identité
paysagère

Le bassin de Gardanne s’identifie par ses paysages industriels et d’activités. C’est une unité paysagère urbaine mais c’est aussi un ensemble paysager fait de contrastes voire d’oppositions.

Dimensions
4,5 km d'est en ouest et 19 km du nord au sud.
Altitude maximale
361 m, aux Quatre Termes, Fuveau
Altitude minimale
112 m à Saint-Roch, les Pennes Mirabeau
Superficie
75,50 km²
Population
48 503 habitants
(Insee 12/2020)
Relief
bassin

L’atlas des paysages de 2006 intégrait le bassin de Gardanne dans l’unité paysagère du Pays d’Aix et de la haute vallée de l’Arc. Sa situation géographique le place dans une position stratégique entre les deux grandes agglomérations d’Aix-en-Provence et Marseille sans plus appartenir à l’une qu’à l’autre. C’est un bassin industriel qui porte des paysages singuliers, qui lui donne une identité paysagère spécifique.

C’est ainsi que le bassin de Gardanne devient une unité paysagère à part entière. Elle rassemble avec sa ville centre, Gardanne, les villes de Meyreuil, Bouc-Bel-Air, Simiane-Collongue et la zone commerciale de Plan de Campagne.

Le bassin de Gardanne s’identifie par ses paysages industriels et d’activités. C’est une unité paysagère urbaine mais c’est aussi un ensemble paysager fait de contrastes voire d’oppositions. En effet, tout ce qui fait l’urbanité de cette unité paysagère s’inscrit au cœur de reliefs boisés. Le regard est attiré par cet environnement : les versants du Montaiguet, les ubacs du massif de l’Étoile et en toile de fond, vers le nord, la montagne Sainte-Victoire qui dresse sa muraille de calcaire.

Il y a les lointains, horizons boisés et reliefs calcaires des massifs, et les paysages de proximité où se juxtaposent dans le plus grand désordre l’habitat, l’industrie et les activités qu’elles soient artisanales ou commerciales. On ne peut que s’étonner que se côtoient, dans une des plus grandes zones commerciales de France, les volumes massifs des enseignes commerciales et leurs abords minéralisés et la forme urbaine d’un village avec ses parcelles cultivées. Cette même opposition se retrouve à Gardanne et Bouc-Bel-Air où des parcelles agricoles s’immiscent dans le tissu urbain.

Mais l’identité paysagère du Bassin de Gardanne est bien celle de son tissu industriel et de son histoire minière.

Ce couloir a accueilli dès la fin du XVIIIe siècle des activités minières et porte aujourd’hui encore les empreintes de cette histoire industrielle. La centrale thermique, les puits des mines, l’usine Alteo mais aussi les cimenteries sont autant de silhouettes qui caractérisent les paysages, jusqu’à devenir pour certains de véritables éléments de paysage.

La centrale thermique de Gardanne est un élément de paysage ; sa haute cheminée est un point de repère bien au-delà des simples limites de l’unité paysagère. Sa cheminée surgit au-dessus des massifs boisés qui l’entourent.

Les installations industrielles (centrale thermique, usine d’alumine…) ont des impacts sur les paysages mais aussi sur les milieux avec des activités particulièrement polluantes. Il est difficile d’oublier le processus de rejet des boues rouges, issues de la production d’alumine, au large du massif des Calanques. Ces déchets sont aujourd’hui stockés sur le site de Mange-Garri sur la commune de Bouc-Bel-Air.

Plusieurs de ces activités ont engagé une reconversion : le puits Morandat devient une pépinière d’entreprise et l’usine Péchiney devenue Alteo mettra un terme à la production de ses déchets toxiques en important les produits dérivés de la bauxite (se reporter à la fiche thématique « L’activité industrielle »).

Il y a aussi les éléments devenus patrimoniaux, témoins d’une histoire qui a fait ce bassin. Les terrils se sont peu à peu revégétalisés et sont devenus des éléments de relief singuliers avec leur forme conique, incongrue au milieu des affleurements calcaires qui dressent leur verticalité. Les puits élancent, dans le ciel, leur structure métallique comme le puits Z ou leur tour comme le puits Morandat.

Traversée par une voie rapide, de très nombreux bâtiments d’activités se sont greffés aux abords de cet axe. Ils sont de toute taille et accueillent à la fois des activités artisanales, tertiaires ou commerciales.

