La vallée de la Touloubre porte des paysages contrastés entre collines aux garrigues rases, gorges dans lesquelles serpente la Touloubre, terroirs variés et zones urbaines.
La vallée de la Touloubre porte des paysages contrastés entre collines aux garrigues rases, gorges dans lesquelles serpente la Touloubre, terroirs variés et zones urbaines.
Les terroirs agricoles associent une variété de cultures (fruitiers, oliviers, vignes, maraîchage et céréales) et des activités pastorales. L’agriculture a construit les trames paysagères avec ses réseaux de canaux et de haies. Les contrastes s’expriment également dans les formations végétales, entre celles des ripisylves et celles des collines sèches qui encadrent les vallons. L’eau est ici plus suggérée que visible. À la rencontre avec l’étang de Berre, la végétation devient celle des marais et des sansouïres ; le lieu prend le nom de la Petite Camargue.
Les parcours au sein de l’unité paysagère ménagent des surprises. Ils traversent des paysages de collines sèches méditerranéennes, avant de déboucher sur des plateaux cultivés, ou de rejoindre l’urbanisation étirée d’une agglomération, avec tout son vocabulaire urbain depuis l’habitat pavillonnaire aux zones d’activités.
Si l’occupation de la vallée trouve ses racines dès la préhistoire, l’Antiquité y a laissé de nombreux témoignages. Les vestiges de somptueuses villas gallo-romaines témoignent de sa prospérité. Le Moyen-Âge a ensuite composé les formes urbaines des communes. En effet chaque village, Lambesc, Grans, Lançon-Provence ou Pélissanne, s’est organisé de manière radiocentrique à partir d’un élément central qui a évolué en fonction de l’expression du pouvoir. Lambesc en est un des plus beaux exemples. La ville s’est d’abord organisée autour d’un château féodal. L’église a ensuite pris le pas sur le château pour devenir le bâtiment majeur de la ville et c’est finalement la mairie qui a organisé l’aménagement des rues attenantes.
C’est aujourd’hui une vallée marquée d’infrastructures modernes, dont les premières ont été les canaux, celui d’alimentation en eau de la ville de Marseille et celui usinier de la Durance (canal EdF). L’autoroute A7, la ligne TGV, les lignes à haute-tension sont venues compléter le réseau d’infrastructures. L’unité paysagère semble peu à peu perdre ses attaches rurales pour devenir plus urbaine.
Depuis le plateau de Saint-Cannat jusqu’à l’étang de Berre, les paysages de cuvettes, de plateaux et de vallons qui bordent la rivière composent l’unité du bassin de la Touloubre.
Les dépressions cultivées se juxtaposent aux plateaux de garrigue rase. Depuis ces points hauts, les vues s’étendent jusqu’à la chaîne des Côtes au nord et la chaîne de la Fare au sud.
La pression urbaine de Lançon-Provence, le développement des réseaux et des infrastructures ainsi que les transformations culturales conduisent à d’importantes mutations paysagères.
De longs vallons cultivés sont encadrés de collines basses aux sommets aplanis couverts de garrigue et de pinède. Ils s’étirent d’ouest en est.
La rivière marque peu le paysage. Elle se faufile en gorges taillées dans les collines ou bien parcourt la plaine, noyée dans l’urbanisation péri-lançonnaise. On la repère grâce à la ligne des feuillus de sa ripisylve.
Des contrastes animent ces espaces paisibles : paysages ruraux à l’est, paysages bouillonnant d’activités urbaines, réseau routier et aérodrome à l’ouest, bocage de haies de cyprès à l’approche de Salon-de-Provence.
Les paysages ont été révélés par les peintres impressionnistes de l’École Provençale, regroupés autour de Loubon et de Seyssaud.
La lumière et les contrastes des lieux ont également inspiré Guigou, Chabaud, Monticelli…
Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.
