La chaîne de la Fare est un petit massif calcaire couvert de garrigues rases. Elle matérialise la séparation entre la vallée de la Touloubre et la plaine de l’Arc.
La chaîne de la Fare est un petit massif calcaire couvert de garrigues rases. Elle matérialise la séparation entre la vallée de la Touloubre et la plaine de l’Arc.
Ses garrigues rases composent des ambiances presque désertiques, sentiment accentué par les nombreux incendies qui ont décimé la couverture végétale. Plusieurs domaines se nichent au cœur de petits bassins ou sur l’adret au milieu de leurs exploitations de vignes ou d’oliviers.
À l’est, la chaîne se retourne vers le massif de l’Arbois et se referme par le Mal Vallat, affluent de l’Arc, laissant juste le passage à l’autoroute A8 vers Aix-en-Provence qui emprunte le même faisceau naturel que le canal de Marseille.
Deux infrastructures routières ont sectionné le relief : à l’ouest la RD113 et à l’est l’autoroute A7. La RD113 supporte un trafic dense ; elle relie deux bassins d’activités : Salon-de-Provence et Vitrolles. Sans avoir le profil d’une voie rapide, elle fonctionne néanmoins comme une coupure urbaine et paysagère. La traverser est difficile.
La chaîne de la Fare s’étire d’ouest en est entre le pays de Salon-de-Provence et l’étang de Berre. Elle se prolonge vers l’est le long de la vallée de l’Arc jusqu’à la plaine d’Eguilles.
Sa position en belvédère offre de magnifiques panoramas sur les environs.
L’unité se caractérise par un majestueux paysage d’indentations calcaires, de plateaux et de versants déserts au-dessus d’un étagement de parcelles cultivées depuis le piémont sec jusqu’à la plaine irriguée.
Sauvage et désolée, la chaîne sépare les deux espaces urbanisés et agricoles de la plaine de Salon-de-Provence et des rives de l’étang de Berre.
Une couronne d’oppida celto-ligures témoigne d’une occupation ancienne.
Une ligne de collines barre l’horizon au sud de la plaine de Salon, puis plonge vers l’étang de Berre.
Une crête échancrée de falaises calcaires blanches et étincelantes au soleil ourle le haut des versants couverts du manteau vert sombre d’une garrigue rase, brousse aux épines acérées.
Un paysage fantastique aux rochers étranges de formes évocatrices contraste avec des piémonts cultivés d’oliviers, d’amandiers, de vignes puis de champs irrigués.
Depuis ce belvédère et son chapelet d’oppida se découvre l’un des panoramas des plus évocateurs de Provence.
Le paysage marie les vignes, les oliviers, les serres aux raffineries et à l’habitat le long du littoral de l’étang de Berre.
Les paysages ont été révélés par l’École Provençale impressionniste, autour de Loubon et de Seyssaud. Lumière et contrastes inspirèrent Ziem, Derain, Manguin, Guigou, Chabaud, Monticelli.
Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.
Le secteur ouest de l’unité de paysage domine directement l’étang de Berre et la plaine de Salon. La chaîne forme l’arrière-plan du paysage littoral de l’étang. La topographie est spectaculaire et les contrastes avec les plaines cultivées sont saisissants. Les indentations, les pics, les éperons et les falaises calcaires surplombent la plaine de l’Arc. Cela compose un magnifique paysage ouvert sur l’étang de Berre et son horizon industriel.
Ce paysage remarquable et prenant caractérise l’unité de paysage de la Fare.
Passé le seuil de Vautubière emprunté par l’A7, le relief de la chaîne se resserre entre la vallée de l’Arc au sud et le bassin de la Touloubre au nord.
Les panoramas depuis le versant sud sont moins amples. La topographie devient plus régulière, avec des affleurements rocheux limités à quelques falaises sommitales.
Coudoux s’est installé à la faveur de ce versant ensoleillé. Vignes et oliveraies tapissaient les pentes accompagnées de leurs domaines. Aujourd’hui la périurbanisation a transformé les paysages du piémont qui a abandonné ses attaches agricoles pour devenir un versant urbain entouré de quelques vignes et oliviers. Les collines à la végétation rase composent les horizons de la vallée de l’Arc avant de rejoindre les rives de l’étang de Berre. Leurs pentes arides et leurs petits falaises calcaires tranchent avec la plaine cultivée qui se déroule à leur pied.
La chaîne de la Fare correspond au flanc nord de l’extrémité du synclinal de l’Arc et de l’étang de Berre. La géomorphologie est dictée par l’étagement de formations calcaires et calcairo-argileuses du Crétacé, avec des calcaires fins à silex, des calcaires bioclastiques, des calcaires à madrépores et à rudistes. Quelques formations marneuses s’intercalent vers Saint-Chamas ainsi que des formations gréseuses vers Coudoux.
La structure géomorphologique détermine les caractères identitaires du paysage : puissance des abrupts et des pitons de calcaires durs qui émergent des versants de garrigue, espaces aplanis des sommets, vallons secs structurant les versants.