L’unité paysagère est traversée par une voie rapide et de très nombreux bâtiments d’activités se sont greffés aux abords de cet axe.

Communes

Bouc-Bel-Air
Gardanne
Meyreuil
Simiane-Collongue
Partiellement
Cabriès, Fuveau, Les Pennes-Mirabeau, Septèmes-les-Vallons

Premières impressions

Le paysage aixois, c’est aussi la juxtaposition des parallélépipèdes enluminés des hangars des zones commerciales, les glacis des parkings, les giratoires et les autoroutes, la masse colorée des grands ensembles, les maisons dispersées depuis les champs jusqu’à la forêt proche…

Le paysage aixois, c’est également le signal clignotant de la cheminée et les volumes épurés des tours de la centrale thermique de Gardanne, les cônes noirs des terrils des anciennes mines.

 

Regards sur le bassin de Gardanne

“Pour finir je vous dirai que je m’occupe toujours de peinture et qu’il y aurait des trésors à emporter de ce pays-ci qui n’a pas trouvé encore un interprète à la hauteur des richesses qu’il déploie”. Ainsi écrit Cézanne de Gardanne à son ami Victor Chocquet en date du 11 mai 1886.*

* source : site internet de la ville de Gardanne.

Couleurs de l'unité

L’ocre clair de la pierre des villages, le gris du ciment des usines, les verts foncés, des pinèdes, le vert tendre des prairies et des blés au printemps, les blonds des cultures céréalières en été, le rouge de la bauxite, les couleurs cacophoniques de Plan de Campagne…telles sont les couleurs du Bassin de Gardanne.

sous-unités
paysagères

Les sous-unités paysagères individualisent des paysages qui composent une unité paysagère et font valoir des spécificités au sein de l’unité.

structureS
paysagèreS

Un paysage végétal spontané de franges boisées et de linéaires arborescents

La végétation naturelle s’interpénètre avec les terroirs, composant un paysage contrasté.
Des pelouses rases, des garrigues éparses à chênes kermès ou romarin, des secteurs dégradés sur le Montaiguet, une garrigue dense et des bosquets de chênes verts, de chênes blancs, une pinède de pins d’Alep occupent les reliefs.

 

Un paysage agraire relictuel

Les terroirs sur versants sont souvent à l’abandon et seuls quelques secteurs au pied du Montaiguet étagent encore quelques restanques d’oliviers ou d’arbres fruitiers.

 

Un paysage urbain à la forte personnalité

Gardanne présente un paysage bâti marqué par les installations industrielles. Le vieux village sur sa butte peint par Cézanne ne se distingue plus, noyé dans un tissu d’immeubles sociaux et d’usines.

La ville du XIXe siècle subsiste autour du magnifique cours ombragé de platanes. Le paysage bâti contemporain ne manque pas d’un certain pittoresque, avec l’usine Pechiney (devenue Alteo en 2021) aux structures métalliques carapaçonnées du rouge d’une gangue d’alumine et avec plus loin les volumes épurés de la centrale thermique.

Ailleurs, les chevalets des puits dominent les petites cités minières aux maisonnettes identiques.

 

Un chapelet de villages

Leurs implantations sont diverses, caractéristiques des villages de Provence :

  • Sur un accident de relief : Bouc-Bel-Air sur une butte du Montaiguet,
  • En plaine : la Barque,
  • Sur versant : Simiane-Collongue.

Les centres villageois anciens aux îlots bâtis resserrés autour de ruelles étroites sont bien conservés mais parfois occultés dans le paysage par une couronne pavillonnaire et un tissu hétéroclite de lotissements, d’immeubles ou de hangars.

Un tissu commercial, artisanal et industriel étendu marque les plaines, bouleverse les structures paysagères et génère un tissu périurbain souvent déconnecté du site :

  • Le Plan de Meyreuil,
  • Plan-de-Campagne

Des projets de recomposition et de qualification paysagère ont été entrepris à Plan-de-Campagne.

Les nouvelles implantations profitent de la démarche paysagère imposée et les aménagements y sont plus soignés.

caractérisation
paysagère

La couverture végétale 2006 La couverture végétale  2018

• focus sur les milieux naturels

Le bassin de Gardanne est une unité où se mélangent des zones de côtes et de collines, notamment aux abords de Bouc-Bel-Air et Meyreuil. Les secteurs de collines sont occupés par un couvert de garrigues ou de pinèdes à pin d’Alep (Pinus halepensis), omniprésentes dans le département.