Le village de Saint-Cannat est annoncé par la flèche de son clocher visible de loin au- dessus de la plaine. Il occupe le centre d’une large cuvette cultivée, au paysage ouvert en larges panoramas jusqu’à la Trévaresse. Le paysage agraire est irrigué par les canaux issus du ruisseau du Boudéou. Une maille lâche de haies coupe-vent encadre le parcellaire vers la Touloubre au sud-ouest. Au nord, les piémonts de la Trévaresse sont plantés d’oliviers, de vignes et de vergers sur restanques.
Le vallat de Boulery coule entre les collines centrales du bassin de la Touloubre et la chaîne des Côtes. Il s’ouvre progressivement en plaine vers le nord-est jusqu’à Lambesc. Le paysage de vignes et d’oliviers est encadré par des versants de pinède.
Simple ruisseau à Puyricard, la Touloubre s’enfonce petit à petit en serpentant dans le plateau au nord d’Eguilles. Sa belle ripisylve s’insinue entre prés et labours. Puis le vallon devient tortueux avec ses méandres étroits entre les versants de garrigue.
Après la petite plaine de Valmousse et l’aqueduc du canal de Marseille, la rivière franchit en gorges les collines de La Barben jusqu’au château d’où elle débouche dans la plaine de Salon-de-Provence.
Les espaces traversés sont variés. De vastes plateaux de garrigue, de pinèdes et de chênaies vertes ont été dégradés par les incendies. Une longue et étroite dépression cultivée s’étire depuis Eguilles, s’élargit aux Quatre-Termes avant de s’ouvrir au Val d’Estable vers la plaine de Pélissanne. Le pittoresque Val-de-Sibourg fait face aux confins de la chaîne de la Fare. Le paysage présente de forts contrastes entre la vallée verdoyante, les cuvettes cultivées et les panoramas depuis les plateaux.
Dans cet espace où le relief aplani annonce la plaine de la Crau voisine, les villes de Pélissanne et Grans ont pris place profitant d’une topographie de plaine pour se développer. C’est aussi sur ses terres planes que la base aérienne de Salon-de-Provence a trouvé les surfaces nécessaires à son activité.
Bien que fortement urbanisée, la plaine de Pélissanne offre encore un paysage agraire comme cadre aux communes. Les parcelles s’ourlent de haies brise-vent et les alignements de platanes accompagnent les routes. Les motifs paysagers de la plaine agricole et son maillage de haies s’immiscent entre les collines de Cornillon-Confoux et les contreforts de la chaîne de la Fare. Ce sont encore ici les paysages de l’arboriculture et des prairies permanentes.
À l’ouest, l’horizon est barré par de petites collines aplanies que la Touloubre contourne par le nord avant de se glisser dans une vallée encaissée aux versants de pinède.
La garrigue et la chênaie verte des collines sont interrompues par des parcelles d’oliviers et de vignes avec quelques bories.
Depuis le rebord des plateaux où s’accroche le village de Cornillon-Confoux, la vue s’étend du nord au sud de Salon-de-Provence jusqu’à l’étang de Berre.
L’étang pénètre entre les collines en dessinant un étroit plan d’eau dominé par les rives boisées et abruptes de la colline des Eyguines à l’ouest et par la falaise de Saint-Chamas à l’est. Un relief complexe, structuré par les lignes parallèles des collines de safre à Saint-Chamas et à Miramas-le-Vieux, détermine le paysage.
L’embouchure de la Touloubre dessine les “palous” de la Petite Camargue, zones humides où se mêlent roselières, prairies humides et ripisylve. Les garrigues rases de la chaîne de la Fare viennent mourir là.
Le village de Saint-Chamas s’étire le long du littoral autour d’un petit port, au pied de la falaise de safre trouée d’habitat troglodytique puis s’étend à l’intérieur au-delà de la falaise passer les collines des Moulières et du Baou reliées entre elles par le pont de l’Horloge. Le domaine de la Poudrerie Royale et sa forêt humide entre falaises, marais et étang compose un havre à l’écart, le long de la rive nord.
