identité
paysagère

L’unité paysagère de la chaîne de Castillon marque la transition entre des grands ensembles aux écritures paysagères marquées et contrastées.

Dimensions
14,50 km d'est en ouest et 3,60 km du nord au sud
Altitude maximale
560 m pour le Montounier
Altitude minimale
212 m aux Sardons, Roquefort-la-Bédoule
Superficie
42,15 km²
Population
12 616 habitants
(Insee 12/2020)
Relief
vallons entourés de barres calcaires

Dans sa version de 2006, l’atlas départemental des paysages regroupait, dans la même unité paysagère, le plateau de Cuges, le vallon de Roquefort-la-Bédoule et celui de Carnoux-en-Provence. La particularité géologique du poljé de Cuges-les-Pins a fondé le choix d’une unité paysagère à part entière.

La nouvelle unité paysagère ainsi redessinée se compose des cuvettes de Roquefort-la-Bédoule et de Carnoux-en-Provence encadrées par les massifs de Carpiagne, de la Tête de Douard au nord et de Fontblanche et du Baou de Redon au sud.

L’unité paysagère de la chaîne de Castillon marque la transition entre des grands ensembles aux écritures paysagères marquées et contrastées. Ce sont les paysages littoraux et collinaires de la baie de La Ciotat, la force minérale du massif des Calanques et l’urbanité de la vallée de l’Huveaune. À ces ensembles il faut ajouter la ruralité du plateau de Cuges-les-Pins.

La présente unité paysagère emprunte à chacun de ces ensembles un peu de leur identité paysagère : au massif calcaire des Calanques, les falaises de Castillon, de Fontblanche et du Baou de Redon ; au plateau du Cuges ses paysages agricoles et viticoles et à celle de la vallée de l’Huveaune ou de la baie de La Ciotat leur urbanité.

L’unité paysagère dévoile des paysages contrastés. Le hameau de Roquefort s’entoure de vignobles et conserve une authentique ruralité. Ce paysage viticole est encadré des rebords boisés des falaises calcaires. Passé l’autoroute A50, les vallons de Roquefort-la-Bédoule et de Carnoux-en-Provence déroulent leurs paysages urbains d’habitat individuel.

Si l’autoroute A50 fonctionne comme une limite paysagère, le vallon de Roquefort installe la continuité géographique que confirment les massifs qui cadrent l’unité paysagère et dessinent les limites à la fois fonctionnelles et visuelles.

Communes

Roquefort-la-Bédoule
Carnoux-en-Provence
Partiellement
Cassis, La Ciotat, Aubagne, Gémenos et Cuges-les-Pins

Premières impressions

L’unité de paysage de Castillon se compose d’une ligne de cuestas qui court de Castillon à La-Bédoule. Le profil de ces falaises caractéristiques est identitaire des lieux.

Le paysage de campagne provençale évoque un monde rural encore préservé.

Quelques mutations ponctuelles annoncent les pratiques urbaines de la ville proche : pavillons essaimés aux abords des villages, sentiers balisés et aires de pique-nique…

Des champs de vignes en damier dessinent un plan calme et régulier que surmonte au sud le massif du Montounier.

Cet espace nettement circonscrit, fermé, contraste par son horizontalité avec les versants et les abrupts qui l’encadrent.

Le contraste est affirmé par le jeu des couleurs changeantes des vignes avec les garrigues et les pinèdes sombres des reliefs.

Le chemin se poursuit, grimpe sur les versants pour franchir les crêtes et offre la découverte de plateaux de garrigue et de cuvettes cultivées.

 

Regard sur les Barres de Castillon

Cette petite unité de transition entre les grands ensembles du massif de la Sainte-Baume, du bassin de Cassis, de l’Huveaune et de la baie de La Ciotat, est restée à l’écart des interprétations littéraires ou picturales.