La garrigue rase est présente sur l’ensemble de la chaîne de la Fare.
Les incendies fréquents ont dégradé le couvert forestier qui ne subsiste qu’à l’état de quelques bosquets de pins d’Alep à l’ouest et au nord de Coudoux. Une pinède plus jeune se développe en ubac sur le versant au-dessus de Sibourg. La garrigue à chênes kermès est difficilement pénétrable. Les milieux rupestres à la végétation spécifique abritent une avifaune remarquable, favorisée par la proximité de milieux variés et de cultures, indispensables aires nourricières. Le couvert végétal ras détermine un paysage ouvert, ample. Des opérations de reboisement ont restauré certains secteurs des plateaux de Coudoux et de Camp-Long.
Le terroir sec des bas de pente est une conjugaison d’oliviers et de vignes.
Sur les sommets, au cœur de la garrigue des plateaux, quelques parcelles sont cultivées en oliviers ou en céréales souvent à des fins cynégétiques. Les pelouses des pâtures à moutons interrompent la monotonie des garrigues rases.
Le massif de la Fare est un « désert » qui contraste avec ses abords cultivés et humanisés. Les domaines agricoles, comme les villages sont en effet implantés en périphérie des reliefs.
Coudoux est le centre villageois directement lié à la chaîne. Il s’y adosse en adret. Son originalité tient à une forme urbaine en implantations linéaires le long d’une route.
Un bâti à un ou deux étages, implanté de part et d’autre d’une rue principale, caractérise l’architecture villageoise. La pente, légère, est traitée en étagement de larges terrasses. Le réseau de murets et de planches des terrasses donne sa physionomie au village.
L’autoroute A7 traverse la chaîne de la Fare pour ensuite se diviser en deux branches, l’une continuant vers Marseille et l’autre bifurquant vers l’est et Aix-en-Provence pour devenir l’A8. Cette infrastructure marque une limite paysagère coïncidant avec le resserrement de la vallée au droit de Coudoux. Le village se trouve enserré par l’ouvrage et séparé du reste de la plaine de l’Arc où se situe la commune de La Fare-les-Oliviers. Cette dernière bien qu’installée sur les adrets de la chaîne, déploie son urbanisation dans la vallée de l’Arc rattachant ses paysages à ceux de la plaine.
Le patrimoine bâti marque le paysage avec les oppida de Constantine, les chapelles, la belle architecture des domaines sur les franges cultivées.
Dès l’Antiquité, l’exploitation de carrières de pierre de taille a été une activité « traditionnelle » à l’échelle artisanale : le pont Flavien à Saint-Chamas, la cathédrale d’Aix sont construits en pierre de Calissanne. Cette exploitation est à présent abandonnée.
Il s’agit d’une petite chaîne calcaire caractérisée par ses barres rocheuses, notamment dans le secteur de Calissanne et Château Virant. Les milieux ouverts y sont dominants et constituent, avec les milieux rupestres, les secteurs les plus riches en termes de biodiversité. Les autres formations végétales présentes, moins riches, sont les garrigues à chêne kermès (Quercus coccifera) ou à romarin (Rosmarinus officinalis) et l’omniprésente pinède à pin d’Alep (Pinus halepensis).
Les milieux ouverts, dominés par la pelouse à brachypode rameux (Brachypodium ramosum), sont d’une grande richesse floristique : ophrys de Provence (Ophrys provincialis), ophrys de Bertoloni (Ophrys bertolonii), gagée de lacaita (Gagea lacaitae), hélianthème à feuilles de marum (Helianthemun marifolium), liseron rayé (Convolvulus lineatus),…
Ce vaste ensemble naturel présente un intérêt majeur pour les chiroptères : il abrite la dernière cavité souterraine des Bouches-du-Rhône accueillant le murin de Capaccini (Myotis capaccinii) en hibernation. Cette cavité constitue aussi un site d’hibernation pour le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et le petit murin (Myotis blythii). Le secteur est un important site de transit pour le minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) avec des effectifs de plusieurs centaines d’individus observés chaque année. Des essaims mixtes avec le murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) y sont ponctuellement observés. La présence, en gîte, du murin cryptique (Myotis crypticus) et du petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) y est également mentionnée.
L’avifaune rupestre est bien représentée : aigle de Bonelli (Aquila fasciata), monticole de roche (Monticola saxatilis), grand-duc d’Europe (Bubo bubo), circaète Jean le Blanc (Circaetus gallicus),…
Enfin, on notera une particularité : la présence de deux petits crustacés aquatiques observés dans des mares temporaires du rocher du château Virant. Ces crustacés, adaptés aux assecs brutaux et aux fortes chaleurs, sont inscrits au livre Rouge de la faune menacée en France (statut NT « quasi-menacé »). Il s’agit de Tanymastix stagnalis et Branchipus schaefferi.
• Les atouts
• Les fragilités
• Carte des infrastructures
L’urbanisation occupe les piémonts. Les routes le contournent et suivent les vallées, couloirs de communication naturels.