Les oppositions, les contrastes donnent une ambiance particulière à ce site, entre le plateau calcaire de Moleton et les gorges de la Touloubre franchies par le Pont-Flavien, les rives de l’étang et les marécages de la Petite Camargue, entre les versants de garrigue aux abrupts rocheux et les prairies au bord de la rivière.
L’unité paysagère est organisée autour du parcours de la Touloubre et de ses affluents qui ont modelé les reliefs. Les structures topographiques sont contrastées mais présentent une morphologie d’horizontales : plateaux calcaires, bassins et cuvettes intérieures, plaine alluviale.
Les calcaires blancs et gris des abrupts rocheux alternent avec les grès et les marnes des plateaux centraux. Par endroits, les calcaires et les lits marneux et gréseux sont bien visibles comme à Cornillon-Confoux. Ils ont favorisé l’installation d’un habitat troglodytique au pied du village.
De belles formations forestières à chênes blancs, chênes verts et pins d’Alep alternent avec les milieux ouverts de garrigue et de pelouses à brachypode.
Par places, les affleurements et les abrupts calcaires des gorges et des redents dominent les dépressions et les vallons.
La garrigue rase couvre l’ensemble des plateaux et des collines. Les dégradations liées aux incendies fréquents (dont celui de juin 2005) ont réduit le couvert forestier à quelques bosquets de pins d’Alep à l’est et au centre. Les pinèdes sont abondantes sur les rebords nord et sur les collines de La Barben. Sur les plateaux, la garrigue basse ouvre le paysage. Des opérations de reboisement ont restauré le couvert forestier et le paysage se referme progressivement.
La ripisylve de la Touloubre tranche avec l’aridité des autres milieux. C’est au pied du château et dans les gorges de La Barben que le cours de la rivière est le plus sauvage. L’embouchure de la Touloubre compose un paysage remarquable de zone humide, un milieu naturel exceptionnel sur les rives de l’étang de Berre.
Terroirs secs d’oliviers et d’amandiers, sur les bas versants et les piémonts des reliefs calcaires autour de Pélissanne, dans le Val-de-Sibourg, autour de Lançon-Provence et de Cornillon-Confoux.
Terroirs de vignes, d’oliviers, de vergers et de labours au Val d’Estable, aux Quatre-Termes, à Camaïsse, au Plan-d’Oreille.
Huerta striée par les haies brise-vent de cyprès et de peupliers au maillage lâche autour de Pélissanne et au sud de Salon-de-Provence autour de Grans, ainsi qu’au débouché de la Touloubre vers Saint-Chamas.
Les cités et les villages sont implantés sur les piémonts ou perchés sur les collines. Ils se répartissent en couronne autour des plaines et des plateaux centraux.
Implantée sur la Voie Aurélienne, la petite cité s’annonce par son clocher effilé qui domine la plaine. Placettes et cours ombragés de platanes contrastent avec le tissu pavillonnaire.
Le village et son château sont en belvédère sur la plaine de Salon. Une extension récente pavillonnaire a bouleversé ses abords.
Cornillon-Confoux
Le paysage est remarquable. Le village de Cornillon, resserré sur son éperon, domine l’habitat troglodytique de la falaise. La vue panoramique embrasse la vallée et l’embouchure de la Touloubre jusqu’à l’étang de Berre. Au nord-est, le hameau de Confoux entoure un château qui domine la plaine cultivée.
Traversé par la Touloubre, signalé par son gracieux campanile, le village est organisé en plan radioconcentrique régulier comportant l’habituel cours périphérique ombragé de platanes. Il s’adosse aux versants nord des collines de Cornillon-Confoux.
Lambesc est l’ancien siège de l’Assemblée des communautés de Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles. La cité en a hérité un ensemble d’hôtels particuliers de belle architecture dominé par la coupole de l’église paroissiale du XVIIIe siècle. Les vues sur la cité depuis le nord-ouest et le sud-est sont remarquables.