Couleurs de l'unité

Blanc et gris des falaises ; vert sombre et argent des oliviers et des pins ; jaune, ocre, vert tendre, roux des garrigues ; ocre rose et gris des enduits et des toits ; camaïeux de vert et de jaune du parcellaire cultivé ; mauve et bleu des lointains montagneux …

sous-unités
paysagères

Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.

Des sous-unités ont été définies par l’atlas des paysages de 2006. De cet atlas sont retenues les sous-unités paysagères des barres de Castillon, de Fontblanche et du massif de la Tête-du-Douard et des cuvettes de Roquefort-la-Bédoule et de Carnoux-en-Provence. Elles portent aujourd’hui une urbanisation composée d’habitat individuel et de collectifs en leur centre-ville. Ces cuvettes ont perdu leur caractère naturel et sont devenues urbaines. Seul le vallon de Roquefort conserve ses paysages viticoles.

structureS
paysagèreS

Des paysages géomorphologiques très contrastés et souvent spectaculaires

L’unité constitue un espace de contact entre les grands ensembles géomorphologiques du massif du Douard, voûte anticlinale dissymétrique et disloquée et le massif du Cap Canaille et son calcaire à lentilles gréseuses datant du Turonien (Crétacé supérieur, soit environ -94 à -90 Millions d’années),

 

Un paysage végétal spontané caractéristique de la montagne provençale

Les boisements de pins d’Alep sur les plateaux et les versants contrastent fortement avec les secteurs de garrigue comme avec les surfaces de pelouse rase et les parcours à moutons.

 

Un paysage agraire vivant

Le paysage ouvert des cuvettes cultivées en vignes et en vergers présente un grand attrait.

Les domaines viticoles et les vergers à Roquefort-la-Bédoule, avec leur encadrement arborescent de pins d’Alep et de chênes, sont remarquables.

 

Paysage bâti et réseaux

Les centres villageois agglomérés de Carnoux-en-Provence et de Roquefort-la-Bédoule sont entourés par une urbanisation pavillonnaire. Quelques anciens domaines structurent le paysage tels le château de Roquefort et le château de Julhans.

Sur la frange ouest, l’autoroute pénètre dans le relief et forme un élément paysager construit spectaculaire.

La carrière ouverte sur l’ubac des Quatre Thèmes* occupe un seuil vers Aubagne : elle est fortement perçue car proche de l’autoroute. D’anciennes carrières de petite taille autour de Roquefort-la-Bédoule relèvent désormais des friches industrielles.

* Elle est aussi appelée carrière de l’Escargot

caractérisation
paysagère

La couverture végétale 2006 La couverture végétale  2018

• focus sur les milieux naturels

La chaîne de Castillon constitue un massif calcaire caractéristique des paysages du département, couvert de garrigues et pinèdes à pin d’Alep.

Les vallons renferment des cultures traditionnelles, assez favorables pour la biodiversité : olivettes, vignes… et anciennes restanques. Associé à ces cultures, un cortège de plantes messicoles se développe et les pratiques mises en œuvre laissent possible l’épanouissement de cette flore caractéristique. Les chemins se bordent de coquelicots, bleuets, pieds d’alouette et de cortèges d’orchidées… Ces ensembles accueillent nombre d’insectes et de reptiles. Elles sont aussi précieuses en raison des vertus qu’elles peuvent présenter : qualités nectarifères et pollinifères, ressources alimentaires pour la faune.

La mise en culture des versants a été à l’origine de l’aménagement des pentes en restanques. Certaines abandonnées sont encore des habitats pour la flore et la faune.

La particularité de cette unité paysagère, du point de vue de la biodiversité, est la présence de quelques îlots de forêts matures, dans les vallons en exposition nord, et notamment de beaux peuplements à ifs dans le secteur de Fontblanche.

Les atouts et fragilités posent les bases des enjeux et des pistes d’actions. Il s’agit de mettre en avant tel composant de paysage ou telle structure dont les transformations pourraient porter atteinte à la qualité et à la valeur de l’unité paysagère.

