts du vallon du Grand Torrent, de la cuvette de Saint- Amand, du vallon de Lagremeuse et de la cuvette de Calas avec le château de la Tour d’Arbois, les domaines de Saint-Amand et de Saint-Pierre. Le vignoble s’étend dans la vallée de l’Arc, sur les piémonts à Velaux et à Rognac et sur le plateau de Saragousse. Le parcellaire, souvent intercalé entre les bosquets de pins, crée des effets de contrastes remarquables, soulignés par les colorations changeantes des plantations au gré des saisons.
Sur le piémont et les versants nord-ouest, la remise en culture des anciennes oliveraies restitue un paysage identitaire. Les grandes parcelles de plaine succèdent aux restanques plus exiguës des versants. Dans les vallons encaissés et sur les hauts plateaux, le petit parcellaire dispersé dans la garrigue est cultivé en céréales dans un but cynégétique.
A Roquefavour, l’aqueduc traverse un paysage bucolique de pâtures. Au pied des cuestas de Vitrolles, les domaines de Valbacol et des Collets-Rouges, ceux du mas du Gros-Pin, de Montvallon et des Pinchinades, pratiquent les cultures de plein champ et sous serres dans les vallons et les replats. Le paysage est pittoresque avec les formes élancées des falaises rouges, le relief ruiniforme des abrupts calcaires et les silhouettes des grands pins d’Alep contrastant avec le parcellaire cultivé des aplats. Malheureusement, les incendies de l’été 2004 ont gravement affecté les pinèdes.
Les hommes sont jadis restés groupés autour de l’Arbois, dans une couronne de villages perchés sur les éperons en avant du massif comme à Rognac, Velaux, Ventabren, Cabriès, les Pennes-Mirabeau et le vieux Vitrolles. Le hameau de Calas autour de son église et le hameau rural de la Mérindole étaient les seuls pôles d’habitat au cœur du massif.
Au nord, l’ouverture de la gare de Roquefavour permit au XIXe siècle le développement d’un petit noyau d’habitat avec hostellerie et villas. Les mas et les domaines agricoles sont souvent situés dans des sites remarquables. Au cœur du massif, avec la déprise précoce des terrains les plus pauvres et les plus isolés, ces mas sont aujourd’hui de belles ruines : Mion, Vautubière, Jasdes-Vaches, Bastide-Neuve, Grenadier.
Dans les cuvettes et les vallons, sur les piémonts, s’égrènent quelques mas isolés (Saint Amand, Meynes, le Gros-Pin) et de petits hameaux (la Mérindole, Saragousse). Sur la périphérie, quelques grosses bastides du XVIIIe siècle avec leurs jardins et leurs alignements arborescents majestueux (Monvallon, la Tour-d’Arbois, Val-des-Vignes) ou des grands domaines à l’architecture plus éclectique (Château Noir, Saint-Pierre, Plaines-d’Arbois, Valbacol) ponctuent le paysage.
Au contact de la plaine des Milles, l’hostellerie et le pont médiéval de Saint-Pons sont les témoins pittoresques d’un paysage qui paraît immuable. Le patrimoine du génie civil est une valeur majeure du paysage. L’aqueduc de Roquefavour, la retenue du Réaltor et les canaux du XIXe siècle sont autant de trames construites ou de signaux architecturaux forts. Les architectures contemporaines du Stadium et de la gare TGV d’Aix-en-Provence dialoguent avec le site.
Il s’agit d’un vaste plateau surplombant l’étang de Berre à l’ouest et délimité au nord par l’Arc. C’est une unité paysagère qui est en majorité occupée par un couvert végétal classique des zones de collines du département : mosaïque de garrigues à romarin (Rosmarinus officinalis) ou à chêne kermès (Quercus coccifera) et de boisements de chêne verts (Quercus ilex) et surtout de pins d’Alep (Pinus halepensis).
De vastes pelouses sont présentes dans ces milieux, offrant un intérêt notable avec de nombreuses espèces patrimoniales telles que différentes orchidées protégées (Ophrys bertolonii, Ophrys provincialis), la gagée lacaita (Gagea lacaitae) ou encore l’hélianthème à feuilles de marum (Helianthemum marifolium). Un autre hélianthème protégé est bien représenté sur le plateau en populations denses : c’est l’hélianthème à feuilles de lavande (Helianthemum syriacum) qui atteint ici sa limite septentrionale mondiale au sein du plateau de l’Arbois.