Saint-Cannat se signale par son clocher effilé, visible depuis la plaine.
Domaines, bastides, grands mas et hameaux sont emblématiques du paysage de la Touloubre.
Le château de La Barben émerge d’une coulée de verdure au débouché des gorges de la Touloubre. L’architecture mêle souvenirs médiévaux, bossages
Renaissance, escaliers baroques et créneaux du XIXe siècle. Le château surplombe un jardin en terrasse, havre de fraîcheur le long de la rivière. Le jardin est axé sur un bassin central. Les perspectives sont renforcées par les allées de platanes et les linéaires de buis taillés.
Le domaine de Pommier se compose d’un vaste ensemble de logements et de bâtiments agricoles, avec moulin à huile, pigeonnier, chapelle et fermes autour d’une cour fermée. Une majestueuse allée de platanes mène à la maison de maître, bastide dont l’architecture du XVIIIe siècle est très élaborée.
Cet ensemble marque somptueusement le paysage à l’entrée du Val-de-Sibourg, à proximité de la gare autoroutière dont l’ensemble monumental semble faire pendant.
Le château de Valmousse, les Quatre-Termes, le château de Bonrecueil, le domaine de Val-d’Estable, le domaine de Sibourg et le mas Sénéguier ainsi que la bastide de Touloubre sont également des domaines remarquables. Des bories dans la campagne à Lançon-Provence et à Cornillon Confoux et de nombreuses chapelles aux abords des villages et près des domaines complètent ce paysage bâti pittoresque.
De superbes alignements de pins d’Alep ou de platanes encadrent la RD70 à Cornillon-Confoux, la RD572 à Pélissanne, la RN7 à Saint-Cannat et à Lambesc. D’autres agrémentent et signalent les allées d’entrée des domaines. La trame discontinue des haies de cyprès et de peupliers des terroirs irrigués cloisonne de manière lâche le paysage. Les canaux d’irrigation impriment leur présence dans le paysage. Souligné par un liseré végétal, le canal de Craponne structure le paysage.
En termes de biodiversité, la Touloubre constitue l’élément important de cette unité paysagère. Sa ripisylve, c’est-à-dire la forêt « galerie » qui borde le cours d’eau, constitue un milieu humide remarquable caractérisé par des espèces hygrophiles (forêt à peupliers blancs, peupliers noirs, saules,…). Cette ripisylve, qui contraste avec l’aridité des autres milieux environnants, se prolonge le long de ses affluents (Le Lavaldenan, Vallat de Boulery, ruisseau de Budéou…). Elle constitue un corridor écologique notable en particulier dans les traversées de zones urbanisées (Lambesc, Saint-Cannat, Pélissane…).
Le secteur des gorges de la Touloubre et du Lavaldenan à La Barben, est particulièrement remarquable : encore très sauvage, il abrite quelques espèces végétales rares dans le département :
Ce secteur est également très riche au niveau faunistique en raison de l’importance des falaises et cavités. Il héberge ainsi un cortège original de chauves-souris cavernicoles et d’oiseaux rupicoles : aigle de Bonelli (Aquila fasciata), grand-duc d’Europe (Bubo bubo).
D’autres milieux remarquables sont à noter dans le secteur de Valmousse et sur les zones de plateaux au sud de La Barben. Il s’agit du réseau de dépressions naturelles où se sont accumulées les colluvions. Largement cultivées aujourd’hui, elles renferment encore des mares temporaires méditerranéennes abritant une flore spécifique en forte régression : salicaire à trois bractées (Lythrum tribracteatum), étoile d’eau (Damasonium polyspermum), deux espèces très rares typiques de ces milieux, la dernière n’ayant d’ailleurs pas été revue récemment dans ce secteur.