• Les atouts

  • La proximité de plusieurs grands bassins d’emplois : Aubagne/Gémenos, La Ciotat mais aussi Marseille.
  • Des terroirs viticoles reconnus par des AOP Côtes de Provence
  • Un environnement de pinèdes et forêts mixtes pour les zones habitées qui offrent aussi des espaces de loisirs et de promenade.
  • Une situation géographique au cœur de grands ensembles paysagers.
  • Une desserte autoroutière qui rapproche les métropoles de Marseille et Toulon.
  • Une économie dynamique.

• Les fragilités

  • Un développement urbain au détriment des espaces boisés et agricoles.
  • Une sensibilité aux incendies par la proximité des espaces forestiers, principalement des pinèdes, avec les zones habitées.
  • Des cicatrices paysagères avec les zones d’extraction.

• Carte des infrastructures

L’unité paysagère est traversée par l’A50 qui la relie, via l’échangeur de Roquefort-la-Bédoule, à Aubagne ou La Ciotat mais aussi Marseille et Toulon. C’est une des raisons de son attractivité.

Avant sa construction, la RD559 reliait Aubagne à La Ciotat par le Pas d’Ouillier. Cet axe historique, sinueux à flanc de versant ou en fond de vallon, est encore emprunté. Il permet notamment d’éviter la gare de péage de La Ciotat. Elle offre les paysages d’une route en fond de vallon dominée par des abrupts rocheux. À partir de la RD559, la RD41e traverse Carnoux-en-Provence pour rejoindre le littoral et Cassis. Cette route constitue l’axe principal de la ville à partir duquel s’est organisée l’urbanisation. Les façades s’alignent le long de son tracé. Leur ordonnancement est souligné par les alignements de platanes qui donnent toute la qualité à ce boulevard urbain. Cette qualité se perd en sortie de ville quand les immeubles laissent leur place aux commerces et activités dont l’organisation est plus aléatoire.

L’échangeur rejoint la RD1, le long de laquelle se sont implantés les villages de Roquefort et Roquefort-la-Bédoule. La route emprunte le vallon, rejoint le plateau de Cuges à l’est et Cassis et son littoral à l’ouest après avoir traversé Roquefort-la-Bédoule. Cet axe de déplacement traverse des zones d’habitat et des petites zones d’activités et commerciales se sont greffées à ses abords. En direction de l’est, elle se faufile sous les pinèdes et puis passe en crête. Les panoramas s’ouvrent sur le massif de la Sainte-Baume et la verticalité du Pic de Bertagne surgit au-dessus des cimes des arbres.

A l’échelle de l’unité paysagère, le réseau viaire se complète d’un maillage de voies de desserte locale dont plusieurs sont en impasse, desservant les zones d’habitations.

Dynamiques
d'évolution

Les projets futurs identifiés en 2006,
qu'en est-il en 2021 ?

  • Extensions urbaines pavillonnaires : dynamique d’extension qui se poursuit à ce jour.
  • Projet d’extension de la carrière de l’Escargot : fait.
  • Exploitations de carrières : en cours (site de Lafarge).

enjeux &
pistes d'action

Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.

Sensibilité visuelle

Les vues panoramiques s’étendent sur l’ensemble du bassin cultivé, sur les versants et les cuestas de Castillon et de Fontblanche ainsi que sur les bas-versants de la Sainte-Baume.
Vers Roquefort-la-Bédoule, les versants et les crêtes en falaises structurent le paysage et sont fortement perçus.

Tout aménagement ou changement d’affectation des sols dans la cuvette sera source de modification majeure.

Le caractère plat, fermé, du paysage occasionne également une grande sensibilité dans les vues depuis le village.

Il en est de même pour l’ensemble des versants des reliefs.

La sensibilité de l’unité de paysage est très forte vis à vis de l’implantation d’éoliennes.

 

Composition paysagère

Sur sa périphérie, l’unité de paysage a conservé une allure sauvage liée à ses pentes abruptes, ses vallons profonds, ses falaises et ses boisements.