Enfin, sur les parcelles encore agricoles se développent des espèces messicoles (la flore sauvage des champs et des friches), telles que l’Inule fausse-aunée (Inula helenioides) ou la gagée des champs (Gagea villosa), mais aussi en espèces animales inféodées aux agrosystèmes traditionnels comme des reptiles, des oiseaux ou des spécimens nocturnes de chevêche d’Athéna (Athene noctua).

Les atouts et fragilités posent les bases des enjeux et des pistes d’actions. Il s’agit de mettre en avant tel composant de paysage ou telle structure dont les transformations pourraient porter atteinte à la qualité et à la valeur de l’unité paysagère.

• Les atouts

  • Des panoramas sur la montagne Sainte-Victoire et le massif de l’Étoile.
  • Un cadre paysager de collines boisées pour les paysages de proximité.
  • La reconversion engagée de sites industriels.
  • Un bassin économique dynamique et diversifié porteur d’emplois participant au dynamisme des centres bourgs.
  • Une desserte viaire qui met à proximité les grands pôles économiques et urbains et les infrastructures majeures comme l’aéroport de Marseille Provence.

• Les fragilités

  • Une industrie en milieu urbain, production d’alumine à Gardanne.
  • Une pression urbaine forte sur les espaces agricoles et naturels.
  • Une prépondérance de l’habitat individuel qui occupe les versants et plateaux.
  • Une exposition au risque incendie des périphéries urbaines.
  • Le désordre urbain, mélange de formes urbaines de taille et de forme contrastées : activités, habitat, industrie.
  • Des zones commerciales et industrielles dont la faible valeur paysagère dévalorise le cadre de vie du bassin.
  • Une voie rapide, la RD6, qui sectionne le bassin.

• Carte des infrastructures

Ce couloir naturel a ouvert des voies de communication routières et ferrées. La voie ferrée a été créée au moment du développement des activités minières. Les gares de Gardanne et de Simiane-Collongue sont encore desservies par le réseau régional.

Exceptée cette liaison Marseille/Gardanne, l’essentiel des déplacements se fait par la route. Afin de faciliter la desserte des zones industrielles et éviter la traversée de Gardanne par le trafic Poids-Lourds, la D6 a été transformée en voie rapide. Si elle préserve ce centre-ville, elle fonctionne néanmoins comme un élément de rupture dans l’unité paysagère avec ses points de franchissement rares et ses échangeurs, au même titre de l’A51.

Le paysage de ces routes principales est celui des zones d’activités et industrielles qu’elles traversent. Selon leur insertion dans le relief, elles offrent des abords faussement naturels avec la végétation des talus qui masque l’urbanisation riveraine. Quand elles sont en surplomb, de larges panoramas s’ouvrent sur l’industrialisation de ce bassin en allant vers le sud tandis que vers le nord, la silhouette de la montagne Sainte-Victoire s’impose avec force.

Les autres voies, secondaires, traversent alternativement des zones pavillonnaires et des zones d’activités et commerciales. La variété de leurs paysages est celles des milieux traversés dans une hétérogénéité totale : parfois avec l’agrément des jardins associés à l’habitat individuel d’autres, plus fréquemment, dans la confusion des zones d’activités.

Des aménagements routiers (giratoires, élargissements…) ont été réalisés inhérents à l’ouverture de zones d’activités comme à la Barque.

Une voie dédiée au bus a été ouverte sur l’A51 en 2019 entre les Chabauds sur la commune de Bouc-Bel-Air et le raccordement avec l’A7 à Septèmes-les-Vallons.

Dynamiques
d'évolution

Occupation des sols en 2006 Occupation des sols en 2019

• occupation des sols

Les cartes ci-dessus révèlent les dynamiques d’évolutions urbaines et paysagères. Elles révèlent l’expansion importante de l’urbanisation.

Le développement des zones urbaines s’est opéré au détriment des zones cultivées. Les surfaces boisées ont régressé en conséquence des incendies. L’unité paysagère a subi, de façon répétée, des incendies sur des petites surfaces. Ceci s’explique par la proximité des zones habitées avec les pinèdes.

Les espaces cultivés deviennent résiduels. Certains en friche questionnent sur leur devenir.

Clé de lecture

Le graphique exprime les évolutions paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 2006 et 2021.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions que porte l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’observations de terrain, d’analyses cartographiques et de données.