Par ailleurs, l’importance de l’activité agricole en fait un secteur riche en espèces messicoles (la flore sauvage des champs et des friches), telles que l’alpiste paradoxal (Phalaris paradoxa), la gagée des champs (Gagea villosa) ou d’autres particulièrement rares comme le chardon à aiguilles (Carduus acicularis) et le sisymbre ronciné (Sisymbrium runcinatum). Les espèces animales inféodées aux agrosystèmes traditionnels sont également bien présentes dans le secteur (fauvette pitchou (Sylvia undata), pie-grièche-écorcheur (Lanius collurio),…).
Enfin, un milieu très spécifique est à noter dans cette unité paysagère à Saint-Chamas. Il s’agit de secteurs de steppes salées, marais saumâtres (roselières à Phragmites notamment) et de lagunes faisant partie de l’ensemble écologique de l’étang de Berre : la Petite Camargue et les marais de l’ancienne poudrerie. On y retrouve une biodiversité riche typique de ces milieux saumâtres. Dans ce secteur, les rochers littoraux hébergent également une saladelle, la statice dure – Limonium duriusculum) constituant un habitat plutôt rare pour ce secteur.
Au niveau faunistique, ces milieux renferment une avifaune nicheuse liée aux roselières avec la présence de différents hérons : butor étoilé (Botaurus stellaris), blongios nain (Ixobrychus minutus), héron pourpré (Ardea purpurea), ainsi que du busard des roseaux (Circus aeruginosus). Le secteur de la Poudrerie offre également une ripisylve à peupliers, saules et aulnes particulièrement riche en oiseaux nicheurs : bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), pic épeichette (Dendrocopos minor), rollier d’Europe (Coracias garrulus) et petit duc scops (Otus scops).
Une importante population de cistude d’Europe (Emys orbicularis) est également présente sur le site de la Poudrerie. Celle ci représente l’une des dernières populations de tortues à l’échelle de l’étang de Berre.
• Les atouts
• Les fragilités
• Carte des infrastructures
Étroites et sinueuses dans les gorges ou les vallons, les routes deviennent de longues lignes droites en plaine. C’est tout naturellement que les axes principaux empruntent les plaines laissant aux vallons la desserte locale.
Les axes primaires se bordent de platanes composant de longs alignements structurants. Les platanes apportent l’agrément de leur ombre aux parcours. Ils s’associent aux arbres qui accompagnent les canaux pour construire l’armature paysagère.
L’unité paysagère est marquée des grandes infrastructures de déplacement : l’A7 la traverse ainsi que la ligne TGV. Ces deux ouvrages se sont affranchis du relief, l’entaillant pour pouvoir le traverser.
Les travaux de terrassements du TGV sont plus impactants que ceux de l’autoroute. Afin d’enjamber les vallons du Budéou et de la Touloubre, de grands viaducs ont été construits supportant la ligne TGV.
Les infrastructures ne sont pas réservées aux déplacements ; elles sont aussi énergétiques. De nombreuses lignes Haute Tension strient le ciel et leurs supports se dressent sur les crêtes et dans les vallées. Les faisceaux partent du poste de Roquerousse au nord de Salon-de-Provence.
Ensuite c’est au tour des ouvrages hydrauliques d’inscrire leurs propres paysages. Le canal de Marseille et celui usinier de la Durance (canal EdF), ouvrages des XIXe et XXe siècles, traversent l’unité paysagère. Le canal EdF passe le seuil de Lamanon et suit la Touloubre puis s’en éloigne pour rejoindre l’étang de Berre à l’est de Saint-Chamas. Le canal de Marseille alterne sections aériennes et sections souterraines pour ensuite traverser la chaîne de la Fare. Ils sont jalonnés d’ouvrages de franchissement, ponts-canaux et aqueducs, qui témoignent d’une formidable ingénierie.
Incidences du projet ITER, avec les élargissements routiers sur le parcours vers Cadarache RN 7, RD 15 de Pélissanne à Lançon-Provence, puis RN 113 : seule la RD113 a fait l’objet d’aménagements.