Cet aspect fonde la grande qualité esthétique des sites et leur intérêt écologique, tout autant que leur grande sensibilité aux incendies.

Les paysages agraires, en particulier celui de Roquefort-la-Bédoule, ont conservé un caractère paysager fort car les activités viticoles sont encore vivantes, accompagnées d’une trame entretenue de murets et de restanques.

Les domaines et leurs bouquets de grands arbres composent un paysage d’intérêt majeur avec leur écrin de garrigue, de pinède et les falaises.

Le paysage viticole

Activité dynamique dont la qualité est reconnue, la viticulture construit des paysages remarquables auxquels sont attachés les riverains. Ils sont aussi l’occasion de promenades et de tourisme. La viticulture met en valeur le socle support en révélant jusqu’aux micro-reliefs et offre des motifs paysagers d’une parfaite géométrie :

  • La viticulture contient l’urbanisation et les enjeux portent sur :
  • Maintien de paysages ouverts et tenue de la forêt.
  • Maintien et enrichissement de la biodiversité grâce aux nouvelles pratiques culturales.
  • Occasions de tourisme et de découverte.

 

Les versants boisés et les plateaux ouverts

L’attachement des populations à leurs espaces forestiers tient dans la qualité du cadre de vie qu’ils offrent. Cependant ces espaces sont exposés au risque incendie, dont les conséquences sont brutales pour leur valeur paysagère. Les espaces ouverts de parcours se révèlent, quant à eux, aux randonneurs ou aux bergers. Ils ne sont pas visibles depuis les lieux de vie mais ils en font partie intégrante car ce sont aussi des lieux récréatifs.

  • Sensibilité aux incendies des forêts, ici principalement des pinèdes.
  • Urbanisations périphériques qui brouillent la lecture des limites urbaines et morcellent la plaine de Roquefort.
  • Consommation de sols à usage agricole.

 

Le développement des activités

Si elles portent le dynamisme économique du territoire, elles impliquent de nouvelles installations et le besoin d’accueil de nouvelles populations. Les communes de Carnoux-en-Provence et de Roquefort-la-Bédoule ont l’attrait de communes à taille humaine à portée de l’agglomération marseillaise.
Artificialisation et imperméabilisation des sols.

  • Développement d’un maillage viaire, d’autant plus sinueux que les extensions se font sur les versants.
  • Destruction partielle du couvert forestier pour les extensions à venir de la ZI de la Plaine du Caire.
  • Perte de lecture de l’entrée ouest de Carnoux-en-Provence le long de la RD41E avec l’accumulation de commerces et d’activités.

Composer un paysage valorisant pour la Zone Industrielle du Caire, les autres petites zones le long de la RD1 et rompre les logiques fonctionnelles

Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.

Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.

Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.

Limiter et accompagner le développement de l’habitat individuel

Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.

Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans la pente pour éviter des terrassements « cicatrices ».

Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.

Assurer la continuité avec la trame urbaine existante et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).

Aménager les interfaces avec les milieux forestiers.

Soutenir et valoriser le sylvo-pastoralisme pour le gain dans l’entretien des paysages et la gestion du risque incendie

Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets.

Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours ou les créer si nécessaire.

Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…

 

Maîtriser le développement de l’urbain le long de la RD1

Organiser les extensions en cohérence avec la trame urbaine.

Aménager des coupures d’urbanisation pour éviter les continuums urbains et la perte de lecture des limites.

Composer les nouveaux paysages des abords.

Éviter la succession des zones d’activités et commerciales et aller dans le sens de leur mutualisation.

Contrôler l’affichage : enseignes, panneaux publicitaires…

Valoriser l’agriculture pour son rôle dans l’entretien des paysages et le maintien de la qualité paysagère

Protéger les espaces agricoles et viticoles de l’urbanisation, élément de paysage identitaire du vallon de Roquefort.

Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, bâtiment d’exploitation… dans leur forme, dimensions, matériaux…

Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation du petit patrimoine bâti : puits, cabanons, murs en pierre…

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