L’analyse est quantitative.

Dans cet exemple, la surface de la forêt n'a pas évolué.

• fACTEURS d'évolution

L’unité paysagère est indiscutablement une unité urbaine et industrielle. Les vis-à-vis qu’elle entretient avec la montagne Sainte-Victoire et le massif de l’Étoile construisent un cadre paysager relativement exceptionnel à cette urbanité marquée.

Alors que l’industrie a engendré de profondes mutations dans les paysages au XIXe et XXe siècles, entre 2006 et 2021 c’est l’urbanisation qui transforme les paysages de l’unité paysagère, qu’elle soit associée à l’habitat ou aux activités.

Les communes de l’unité paysagère se sont engagées, dans leurs documents de planification urbaine, à préserver leurs zones agricoles et naturelles. Mais la pression urbaine est bien effective sur ces espaces. L’urbanisation s’est opérée à leur détriment.

Les Plans Locaux d’Urbanisme prévoient encore des zones réservées au développement d’activités et de logements, confirmant le statut urbain de cette unité paysagère.

L’environnement boisé et sa sensibilité aux incendies fait peser aussi un risque de remaniement paysager.

Plusieurs parcs photovoltaïques ont été créés, en lieu et place de sites d’extractions sur des crêtes et versants.

Les facteurs d’évolution sont :

  • L’urbanisation
  • Les activités économiques
  • Les énergies renouvelables
  • Le risque incendie

Les documents d’urbanisme protègent les espaces agricoles. S’ils sont minoritaires en termes de surface, ils sont essentiels dans l’armature paysagère. Ils permettent des respirations urbaines et mettent en valeur des éléments de relief et de topographie que les boisements et l’urbanisation effacent des perceptions.

• Les dynamiques urbaines

Ce sont incontestablement les dynamiques les plus marquées. La population du Bassin de Gardanne est passée de 45 402 habitants en 2006 à 48 503 en 2020 soit une augmentation de 6,8 %*.

Mais cette augmentation est inégale. Gardanne connaît la croissance la plus faible (+3 %) tandis que

Meyreuil enregistre la plus forte hausse avec près de 20 % de croissance démographique. Le désamour pour les centres-villes denses font se reporter les choix de la population vers la maison individuelle et si possible dans un environnement le plus naturel possible.

De nombreuses zones pavillonnaires sont apparues en plaine, au pied des villages de Bouc-Bel-Air ou de Simiane-Collongue, sur les versants en contrebas de Meyreuil. Certaines opérations en cours sont en contact direct avec la voie rapide.

La diffusion de l’habitat individuel efface les limites urbaines et installe un continuum urbain. Le passage d’une commune à l’autre se fait sans repère dans un paysage péri-urbain monotone avec la répétition de modèles de plus en plus standardisés. Au milieu des zones pavillonnaires ou au cœur de terres encore agricoles, apparaît une maison de maître, ainsi que des petits édifices associés à l’activité agricole comme des puits, des cabanons ou des norias.

Impacts

  • Disparition de surfaces agricoles.
  • Mise en place d’un continuum urbain.
  • Monotonie des paysages péri-urbains.
  • Fragmentation des versants boisés et des plaines par l’habitat diffus.
  • Proximité directe avec les espaces boisés avec comme conséquence l’exposition accrue au risque incendie.

* source INSEE 2006 avec mise à jour en 2009 et chiffres de décembre 2020

• Les dynamiques économiques

Elles sont multiples et ont des effets sur les paysages différents. Il y a les paysages industriels de Gardanne et ceux commerciaux de Plan de Campagne. Imbriquée dans ces grands ensembles, une multitude de petites activités artisanales et tertiaires auxquelles il faut ajouter les carrières d’extraction et les cimenteries.

 

Les activités industrielles

Les transformations ne viennent pas de nouvelles implantations. L’activité industrielle est encore dynamique mais elle connaît des adaptations dans ses modes de production, comme l’usine Alteo (ex Péchiney, Alcan, Rio Tinto). Ces adaptations sont nécessaires pour stopper les émissions polluantes. Ces impacts sont environnementaux avant d’être paysagers.

L’utilisation du charbon dans la centrale thermique est stoppée depuis le printemps 2021. La reconversion du site en centrale biomasse fonctionnant au bois a permis d’aller dans le sens de la transition écologique. Cependant cette reconversion présente des limites ; le marché du bois s’en est trouvé déséquilibré et des importations du Canada s’avèrent nécessaires.