Élargissement de la RD 19 entre Lançon-Provence à La Fare-les-Oliviers : non réalisé.
Déviation de la RN 7 à Saint-Cannat : non réalisée.
Projet de déviation du canal EDF à partir de la centrale de Salon-de-Provence : non réalisé.
Recherche de sites éoliens : pas de site envisagé en 2020.
Extension de l’urbanisation diffuse : processus confirmé.
Extension périurbaine autour de Salon-de-Provence et de Pélissanne : processus confirmé.
Base commerciale Salon – Grans : en cours.
Lignes THT : pas de nouvelle ligne.
Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.
Les milieux contrastés créent des paysages variés et caractéristiques. La succession de ces micro-paysages souvent exceptionnels combine terroirs vivants, versants de pinède ou de garrigue, vallons et gorges avec leur ripisylve.
L’urbanisation diffuse issue des centres villageois, les espaces périurbains étendus et les lignes aériennes bouleversent ce fragile équilibre. Les voies encadrées d’alignements de platanes ou de pins structurent le paysage.
Le paysage des terroirs est organisé à partir de la trame des bastides et de leurs aménagements connexes : parcs, alignements arborescents, murs et petit patrimoine bâti. C’est l’image identitaire de l’unité.
La sensibilité écologique et paysagère des espaces forestiers et de garrigue est confrontée aux risques d’incendie et à la surfréquentation par les activités de loisirs. La vallée de la Touloubre, les plateaux de garrigue, les pinèdes et les chênaies présentent un intérêt écologique exceptionnel.
La forte sensibilité visuelle de ces espaces tient au paysage ouvert des plans sommitaux, aux sites des villages en belvédère et aux covisibilités avec la plaine. Les vues sont multiples en direction des versants périphériques et des petits bassins, des vallons cultivés et des plateaux, traversés par un réseau dense de voies de communication. À l’ouest, la large ouverture de la plaine de Salon, en prolongement de la Crau, permet des vues panoramiques dans les perspectives depuis la couronne des versants et en particulier depuis les sites perchés des villages de Lançon-Provence et de Cornillon-Confoux.
Les petits espaces des cuvettes et des vallons sont vulnérables face aux mutations paysagères issues des modifications d’activités et des implantations bâties. Ces changements risquent de rompre les rapports d’échelle, d’introduire des points d’appel du regard, d’ouvrir ou au contraire de fermer les perspectives.
Sur les plateaux boisés, la perception visuelle est ouverte vers les lointains, en particulier vers la chaîne des Côtes, au nord. La perception rasante rend très difficile l’insertion de tout développement en hauteur. Bosquet, pinède, masse bâtie occultent les perspectives et cloisonnent l’espace.
Dans l’étude de cadrage des projets éoliens, la sensibilité à une implantation nouvelle est jugée très forte sur les collines et les plateaux et forte dans les cuvettes et les vallons.
Les extensions urbaines suivent très souvent une logique d’opportunisme foncier. Le relief plat des fonds de vallée a facilité l’implantation de nouvelles zones habitées, le plus souvent pavillonnaires. Il reste encore plusieurs zones ouvertes à l’urbanisation. Ces nouveaux quartiers sont attractifs pour ceux qui rêvent de campagne tout en étant proche de la ville. La maison individuelle est le modèle qui répond le mieux à cette quête. Ces nouveaux tissus urbains, plus ou moins lâches, se greffent sur les axes routiers sans réelle organisation à part une composition propre à chaque lotissement.
Ils repoussent ainsi les limites de la ville et les centres bourgs historiques ont été absorbés dans ces nappes pavillonnaires. Ils ont en commun le fait d’être souvent étrangers à la trame urbaine qui a ordonnancé les centres historiques.