Les axes qui le traversent, tous d’orientation nord/sud, offrent de beaux panoramas sur l’étang de Berre ou la plaine de Salon-de-Provence.
La chaîne est aussi enjambée par de très nombreuses lignes Haute-Tension qui profitent de sa faible altitude. Ces lignes relient deux gros postes, celui de Roquerousse au nord à Salon-de-Provence et celui de la Gaillarde au sud à Vitrolles. D’autres faisceaux partent de l’usine hydro-électrique de Saint-Chamas.
À l’ouest de la chaîne, la Loi Littoral ne protège pas toute la zone des Creusets. Une cuvette de 50 à 100 ha, propriété d’EDF, a été aménagée en parc de loisirs et de pratiques sportives.
La centrale de Saint-Chamas est également exclue des espaces préservés au titre de la Loi Littoral.
Recherche de sites éoliens
pas de site connu en 2021.
Potentiel de développement des carrières et des décharges
agrandissement de la carrière et du centre d’enfouissement.
Extension de l’urbanisation diffuse
en cours.
Projet de dérivation amont du canal EDF et abandon de la centrale de Saint-Chamas
non réalisé.
Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.
L’unité de paysage constitue une coupure naturelle entre le bassin de la Touloubre, les rives de l’étang de Berre et, dans une moindre mesure, le Pays d’Aix. La chaîne ferme l’horizon au sud de la plaine de Salon-de-Provence. Les versants de Saint-Chamas à Coudoux limitent visuellement l’unité de paysage de l’étang de Berre.
Depuis les reliefs, des belvédères offrent de somptueux panoramas vers le sud. Vers le nord, l’ouverture de la plaine de Salon-de-Provence permet de larges perspectives jusqu’à la chaîne des Côtes.
Les versants périphériques sont fortement perçus : le risque d’impact visuel est grand face à un changement d’affectation ou une implantation nouvelle : l’impact des pylônes THT est à ce niveau démonstratif.
Le paysage des plateaux sommitaux est ouvert visuellement d’où une grande sensibilité : toute implantation développée en hauteur y sera très visible. Dans l’étude de cadrage des projets éoliens, la sensibilité à l’implantation d’éoliennes est jugée très forte sur la chaîne intérieure et majeure sur la chaîne littorale.
Les piémonts cultivés, les restanques d’oliviers et les domaines viticoles, les versants de garrigue et les falaises calcaires composent un paysage particulièrement pittoresque. Sa sensibilité aux mutations, en particulier à l’urbanisation, n’est pas moindre.
Le paysage de la chaîne diffère de celui des unités voisines et ces contrastes affirment le caractère remarquable de l’ensemble de l’unité ainsi que son pittoresque.
La chaîne de la Fare présente un intérêt écologique exceptionnel. Le risque d’incendie est important pour ces sites xériques, à proximité de secteurs urbanisés.
Coudoux est implantée en piémont du massif. La structure urbaine était celle d’un petit bourg ordonnancé le long de sa route principale puis regroupé autour de son église du XVIIIe siècle. Autour du village se répartissaient les domaines viticoles et oléicoles sur les lieux mêmes de leur exploitation.
La diffusion de l’habitat individuel a transformé le paysage de cet adret englobant, dans des nappes pavillonnaires uniformes, la composition urbaine d’origine.
Les effets sur les paysages sont pluriels :
L’agriculture dans son rôle d’entretien des paysages tient un rôle important dans le maintien d’une production agricole reconnue. L’huile d’olive de Coudoux bénéficie de l’AOP huile d’olive d’Aix-en-Provence.
Le pastoralisme participe directement à l’entretien des collines et à la gestion du risque incendie.
Ils sont les compléments des surfaces de parcours. Les collines sèches ont une forte valeur écologique par leur fonction de réservoir de biodiversité.
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Organiser les transitions entre ville et « campagne » pour maintenir la qualité des lisières urbaines.
Ne pas déconstruire la silhouette d’un village par des volumes bâtis en rupture avec la trame urbaine (orientation, gabarit…). Graduer les densités depuis la périphérie vers le centre.
Organiser les nouvelles extensions en assurant la cohérence entre formes historiques et nouvelles.
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Limiter l’effet « mitage » des piémonts.
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
Éviter des matériaux et des couleurs étrangers aux palettes locales.
Accompagner une réécriture contemporaine de l’architecture traditionnelle.
Préserver les zones agricoles.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leurs formes, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, canaux, murs en pierre…
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Organiser les transitions entre ville et « campagne » pour maintenir la qualité des lisières urbaines.
Ne pas déconstruire la silhouette d’un village par des volumes bâtis en rupture avec la trame urbaine (orientation, gabarit…). Graduer les densités depuis la périphérie vers le centre.
Organiser les nouvelles extensions en assurant la cohérence entre formes historiques et nouvelles.
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Limiter l’effet « mitage » des piémonts.
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
Éviter des matériaux et des couleurs étrangers aux palettes locales.
Accompagner une réécriture contemporaine de l’architecture traditionnelle.
Préserver les zones agricoles.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leurs formes, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, canaux, murs en pierre…
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