Les milieux rupestres sont également importants sur cette unité et notamment sur les bordures du plateau, où parois, aplombs et autres corniches renferment une flore et une faune patrimoniales spécifiques. On citera pour la flore le cheirolophus fausse-chicorée (Cheirolophus intybaceus), espèce assez commune dans les Calanques qui forme dans les escarpements nord-ouest du plateau de Rognac une population isolée. Pour la faune, ces zones rupestres sont le territoire de l’aigle de Bonelli (Aquila fasciata), du circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus)ou encore du grand-duc d’Europe (Bubo bubo).
Mais les milieux les plus remarquables de ce massif sont les milieux humides, caractérisés par une végétation contrastant fortement avec les milieux xériques environnants. Le plus important de ces milieux est le bassin du Réaltor qui, bien qu’artificiel, offre des complexes de zones humides remarquables avec notamment de vastes roselières et quelques herbiers aquatiques à potamots dont le rare potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus). Le bassin du Réaltor accueille aussi une avifaune patrimoniale spécifique tout à fait originale dans le contexte xérique du plateau : bihoreau gris, aigrette garzette, lusciniole à moustaches, busards des roseaux, grèbe à cou noir…. et une multitude d’anatidés (canards et espèces apparentées) en hivernage.
Plus classiques, les bords de l’Arc et, dans une moindre mesure, du Grand Torrent présentent également des milieux au caractère humide marqué avec leur ripisylve, forêt galerie à peuplier blanc (Populus alba) et frêne à feuilles étroites (Fraxinus angustifolia).
• Les atouts
• Les fragilités
• Carte des infrastructures
Si la partie occidentale de l’unité paysagère, depuis le grand plateau de l’Arbois jusqu’aux cuestas de Vitrolles semble exempte de toute anthropisation, le caractère sauvage de ces étendues est contrarié par plusieurs grandes infrastructures.
La ligne TGV et sa gare. Elle traverse le plateau tantôt en creux tantôt en aérien sur des viaducs. Ouvrages d’art, ils s’associent à l’architecture contemporaine de la gare. Ce bâtiment de verre enjambe la RD9. Si sa qualité architecturale, sa transparence, l’intègre à son paysage, il n’en est pas de même des poches de parkings qui l’entourent et leurs vastes surfaces minérales où l’arbre a été oublié.
La ligne TGV emprunte le même faisceau topographique que le canal de Marseille. L’ouvrage d’amenée d’eau pour la ville construit au XIXe siècle est accompagné d’autres équipements, devenus aujourd’hui patrimoniaux : le bassin du Réaltor et l’aqueduc de Roquefavour.
Les infrastructures sont aussi énergétiques. Le poste électrique du Réaltor, un des plus grands du département, capte et diffuse de très nombreuses lignes de transport électrique. Les câbles et leurs supports métalliques strient les panoramas, voire les encombrent.
Les routes quant à elles, serpentent dans les fonds de vallon, ceux de l’Arc, du Grand Torrent ou du Grand Vallat ou circulent sur les plateaux en longs tracés rectilignes. Elles sont aménagées pour recevoir un trafic conséquent comme la RD65 ou la RD543 ou au contraire étroites comme la RD65D. Les paysages traversés sont tout aussi variés que leurs gabarits. Les vues se dégagent sur les prairies des plateaux ou se resserrent au creux du relief ou en traversant des bois.
Une voie se distingue, la RD9. Route à grand trafic régional, elle coupe le massif de Vitrolles à Aix-en-Provence, avec les glissières béton, murs antibruit et les échangeurs qui l’accompagnent. Elle constitue une coupure fonctionnelle mais offre des vues exceptionnelles sur le massif et l’étang de Berre et bien au-delà vers l’ouest.
PIG (Projet d’Intérêt Général) de protection : du site au titre de la loi de 1930, mesures de gestion en particulier pour l’agriculture et l’accueil du public.
PIG mis en place en 2014. Classement du massif par décret en avril 2017.
Projets abandonnés
Projet de mise à 2×2 voies de la RD9 entre la gare TGV et l’échangeur de Lagremeuse : variante au nord du plan d’eau.
Extension ou déplacement du centre de contrôle automobile.
Projets d’aménagements à proximité du Stadium dans le site des Cuestas de Vitrolles.
Projets de base de loisirs ou d’urbanisation à Valbacol dans le site des Cuestas de Vitrolles.
Prolongement de la ligne TGV vers Nice.
Projets achevés
Projet de centre de formation et d’entraînement de l’École Nationale Supérieure des Officiers Sapeurs-Pompiers (ENSOSP) au Griffon dans le site des Cuestas de Vitrolles. En service depuis 2010.
Extension du Centre d’Enfouissement Technique de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aix.
Projet de mise à 2×2 voies de la RD9 entre la gare TGV et l’échangeur de Lagremeuse.