L’organisation des bourgs répondait à une logique d’orientation, de regroupement pour laisser aux cultures un maximum de terres et assurer la sécurité du village (1). L’orientation des habitations, de leurs faîtages, la trame viaire, l’espace public…ne répondent plus à une composition d’ensemble et remettent ainsi en question la structure urbaine (2).
Comme souvent dans les plaines, les alignements d’arbres sont constitutifs de l’armature du paysage.
Dans chacune des communes de l’unité paysagère, ils sont aussi éléments de composition urbaine. Ils viennent souligner un cours, ombrager une place ou accompagner l’entrée de la ville. Le platane est l’essence la plus fréquente mais le micocoulier et parfois le pin sont également présents.
Les platanes ont été décimés par le chancre coloré mais aujourd’hui les gestionnaires disposent de moyens pour y remédier et notamment par la sélection d’espèces résistantes.
Des abattages ont aussi été effectués pour des raisons de sécurité routière. Si l’abattage des arbres est aujourd’hui réglementé, voire même interdit le long des voies de communication (Article L350-3 du code de l’environnement), et si des campagnes de replantation sont encouragées, les arbres constituent néanmoins un patrimoine végétal fragile, qui rend de nombreux services écosystémiques, remis en avant avec les conséquences du changement climatique, notamment pour le confort en ville.
L’agriculture dans sa capacité à « faire » le paysage tient ici encore un rôle important dans le maintien de la diversité des paysages.
Elle organise les limites des villes. Si aujourd’hui les réglementations sont plus strictes pour limiter la consommation des sols agricoles, les terres cultivées subissent directement les pressions urbaines.
Se pose également la question du maintien des agriculteurs en place et de la reprise des exploitations.
L’agriculture porte une partie de l’économie de l’unité paysagère mais elle est en régression.
L’enfrichement de certaines parcelles témoigne de ce recul. Les motifs des haies, la diversité des cultures et leurs variations saisonnières installent un paysage vivant.
Parmi les espaces de nature de l’unité, figurent aussi bien les collines sèches que les zones humides qui participent à la diversité des paysages. Ces collines comme ces zones ont pour point commun d’être directement menacées par les extensions urbaines mais aussi par les conséquences du changement climatique. Ces espaces ont une forte valeur écologique par leur fonction de réservoir de biodiversité. Si les zones humides sont préservées par des périmètres de protection et de gestion, il convient de faire valoir leurs fragilités. La qualité des eaux, l’augmentation de la température, la modification des milieux sont autant de menaces pour leur pérennité. Depuis 2018, la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) est une compétence confiées aux collectivités territoriales
La dégradation des paysages par les zones d’activités est indéniable. Le préjudice porté aux paysages tient dans l’absence de qualité architecturale et de gestion économe du foncier. Elles contribuent à désorganiser les enveloppes urbaines. C’est ici un mélange de petites surfaces commerciales, d’activités artisanales et manufacturières.
Installés au plus près des flux, ces espaces fonctionnent en poches, avec des rues souvent larges pour permettre la circulation des poids lourds, sans autre logique que la desserte des entreprises et un opportunisme foncier.
Le volume des équipements, le rudimentaire des matériaux, les surfaces imperméables qui les entourent construisent des îlots fortement perceptibles dans lesquels il est pourtant difficile de se repérer.
Le parc solaire des Fanets s’est installé dans l’environnement du centre d’enfouissement et à l’arrière de l’autoroute A7, dans un espace que l’on pourrait considéré comme déjà dégradé. Reste néanmoins la consommation de sols auparavant cultivés et un impact visuel important depuis les abords. L’utilisation des toitures de hangars agricoles et des bâtiments d’activités est la solution à rechercher.
Organiser les transitions entre ville et « campagne » pour maintenir la qualité des lisières urbaines.
Graduer les densités depuis la périphérie vers le centre.
Assurer la qualité des entrées de ville, les restructurer.
Organiser les nouvelles extensions en assurant la cohérence entre formes historiques et nouvelles.