D’autres reconversions ont été engagées notamment celle du puits Morandat, transformé en pépinière d’entreprises.

Toutes ces installations ont créé des paysages qui, pour beaucoup, font partie des horizons quotidiens des habitants de ce bassin. Le rouge de la bauxite marque les rues de Gardanne. Elles sont les témoins d’une histoire proche et plus ancienne. Les puits Z et Morandat racontent les vies ouvrières des mineurs. Ils sont devenus des patrimoines culturels et sociaux. Les terrils ont évolué en éléments de paysage ; petites collines pointues couvertes de pinèdes.

Impacts

  • Gigantisme des installations.
  • Prégnance des silos, tours et cheminées.
  • Diminution des émissions polluantes.

 

Les activités artisanales et commerciales

Une distinction doit être faite entre la grande zone commerciale de Plan de Campagne et les nombreuses zones d’activités et commerciales réparties sur l’unité paysagère.

Plan de Campagne existe depuis 1960. Entre 2006 et 2021, cette zone commerciale s’est agrandie à la marge. Les installations sont à l’échelle de la fréquentation qui la place au quatrième rang national. Même si les aménageurs ont, depuis quelques années, l’ambition d’espaces à échelle humaine, copiant les codes d’une ambiance villageoise, ces espaces marquent par leur minéralité. Gros consommateur de foncier, les bâtiments s’entourent de zones de parking et de manutention, nécessaires à leur activité.

Les perceptions sont différentes selon les points de vue. Depuis un point en surplomb, les toitures composent une nappe grise qui se déroule sous les yeux, relativement homogène. Plusieurs toitures sont aujourd’hui couvertes de panneaux photovoltaïques. Depuis le cœur de la zone commerciale, les perceptions sont autres. Les enseignes s’alignent dans un désordre de façades, de volumes et de couleurs. Le végétal est très souvent absent. La priorité est donnée à la voiture.

Le modèle architectural est celui du prototype et la composition spatiale est avant tout une réponse à des logiques marchandes et commerciales. Ce mot d’ordre s’applique à la moindre petite zone.
Plan de Campagne présente l’avantage de rassembler en un lieu les activités commerciales et de loisirs, même si la qualité paysagère reste discutable. Ce qui est plus préjudiciable pour les paysages est la multiplication de petites zones commerciales et d’activités.

De très nombreux bâtiments d’activités se sont installés, très certainement dans une logique d’opportunités foncières. La variété des formes répond à la diversité des activités ; elles sont tout autant artisanales que commerciales. Toutes ont le point commun d’appauvrir les paysages et de les désorganiser car les aménagements répondent avant tout à des impératifs de fonctionnalité.

Impacts

  • Consommation de foncier.
  • Disparition de surfaces agricoles et/ou perméables.
  • Désordre visuel : couleurs, formes et volumes.
  • Prégnance des espaces minéraux : parking, zones de stockage et de manutention.
  • Étirement de l’urbanisation le long des axes routiers.

 

Les activités d’extraction

Les cimenteries et carrières font partie intégrante des paysages du Bassin de Gardanne. C’est une activité encore dynamique et plusieurs sites sont toujours en exploitation.

Les installations se détachent sur la ligne d’horizon, comme celle des Chabauds, ou au sein du tissu urbain pavillonnaire par la blancheur de leurs silos, comme à Bouc-Bel-Air et Gardanne.

Les zones d’extraction sont des cicatrices dans les collines. A l’arrêt de l’activité, certaines ont été transformées en ferme photovoltaïque.

Impacts

  • Destruction de milieux et excavations.
  • Cicatrice paysagère.

 

Les énergies renouvelables

L’énergie renouvelable exploitée sur cette unité paysagère est le solaire. De nombreux parcs photovoltaïques sont installés autour de Gardanne. Si l’un d’entre eux a remplacé un site d’extraction, les autres ont été créé sur des espaces naturels. Le développement de cette énergie, nécessaire à la transition énergétique, interroge quand il se fait au détriment d’espaces naturels. Les impacts sur les paysages sont alors importants et à l’origine de véritables cicatrices paysagères.

Plusieurs enseignes de la zone commerciale de Plan de Campagne ont développé le solaire en toiture ou en ombrière sur les parkings.

Le bassin de Gardanne n’est pas pressenti pour le développement de l’éolien.