Projets en cours
Extension de l’Europôle et ZAC de la gare TGV au nord de la RD9. En cours.
Extension de l’urbanisation autour du village de Cabriès et à Calas : en cours.
Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.
L’Arbois se situe en belvédère au cœur du département, permettant ainsi de longues perspectives et des magnifiques panoramas sur les sites qu’il domine mais également sur les horizons montagneux qui l’entourent : Sainte-Victoire, chaîne de l’Étoile en particulier. Le panorama sur l’étang de Berre à partir du rebord des cuestas de Vitrolles est l’un des plus spectaculaires du département.
Les versants périphériques de l’unité forment les horizons du bassin de l’étang de Berre à l’ouest et du Pays d’Aix (la plaine des Milles) à l’est et sont ainsi bien visibles.
La sensibilité visuelle est forte dans le parcours de l’unité, en particulier sur l’axe majeur Aix-Vitrolles. Les vues rasantes sur les espaces plans, les vues plongeantes sur les cuvettes intérieures et les piémonts, les panoramas en belvédère multiplient les espaces fortement perçus.
Tout changement d’affectation, tout aménagement dans ces espaces présente un risque d’impact paysager important. Le Guide Éolien PACA a inscrit la presque totalité de l’unité de paysage de l’Arbois en zone de sensibilité majeure a priori incompatible avec l’implantation d’éoliennes.
Une zone de sensibilité très forte couvre les secteurs de plaine et de piémont au sud-est, à l’est et au nord-ouest. Ailleurs, la faisabilité d’un parc éolien est ici fonction d’un parti d’aménagement prenant en compte les enjeux paysagers de l’unité de paysage.
La succession des cuestas, des plans et des falaises calcaires doit être maintenue avec leur topographie, leurs couleurs et leurs textures. Ces sites sont fragiles car sujets à une érosion intense.
Il y a dans cette unité paysagère une opposition de formes urbaines, entre l’habitat diffus de type pavillonnaire qui reste le modèle plus représenté et les bâtiments R+5 de la Duranne. L’habitat individuel s’est d’abord développé sous forme de poches, certaines isolées. Puis ces cellules, à force d’expansion, se sont rejointes pour former des nappes pavillonnaires.
En 1991, le projet d’urbanisation de la Duranne émerge. Il faut cependant distinguer la première tranche implantée au pied du Petit Arbois et celle dénommée la Duranne haute sur son promontoire. Ce nouveau quartier semblait offrir tous les avantages pour les nouveaux résidents : une desserte routière avec la RD9 qui assure la proximité avec la ville historique d’Aix-en-Provence, un bassin d’emplois, le tout dans un cadre campagnard. Le Pôle d’Activités d’Aix-en-Provence représente 29 472 emplois. Mais une ville est une juste composition d’espaces publics, de rues et de bâti. La Duranne, installée au sommet d’une colline, surplombe le vallon du Grand Vallat et la RD9, véritable forteresse moderne. Ce quartier questionne et interpelle sur la notion de composition urbaine tant il ressemble d’avantage à une juxtaposition de programmes immobiliers.
Outre l’artificialisation de sols anciennement perméables, les effets sur les paysages sont pluriels :
L’unité paysagère renferme un patrimoine architectural associé aux pratiques agricoles qui témoignaient d’une considération du socle support. Les implantations étaient cohérentes avec un usage et une topographie.
Les installations récentes, qu’elles soient urbaines ou routières, sont passées outre la structure du même socle support. Les nouvelles infrastructures de déplacement passent en force dans le relief à côté d’une trame historique qui tirait profit de celui-ci. Si le tracé du TGV a emprunté le même faisceau topographique que le canal de Marseille, les ouvrages d’art, les talus montrent une déconnexion avec le contexte topographique.
Jusqu’au classement du massif, le relief tabulaire semble avoir été appréhendé uniquement pour les possibilités qu’il offrait à l’implantation d’infrastructures, d’équipements et de constructions, et non pour ses qualités paysagères.
Les zones pavillonnaires fonctionnent comme des poches avec leurs voies très souvent en boucle.
Malgré des engagements pris lors de la construction de la gare et de la Duranne Haute, les transports en commun en site propre n’ont pas été développés. Pour les déplacements domicile/travail ou vers la gare TGV, l’utilisation de la voiture est obligatoire. Le trafic routier est de plus en plus intense aux heures de pointe. Pour supporter une circulation toujours plus dense, les aménagements consistent à élargir les voies existantes ou à en créer de nouvelles. Pourtant des projets envisageaient la remise en service de la voie ferrée Rognac / Aix-en-Provence.