S’appuyer sur des structures paysagères : ripisylves, alignements d’arbres, haies, canaux…
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans le relief pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante (orientation des faîtages, trame viaire) et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
Composer les façades des nouvelles rues.
Promouvoir le travail d’ implantation de tout bâti en fonction, et en respect, des orientations, de la topographie, et des rapports aux sols, aux éléments, et au ciel
Éviter des matériaux et des couleurs étrangers aux palettes locales.
Proscrire des formes architecturales non conformes à l’identité locale.
Accompagner une réécriture contemporaine de l’architecture traditionnelle.
Encourager des accotements enherbés.
Protéger les alignements d’arbres et engager leur replantation en cas d’abattage.
Envisager des espèces alternatives au platane en anticipant le changement climatique et en considérant le sol.
Qualifier le paysage des routes en mettant en scène les paysages traversés : axes de vue, cadrages, alignements…
Conforter le rôle de la route dans sa fonction de découverte des paysages.
Assurer un traitement qualitatif des abords (parkings, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Recoudre avec le tissu urbain environnant.
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), Règlement Local de Publicité.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.
Préserver les trames paysagères associées aux pratiques agricoles : haies, canaux…
Soutenir l’agriculture péri-urbaine pour son rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leurs formes, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, canaux, murs en pierre…
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Assurer l’entretien des ouvrages nécessaires à leur fonctionnement : digues, martelières, canaux.
Proscrire toute action d’assèchement à des fins d’urbanisation.
Préserver les motifs paysagers associés : haies, bosquets, roselières…
Valoriser les paysages des rivières : entretien des ripisylves, ménager des ouvertures vers le paysage rivulaire, aménager des points de vues…
Organiser les transitions entre ville et « campagne » pour maintenir la qualité des lisières urbaines.
Graduer les densités depuis la périphérie vers le centre.
Assurer la qualité des entrées de ville, les restructurer.
Organiser les nouvelles extensions en assurant la cohérence entre formes historiques et nouvelles.
S’appuyer sur des structures paysagères : ripisylves, alignements d’arbres, haies, canaux…
Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.
Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.
Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans le relief pour éviter des terrassements « cicatrices ».
Assurer la continuité avec la trame urbaine existante (orientation des faîtages, trame viaire) et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).
Composer les façades des nouvelles rues.
Promouvoir le travail d’ implantation de tout bâti en fonction, et en respect, des orientations, de la topographie, et des rapports aux sols, aux éléments, et au ciel
Éviter des matériaux et des couleurs étrangers aux palettes locales.
Proscrire des formes architecturales non conformes à l’identité locale.
Accompagner une réécriture contemporaine de l’architecture traditionnelle.
Encourager des accotements enherbés.
Protéger les alignements d’arbres et engager leur replantation en cas d’abattage.
Envisager des espèces alternatives au platane en anticipant le changement climatique et en considérant le sol.
Qualifier le paysage des routes en mettant en scène les paysages traversés : axes de vue, cadrages, alignements…
Conforter le rôle de la route dans sa fonction de découverte des paysages.
Assurer un traitement qualitatif des abords (parkings, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.
Recoudre avec le tissu urbain environnant.
Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.
Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires), Règlement Local de Publicité.
Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.
Préserver les trames paysagères associées aux pratiques agricoles : haies, canaux…
Soutenir l’agriculture péri-urbaine pour son rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.
Soutenir l’agriculture de proximité pour la reconstitution des circuits courts.
Encourager la reconversion de friches en cultures.
Accompagner les équipements nécessaires à l’activité agricole : hangars, serres… dans leurs formes, dimensions, matériaux…
Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, canaux, murs en pierre…
Aider les éleveurs en place et accompagner les nouveaux projets,
Maintenir des surfaces suffisantes aux parcours,
Faciliter la mise en place d’équipements/bergeries, nouvelles zones de parcours…
Hôtel du Département – 52 avenue de Saint Just, 13 256 Marseille Cedex 20