Impacts

  • Destruction de milieux par déboisement et défrichement.
  • Impact visuel pour les espaces en vis-à-vis.

Les projets futurs identifiés en 2006,
qu'en est-il en 2021 ?

Développement des urbanisations et des zones d’activités, risque de mitage de l’espace.
Projets d’agrandissement de la zone commerciale de Plan-de-Campagne : réalisés sur la commune de Cabriès.

Travaux routiers
élargissement de la RD6 à 2X2 voies : fait.

Élargissement à 2 voies et électrification de la voie ferrée Aix-Marseille
réalisé jusqu’à Gardanne.

enjeux &
pistes d'action

Les évolutions constatées permettent d’établir les enjeux. Les enjeux sont les aspects des évolutions qui préoccupent les acteurs du territoire, les gestionnaires et/ou les populations.

Quelques éléments structurants majeurs dans la composition du paysage

  • Le Montaiguet, articulation entre le bassin d’Aix et le bassin de Gardanne.
  • Les versants collinaires bordent les plaines et les cuvettes.

 

Sensibilité visuelle

Elle se caractérise par :

  • Des relations de covisibilité entre les franges et les versants encadrant les plaines.
  • Des perspectives majeures et l’ouverture visuelle des paysages vers la montagne Sainte-Victoire.

Le Guide Eolien PACA a inscrit

  • Plan-de-Campagne, le bassin de Gardanne en zones de sensibilité très forte.
  • Le Montaiguet en zones de sensibilité majeure, espaces a priori incompatibles avec l’implantation d’éoliennes.

La lisibilité de l’enveloppe urbaine

Le Bassin de Gardanne possède une attractivité certaine en tant que zone d’emplois. Cette attractivité économique est renforcée par sa position géographique, à proximité de grands axes de déplacements, mais aussi par son cadre paysager. Les vis-à-vis avec la Sainte-Victoire et le massif de l’Étoile sont recherchés et organisent son urbanisation. Bouc-Bel-Air, Simiane-Collongue et Meyreuil répondent à ces critères, offrant en plus l’ambiance villageoise. Ces communes mettent à disposition de nombreux équipements (bibliothèque, salle culturelle, centre d’hébergement de loisirs, skate-parc, tennis…) afin d’offrir la meilleure qualité de vie à leurs habitants.

Sur les versants du Montaiguet, de l’Étoile ou en plaine, de nouvelles cellules pavillonnaires ainsi que des petits collectifs s’installent le long des axes de desserte et à force construisent un continuum urbain. Le modèle de la maison entourée de son jardin se répète et se diffuse mais en l’absence de réelle composition avec la trame existante, c’est un paysage fragmenté qui se met en place ; fragmenté mais aussi monotone avec la standardisation des modèles architecturaux.

La lisibilité de l’enveloppe urbaine se perd et l’imbrication d’habitats, de petites zones commerciales et d’activités rend confuse la lecture urbaine.

  • Confusion de la trame paysagère et urbaine avec l’enchevêtrement d’habitats, d’activités et de commerces.
  • Perte de lecture des limites urbaines par le continuum urbain.
  • Banalisation des caractères architecturaux avec la répétition d’un modèle standardisé de maisons sur catalogue. Apparition de nouveaux caractères architecturaux étrangers aux caractères locaux : enduits blancs, ouvertures et volets anthracites…

 

Le maintien de l’activité agricole

Cette activité n’est pas prépondérante pour cette unité paysagère mais elle tient un rôle important dans la qualité des paysages. Elle est variée. Cultures céréalières et maraîchères, vignes sont les principales productions. Plusieurs parcelles sont en prairie. Il existe aussi plusieurs centres équestres, dont les bienfaits pour le paysage sont discutables. Les politiques urbaines ont placé comme objectif leur préservation. L’expansion urbaine s’est faite au détriment des espaces agricoles. L’agriculture est aujourd’hui à l’état relictuel. Plusieurs parcelles en friche témoignent d’une tendance à la déprise.

Le maintien de l’activité agricole est pourtant essentielle car elle installe des respirations dans un tissu urbain plus ou moins lâche mais continu. Elle permet également l’écriture des limites urbaines et la diversité des paysages.

  • Maintien d’une diversité des paysages.
  • L’agriculture permet de poser les limites urbaines.
  • Maintien de respirations urbaines et de coupures dans le continuum urbain.