Les dynamiques naturelles sont doubles. Elles s’articulent d’une part autour d’un processus d’évolution biologique des milieux de nature, où la garrigue et les pinèdes évoluent « naturellement », et d’autre part autour des incendies, très souvent d’origine humaine (criminelle ou par négligence). L’expérience a montré que la renaturation spontanée est plus réussie à long terme que des campagnes de replantation, grâce aux capacités de résilience de la végétation, dans la mesure où l’état des sols le permet.
Le dépôt sauvage d’ordures et de gravats est un fléau qui concerne de nombreux sites sur l’ensemble du territoire français. S’il est malheureusement d’autres endroits dans le département concernés par ce phénomène, le plateau de l’Arbois est particulièrement touché par ces pratiques illégales.
Le long de la route qui dessert le centre d’enfouissement (CET) situé à 2 kms au nord de la gare TGV, s’accumulent et s’alignent des tas de gravats et d’ordures jusqu’à encombrer la chaussée. Au carrefour de la RD9g et de la route qui mène au CET, une zone de dépôt de carcasses de voitures, d’appareils d’électroménager s’est improvisée au milieu de laquelle ont été édifiés des abris dans lesquels vivent des personnes.
C’est non seulement une atteinte aux paysages mais ces dépôts sauvages ont comme conséquence la pollution des sols et la destruction de milieux naturels.
* selon la méthodologie des atlas des paysages 2017
**Défense de la Forêt Contre les Incendies (DFCI)
Soutenir l’agriculture urbaine et périurbaine pour leur rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, granges, murs en pierre…
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Proscrire toute implantation en sommet portant atteinte aux crêtes boisées ; inscrire les projets urbains dans un environnement paysager de qualité
Composer les paysages et les façades des nouvelles rues.
Rester conforme aux « échelles » des formes urbaines de l’unité paysagère
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
S’appuyer sur des structures paysagères : ripisylves, alignements d’arbres, haies, boisement…
Aménager les interfaces avec les milieux forestiers pour assurer leur préservation.
Veiller à des aménagements de lutte contre les incendies mieux intégrés au paysage : pistes DFCI, citernes…
Encadrer et surveiller l’entretien des forêts privées.
Maintenir des espaces tampon entre les zones habitées et les boisements : prairies, parcelles cultivées…
En cas de renaturation, préférer les principes de replantation aléatoire et proscrire les plantations en ligne.
Penser de nouveaux usages.
Nettoyer, évacuer, dépolluer et empêcher toute occupation sauvage et illicite.
Renaturer.
Assurer l’insertion dans le relief et le paysage des nouvelles infrastructures et ouvrages : raisonner les terrassements, penser les travaux de cicatrisation par la replantation d’espèces locales et méditerranéennes.
Veiller à la qualité des ouvrages connexes : voies d’insertion, giratoires, murs anti-bruit, équipements de protection…
Qualifier le paysage des routes en mettant en scène les paysages traversés : axes de vue, cadrages, alignements…
Conforter le rôle de la route dans sa fonction de découverte des paysages.
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Soutenir l’agriculture urbaine et périurbaine pour leur rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, granges, murs en pierre…
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Proscrire toute implantation en sommet portant atteinte aux crêtes boisées ; inscrire les projets urbains dans un environnement paysager de qualité
Composer les paysages et les façades des nouvelles rues.
Rester conforme aux « échelles » des formes urbaines de l’unité paysagère
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
S’appuyer sur des structures paysagères : ripisylves, alignements d’arbres, haies, boisement…
Aménager les interfaces avec les milieux forestiers pour assurer leur préservation.
Veiller à des aménagements de lutte contre les incendies mieux intégrés au paysage : pistes DFCI, citernes…
Encadrer et surveiller l’entretien des forêts privées.
Maintenir des espaces tampon entre les zones habitées et les boisements : prairies, parcelles cultivées…
En cas de renaturation, préférer les principes de replantation aléatoire et proscrire les plantations en ligne.
Penser de nouveaux usages.
Nettoyer, évacuer, dépolluer et empêcher toute occupation sauvage et illicite.
Renaturer.
Assurer l’insertion dans le relief et le paysage des nouvelles infrastructures et ouvrages : raisonner les terrassements, penser les travaux de cicatrisation par la replantation d’espèces locales et méditerranéennes.
Veiller à la qualité des ouvrages connexes : voies d’insertion, giratoires, murs anti-bruit, équipements de protection…
Qualifier le paysage des routes en mettant en scène les paysages traversés : axes de vue, cadrages, alignements…
Conforter le rôle de la route dans sa fonction de découverte des paysages.
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
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