 

Le développement des petites zones d’activités et commerciales

La multiplication des zones d’activités est un processus encore en cours. Si leur développement répond aux besoins des populations, offre des emplois, le préjudice porté aux paysages tient dans l’absence de qualité architecturale et de gestion économe du foncier. Les opportunités foncières sont les raisons de leur implantation.

  • Désorganisation des paysages péri-urbains.
  • Artificialisation et imperméabilisation des sols.
  • Dégradation du paysage des routes par l’absence de qualité architecturale des bâtiments et d’aménagement des abords.
  • Désordre visuel par l’hétérogénéité des formes, des couleurs et l’accumulation d’enseignes.

 

Le développement des parcs solaires

L’unité paysagère du bassin de Gardanne rassemble un nombre important de parcs photovoltaïques au sol.

Ces ensembles se sont installés sur d’anciennes carrières et occupent une grande surface en crête ou en versant, les rendant particulièrement perceptibles dans le paysage. Le parc de Bramefan à Fuveau a été installé sur un ancien terril minier. Il est en contact visuel direct avec la montagne Sainte-Victoire.

Ce principe d’implantation peut sembler vertueux car les installations utilisent un site déjà dégradé. Mais ils hypothèquent les possibles renaturations, profitables aux paysages et à l’environnement. Un nombre important d’hectares de nature a été ainsi sacrifié.

Compte-tenu du nombre de bâtiments d’activités présentes dans l’unité paysagère, l’utilisation de leur toiture comme supports aux panneaux solaires, est une alternative à développer en priorité.

  • Cicatrices dans les surfaces boisées.
  • Impossibilité de renaturation des anciennes carrières.
  • Impacts visuels importants et vis-à-vis dégradés.
Les périmètres de protection en 2021

Accompagner le développement de l’habitat individuel

Avoir une gestion économe des sols et encourager des formes urbaines compactes.

Limiter l’effet « mitage » des boisements en pensant densité et forme.

Assurer l’inscription des nouvelles constructions dans le relief pour éviter des terrassements « cicatrices ».

Assurer la continuité avec la trame urbaine existante (orientation des faîtages, trame viaire) et penser des espaces publics continus comme élément de structure urbaine (rues, places, évasement…) et non en « poches » (voies en boucle).

Composer les façades des nouvelles rues.

Maintenir la lisibilité de l’enveloppe urbaine

Organiser les transitions entre ville et « campagne ».

Graduer les densités depuis la périphérie vers le centre

Assurer la qualité des entrées de ville et/ou les restructurer.

S’appuyer sur des structures paysagères : ripisylves, alignements d’arbres, haies, boisement…

Restructurer / requalifier les zones d’activités, commerciales et les zones d’habitat en périphérie pour traiter les lisières urbaines.

Assurer la préservation des caractères architecturaux

Éviter des matériaux et des couleurs étrangers aux palettes locales, comme les enduits blancs.

Promouvoir une qualité architecturale conforme à l’identité locale pour éviter la répétition d’un modèle standardisé.

Accompagner une réécriture contemporaine de l’architecture traditionnelle.

Valoriser l’agriculture pour son rôle dans l’entretien des paysages et le maintien de la qualité paysagère :

Encourager la réhabilitation des bâtiments d’exploitation traditionnels et la préservation des petits éléments : puits, cabanons, murs en pierre…

Soutenir l’agriculture urbaine et péri-urbaine pour leur rôle dans la qualité des lisières urbaines et la composition de coupures urbaines.

Composer un paysage valorisant pour les zones d’activités économiques et rompre les logiques marchandes, commerciales et fonctionnelles

Assurer un traitement qualitatif des abords (parking, aires de stockage et de manutention) et des interfaces.

Travailler les marges de recul tout en conciliant le besoin d’être vu.

Gérer la signalétique (enseignes et pré-enseignes, panneaux publicitaires)

Avoir une exigence architecturale pour les bâtiments afin d’éviter le prototype et concilier les chartes des enseignes.

Maîtriser le développement des énergies renouvelables et des infrastructures énergétiques

Tenir compte des impacts sur les paysages : déboisement pour l’implantation de fermes photovoltaïques.

Encourager le solaire en toiture.

Tendre vers l’enfouissement des lignes HT et THT les plus prégnantes dans les perceptions : en crête, en plaine…

Engager la reconversion des zones d’extraction : zones de production d’ENR, base de loisirs, renaturation du site et reconstitution de milieux humides (mise en eau).

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